Restructurations - Les petits départements, premières victimes des destructions d'emplois
La balance entre créations et destructions d'emplois reste positive, constate le cabinet France industrie et emploi (FIE) dans une étude publiée le 2 mai. FIE a recensé 1.405 projets créateurs d'emplois en 2011 contre 844 projets destructeurs. Ce qui fait un solde net de 15.700 nouveaux emplois. Pour le cabinet, "l'embellie" observée en 2010 se confirme, même si elle ralentit (le solde était de 25.000 emplois en 2010). Le nombre de projets créateurs d'emplois a chuté de 15%. La situation reste donc "fragile", estime le cabinet dans cette troisième étude annuelle qui invite les collectivités territoriales à "développer leur rôle moteur dans l'attractivité des territoires".
Phénomène nouveau, le secteur des services est à son tour affecté par les restructurations (+5,3%), même s'il reste le premier pourvoyeur d'emplois nouveaux avec 25.000 emplois créés, essentiellement dans les services à la personne, les emplois médicaux et paramédicaux. Il compense ainsi plus difficilement les destructions d'emplois dans l'industrie.
"L'année 2011 marque un renforcement des disparités entre les territoires", souligne par ailleurs FIE, avec une aggravation de la situation dans les régions les plus industrialisées et les départements de taille moyenne dont l'économie repose essentiellement sur un tissu de PME-PMI sous-traitantes. C'est surtout le cas dans les régions de l'est. "Il est essentiel pour ces territoires de mettre en place des actions de revitalisation en anticipation, qui contribuent à la mutation économique de ces territoires, vers des activités innovantes", insiste l'étude. A l'inverse, les départements adossés à une métropole dynamique comme Lille, Paris, Toulouse, Nantes, s'en sortent mieux. Ainsi, le Nord apparaît comme le premier département créateur d'emplois privés grâce au dynamisme des filières automobile (projets de Toyota à Somain et de PSA à Valenciennes) et ferroviaire (projet de Bombardier à Crespin) et aux services aux entreprises.
La région Champagne-Ardenne reste la plus touchée par les restructurations, d'autant que, démographiquement, elle est la seule à perdre des actifs. Viennent ensuite le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, la Franche-Comté et le Centre. A l'inverse, l'Alsace figure parmi les régions les plus créatrices d'emplois. Elle a su rapidement compenser les pertes liées aux fermetures de sites militaires de 2009 et 2010.
Le Nord-Pas-de-Calais est la région la plus performante en rapportant le nombre de créations d’emplois à la population active, devant la Haute-Normandie. L'Ile-de-France, qui reprend au Nord-Pas-de-Calais la place de leader pour les créations d'emplois, est aussi celle qui en détruit le plus... Ramenée à la population active, la région-capitale est l'une des moins performantes ! L'étude fait ainsi apparaître une césure assez nette entre les régions de l'ouest, plus performantes, et celles de l'est.
Les collectivités doivent "identifier en amont les projets de restructurations des grands groupes" et "constituer une offre territoriale attractive". "L’intervention publique en matière de création et destruction d’emplois doit être simplifiée, clarifiée et mieux coordonnée pour être plus efficace", plaide le cabinet.
