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Education - "Coût du lycée" : l'ARF répond au rapport de la Cour des comptes

Organisation du temps scolaire, taille des établissements, relation Etat-régions. L'ARF prend position sur trois des "leviers de réduction des coûts" identifiés par la Cour des comptes.

"Les régions, qui consacrent chaque année 5 milliards d'euros aux lycées, saluent le travail de la Cour des comptes pour identifier les composantes du 'coût complet d’un lycéen'", a indiqué l'Association des régions de France (ARF) dans un communiqué, jeudi 1er octobre, en réaction à la publication du rapport de la Cour des comptes sur "Le coût du lycée". Regrettant que "la réponse apportée par l’ARF n’[ait] pas été publiée" en annexe du rapport, l’association a formulé des "observations" sur trois des "leviers de réduction des coûts" suggérés par la cour. Une occasion pour elle de rappeler son "attention" tant "à la maîtrise des dépenses" qu'"à la qualité des services rendus aux usagers" dans l'exercice d'une compétence-clé pour ses membres.
Le rapport de la Cour des comptes, rendu public le 28 septembre, a pour objet de réduire le coût moyen d'un lycéen estimé 38% supérieur à celui des autres pays de l'OCDE, pour un taux de réussite post-bac et une insertion sur le marché du travail des bacheliers professionnels jugés bien modestes par Didier Migaud, son premier président. A cette fin, les magistrats ont formulé des recommandations relatives, entre autres, à l'organisation du temps scolaire, la taille des établissements et la concertation Etat–régions.
L'ARF partage le constat de la cour concernant l'excessive concentration du temps scolaire : 160 jours de fonctionnement des lycées par an, alors qu'une amplitude plus importante "améliorerait l'utilisation des locaux et permettrait une organisation plus satisfaisante de la pause méridienne", notamment pour le service de restauration.

Efficience ou aménagement : désaccord sur le maillage des lycées

Deux visions s'opposent en revanche sur la taille et le nombre des établissements. La cour pointe en effet la persistance d'un réseau de lycées "très dense" et d'un nombre trop important de petits établissements : 11% des établissements scolarisent moins de 100 élèves. Héritage de l'histoire, de la géographie - et de la politique -, ils génèrent des coûts de fonctionnement plus élevés et souffrent d'un certain manque d'attractivité. Elle recommande donc de "redessiner une carte des lycées garantissant à la fois accès à l'éducation et qualité des enseignements", et une taille d’établissement optimale – 800 élèves. L'ARF rappelle que la quasi-totalité des petits établissements sont privés (seuls "1,1% des lycées professionnels et 0,2% des lycées généraux et technologiques" publics comprennent moins de 100 élèves). Elle assume le maintien d'établissements de taille modeste "au titre de l'aménagement du territoire" et met en avant les réflexions menées sur leur mise en réseau, en concertation avec les recteurs.

Sortir de l'"enchevêtrement" par la contractualisation

Si elle admet que l'"enchevêtrement" entre Etat et collectivités rend complexe la gouvernance des établissements publics locaux d'enseignement (EPLE), l'ARF note des évolutions positives en termes de "carte des formations, lutte contre le décrochage, échange de données, et politiques numériques", ainsi que la signature de conventions entre les régions et les recteurs sur la gestion des compétences partagées. De quoi nuancer quelque peu le diagnostic sévère de la cour pour qui "les régions et l’Etat poursuivent parfois des objectifs différents, lorsqu’ils ne sont pas contradictoires". Ainsi que le recommande la cour, elle entend se saisir pleinement des contrats tripartites Etat-région-lycée [prévus par la loi du 8 juillet 2013 pour la refondation de l'école de la République], qu'elle considère comme un "outil garantissant à la fois un meilleur copilotage régional et académique et une plus grande autonomie et responsabilisation des lycées".