Tourisme - Croisières : et si Marseille remplaçait Miami ?
Le site econostrum.info consacré à l'actualité économique en Méditerranée publie un dossier très documenté sur l'économie des croisières. Fort de l'évolution de cette activité, le dossier n'hésite pas à écrire que "le marché de la croisière en Méditerranée dépassera celui des Caraïbes, numéro un actuellement". Malgré la mauvaise image laissée par le naufrage du Costa Concordia, un certain nombre d'éléments objectifs étayent cette affirmation.
Tout d'abord, l'activité est en expansion. Entre 1995 et 2000, le nombre de passagers a progressé de 106%. La hausse a ensuite été de 55% entre 2000 et 2005 et de 57% entre 2005 et 2009. Le pari n'était pas gagné d'avance, car le marché de la croisière a connu des hauts et des bas par le passé. Après avoir progressé de 3% entre 1985 et 1990, il avait en effet chuté de 45% entre 1990 et 1995, Le dynamisme depuis près de deux décennies s'explique par le renouvellement complet de l'offre et une politique tarifaire plus agressive, qui a permis de diversifier le profil des croisiéristes.
La Méditerranée, deuxième destination après les Caraïbes
L'Europe compte désormais 6,2 millions de croisiéristes, contre seulement 2,83 millions en 2004. Or ces touristes ont une préférence marquée pour les mers chaudes, mêlant dépaysement et richesses culturelles. Il n'empêche qu'en 2012, quatre Européens sur cinq ayant choisi ce mode de vacances avaient effectué une croisière en Europe, dont 3,5 millions avaient choisi la Méditerranée. Cette évolution permet à cette zone géographique d'être aujourd'hui la deuxième destination mondiale des croisières, derrière les Caraïbes. Elle dispose en outre d'un avantage certain en termes de capacité d'absorption de flux touristiques supplémentaires et de diversité de l'offre. Contrairement aux îles des Caraïbes, les destinations des croisiéristes méditerranéens incluent des grandes métropoles et de grands sites historiques et culturels.
En 2011, 171 paquebots naviguaient ainsi en Méditerranée, offrant près de 3.000 croisières différentes.
Gênes et Barcelone : la concurrence sera sévère
Alors, Marseille remplacera-t-elle un jour Miami sur la première marche des ports de croisière ? La question n'est pas absurde, surtout si l'on ajoute aux capacités de Marseille celles de Toulon et de Nice. Ainsi, la cité phocéenne n'accueillait, en 1992, que 20 escales et 8.548 passagers. Vingt ans plus tard, ces chiffres sont respectivement de 359 escales et 890.000 passagers.
L'activité de croisière - qui a véritablement décollé à partie de 2007 - bénéficie d'un emplacement central privilégié, de la présence du TGV qui ouvre sur toute l'Europe du Nord et d'installations portuaires rénovées et en plein développement. Il reste néanmoins que la concurrence sera sévère : Gênes devrait dépasser le million de passagers dès 2013 et Barcelone conserve encore de très loin - malgré un recul de 9,4% en 2012 - la première place européenne, avec un record de 2,6 millions de croisiéristes en 2011. Le dynamisme le plus prononcé reste toutefois du côté de Marseille, qui devra néanmoins surmonter un certain nombre de difficultés, comme la mauvaise réputation du port (qui concerne surtout le trafic de marchandises) ou l'image de la ville entachée par les récents problèmes d'insécurité.