Innovation / Petite enfance - Courbevoie opte pour l'internet par LiFi dans un lieu d'accueil de la petite enfance
Le 18 octobre, le maire de Courbevoie, Jacques Kossowski, a inauguré, dans les locaux d'une crèche familiale, la nouvelle maison de la Famille portée par la municipalité. Un espace de rencontre entre les parents et les professionnels de l'enfance proposant un accompagnement personnalisé aux familles. Avec 23 associations impliquées, le projet porte aussi des activités pour la petite enfance. C'est au sein de ce projet qu'a émergé le besoin de mettre à disposition une connexion internet aux usagers. "C'était une demande des parents, et une volonté de notre part, que de leur proposer un espace de travail qu'ils puissent utiliser après avoir accompagné leur enfant aux activités de la maison", précise Benoit Clavel, directeur des systèmes d'information de la ville de Courbevoie. L'installation d'un tel espace se comprend aussi dans le contexte d'une stratégie d'implantation de nombreux tiers-lieux à Courbevoie, dans le voisinage direct du quartier d'affaires de La Défense.
Une technologie idéale pour l'internet en crèche
Seulement, en matière d'accès au web, la crèche est un espace contraint. La loi Abeille du 9 février 2015, qui s'attelle à limiter l'exposition aux ondes électromagnétiques pour les publics fragiles, interdit la mise en place d'un réseau WiFi dans les établissements accueillant des enfants de moins de 3 ans. Ainsi, alors que le LiFi suscite parfois un engouement que la jeunesse de cette technologie ne permet pas encore de confirmer, le choix de la ville de Courbevoie relève de critères surtout pragmatiques. "Pour un montant n'excédant pas 8.000 euros, nous disposons d'une connexion internet performante et qui n'émet aucune onde, si ce n'est la lumière visible produite par les deux lampes équipées du LiFi", précise Benoit Clavel à Localtis. Si le surcoût par rapport au WiFi est encore conséquent, l'écart ne cesse de se réduire. En revanche, la communication entre ordinateur et émetteur LiFi n'est pas native : la municipalité distribuera des clés USB, fonctionnant sur le même principe que les clés 3G, pour permettre aux usagers de se connecter aux lampes émettrices. C'est grâce à une modulation de la lumière émise, invisible à l'oeil nu, que les ampoules peuvent transmettre des informations à un débit théorique dépassant celui du WiFi.
Les acteurs français du LiFi mobilisent la sphère publique francilienne
Pour le fabricant du dispositif, Lucibel, il s'agit d'une belle victoire, après le prix de la cyber-sécurité remporté au début du mois d'octobre. Le LiFi s'affirme comme de plus en plus mature, mais séduit aussi du fait qu'il est porté par de nombreux acteurs français. Les lampes acquises par la ville de Courbevoie sont d'ailleurs 'made in France'. Un élément qui étaye l'engouement des élus franciliens pour cette technologie. Après l'expérimentation lancée par Palaiseau en juin dernier sur l'éco-quartier Camille Claudel dans le cadre des démonstrateurs industriels pour la ville durable, Valérie Pécresse, présidente de région, Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris, Philippe Yvin, président de la Société du Grand Paris, et d'autres caciques encore, ont le 6 octobre apporté leur soutien appuyé à la Smart Lighting Alliance, association regroupant les industriels français du LiFi.