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Environnement - Coup d'envoi du 3e concours Villes et villages étoilés

Le troisième concours Villes et villages étoilés a été lancé le 8 septembre par l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes (ANPCEN). Objectif : promouvoir les actions des communes soucieuses de réduire la pollution lumineuse et ses impacts en termes d'environnement, de santé et de consommation énergétique.

L'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes (ANPCEN) a lancé le 8 septembre 2011 la troisième édition de son concours Villes et villages étoilés, soutenu par le ministère de l'Ecologie et la Fondation de France. La vocation de ce concours, gratuit et ouvert à toutes les communes, demeure inchangée : il s'agit de valoriser celles qui contribuent à la réduction de la pollution lumineuse en s'inscrivant dans une démarche de progression continue. La labellisation se traduit ainsi par l'attribution de une à cinq étoiles, que la collectivité peut faire figurer sur un panneau aux entrées de ville. Elle s'appuie sur des critères prenant notamment en compte l'évaluation des impacts de l'efficacité énergétique des installations, la répartition et la densification de l'éclairage public, la durée d'éclairement et les actions de sensibilisation menées auprès du grand public sur les différents enjeux posés par le sur-éclairage. "Ses impacts sont pluriels : sur la biodiversité, la santé humaine, la consommation d'énergie et donc les budgets publics, la gestion des questions de sécurité routière et civile et l'observation du ciel nocturne", a rappelé Anne-Marie Ducroux, présidente de l'ANPCEN, lors de la présentation du concours.

Un gisement d'économies d'au moins 50% sur l'éclairage public

Quelques chiffres illustrent ses propos : la France compte aujourd'hui 9 millions de points lumineux et leur déploiement a connu une forte augmentation ces dernières années (+30% dans les villes de 10.000 à 20.000 habitants entre 1990 et 2000, +24% dans celles de 20.000 à 50.000 habitants). Le temps d'éclairement pour les communes  de moins de 50.000 habitants a lui aussi fortement augmenté - de 2.500 heures par an en 1990 à 4.000 heures aujourd'hui.  Pour l'ANPCEN, l'éclairage public, qui  représente 48% de la consommation électrique des collectivités, recèle un potentiel d'économies budgétaires d'au moins 50%.  D'autant que l'Ademe et EDF estiment entre 30 et 40% la perte d'énergie pour les communes du fait d'une mauvaise qualité, d'une surpuissance des sources ou de la vétusté des installations. "Les solutions que peuvent apporter les collectivités ne sont pas seulement techniques mais résultent de décisions politiques, en choisissant d'opter par exemple pour l'extinction nocturne", a souligné Anne-Marie Ducroux.
Pour participer au concours Villes et villages étoilés, les communes doivent répondre à des questions concernant l'orientation des flux lumineux, la colorimétrie des lampes, la gestion des illuminations de fin d'année et leur engagement pour limiter la pollution et les nuisances lumineuses mais aussi, nouveauté de cette édition 2011, les informations et les actions de sensibilisation menées auprès des habitants (participation des derniers au choix des ambiances lumineuses et des intensités d'éclairement, animations liées à la découverte de la biodiversité nocturne, soirées d'observation du ciel étoilé, etc.). La date limite de remise des candidatures a été fixée au 1er novembre 2011 et  les résultats seront annoncés début 2012.

Un objectif de 1.000 communes labellisées

L'ANPCEN espère atteindre à l'issue de ce concours le nombre de 1.000 communes labellisées. En 2010, sur 72 communes ayant participé, 64 ont été labellisées. 15 communes ont reçu le nombre maximal d'étoiles.  Les communes labellisées ont généralement moins de 5.000 habitants. "Les grandes villes hésitent à candidater : le critère de l'extinction des lumières la nuit est important" et il leur est difficile de "couper l'éclairage", a expliqué Paul Blu, président d'honneur de l'ANPCEN. "Le concours a trois ans d'existence, nous essayons de l'améliorer. Nous avons d'abord visé les communes moyennes. Mais nous envisageons d'adapter le concours aux grandes villes pour l'édition de 2012", a complété Anne-Marie Ducroux. 
L'ANPCEN développe également depuis plusieurs années deux autres outils de sensibilisation à l'égard des collectivités. Le premier est une "charte" qui les accompagne pour "transformer positivement leur éclairage extérieur" en limitant l'éclairage public en intensité et en durée, en orientant le rayonnement des sources vers le bas, en utilisant prioritairement des lampes à meilleur rendement énergétique, en installant des ampoules non apparentes de façon à ne pas éblouir les usagers et à ne pas attirer les insectes nocturnes, etc. 80 ont déjà signé cette charte. Le second outil prend la forme d'une "étiquette environnement" qui, à l'image de l'étiquette énergie des produits électroménagers et des voitures, renseigne les élus sur la performance de leurs installations.