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Economie - Création de treize plateformes d'appui aux mutations économiques

Treize plateformes d'appui aux mutations économiques vont être créées pour aider les TPE et les PME à renforcer leur compétitivité et les salariés à s'adapter, ont annoncé les ministres du Travail et de la Formation professionnelle le 11 mars. Dans les territoires concernés, un guichet unique rassemblant les acteurs concernés sera mis en place, permettant la mise en commun des moyens disponibles. 14 millions d'euros sont consacrés à ces nouvelles plateformes.

Treize plateformes d'appui aux mutations économiques vont été créées, selon les annonces faites le 11 mars 2013 par Michel Sapin, ministre du Travail, et Thierry Repentin, ministre délégué à la formation professionnelle et à l'apprentissage. Ces plateformes faisaient partie des 35 mesures du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi. Objectifs : "aider les TPE et PME à renforcer leur compétitivité et les salariés à s'adapter sans passer par la case chômage".
Treize territoires en mutation ou en reconversion économique ont été sélectionnés, parmi lesquels : le Grand Lille, la façade maritime de la Seine-Maritime, Aerospace Valley, le territoire de la ligne de grande vitesse (LGV) Sud Europe Atlantique, la zone d'emploi de Saint-Nazaire, la métropole francilienne, ou encore l'aire urbaine de Belfort/Héricourt/Montbéliard*.
Dans ces territoires, un guichet unique sera mis en place pour coordonner l'intervention des différents acteurs concernés (Etat, régions, entreprises, organisations professionnelles et syndicales, organismes paritaires collecteurs agréés-Opca, etc.). Les moyens de ces acteurs seront mis en commun dans les plateformes : information, accompagnement, bilans de compétences, constructions de projets professionnels, formation, reclassement…
"Les plateformes seront le maillon qui les lie", explique le communiqué du ministère du Travail. Elles doivent notamment permettre aux TPE et PME de mieux anticiper les évolutions économiques pour s'y adapter et tenter d'avoir un temps d'avance. Elles doivent aussi faciliter la sécurisation des parcours professionnels des salariés, par l'adaptation de leurs compétences ou la préparation de leur reconversion, l'objectif étant qu'ils évitent le chômage.

Un peu plus d'un million d'euros par territoire

La tâche s'annonce importante au regard des mutations économiques en cours : 29.400 emplois ont été supprimés dans l'industrie, d'après les données de l'Insee publiées le 13 mars (voir ci-contre). Et le moral des patrons de TPE est au plus bas. Ils ne sont que 18% à se dire optimistes sur la situation économique de la France et ils ne sont pas plus nombreux (17%) à faire confiance en l'action du gouvernement, selon une enquête Ifop pour la société Fiducial publiée le même jour.
Ces guichets uniques seront situés dans les Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence et de l'emploi), les maisons de l'emploi ou des regroupements inter-entreprisese.
Le budget total consacré à ces plateformes s'élève à 14 millions d'euros, dont 4 millions de la part de l'Etat au titre du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi. Cet argent doit permettre de cofinancer des actions mises en œuvre par chaque plateforme à hauteur de 30%. Les 70% restants (10 millions d'euros) proviendront des sources de financement privées (branches professionnelles, Opca, entreprises, conventions de revitalisation), publiques (collectivités locales dont les régions) et parapubliques (consulaires) et du Fonds social européen (FSE). Mais le montage financier sera spécifique à chaque plateforme tout comme leur mission.
A Saint-Nazaire par exemple, la plateforme sera chargée d'accompagner les mutations sectorielles avec le naval, l'aéronautique et l'énergie marine renouvelable. Dans l'aire urbaine de Belfort/Héricourt/Montbéliard, la mission consistera à mettre en place des passerelles entre la filière automobile, en difficulté, et la filière énergie ou les métiers de l'horlogerie. Enfin, l'anticipation des conséquences de projets structurants, comme la LGV Sud Europe Atlantique, fera partie des objectifs. Dans ce cas, l'enjeu est d'assurer le repositionnement des salariés occupés sur le chantier de la LGV en les préservant du chômage. Reste à savoir si ces nouvelles plateformes auront suffisamment de moyens et de marges de manœuvre pour être efficaces. Olivier Mériaux, consultant au sein du groupe Amnyos, spécialiste de la gestion anticipative des mutations économiques, est perplexe et craint l'effet d'annonce. "Le budget est assez limité, avec un peu plus d'un million seulement par territoire, explique-t-il à Localtis. Il faut attendre d'en savoir plus sur le montage financier et l'organisation, même si l'objectif est louable."

Emilie Zapalski

* Les autres territoires concernés sont : Marseille Provence Métropole, Moselle Est, Allier, bassin de Lacq-Orthez et d'Oléon Mauléon, Tricastin, vallée de l'Arve.