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Pollution lumineuse - Illuminations de Noël : quatre associations lancent une campagne contre le gaspillage

Agir pour l'environnement, l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes, le Réseau Action Climat France et le Réseau Sortir du nucléaire viennent de lancer une campagne intitulée "Illuminations de Noël : le grand gaspillage !" afin de sensibiliser le grand public et les collectivités locales aux conséquences climatiques, énergétiques et à l'impact sur la biodiversité de la pollution lumineuse. A travers cette campagne, ces quatre associations de défense de l'envrionnement n'entendent pas préconiser l'arrêt des festivités de Noël mais dénoncer un excès qui "revêt un caractère symptomatique d'une société de surabondance et de gaspillage".
Selon elles, la période des illuminations de Noël tend à se prolonger de plus en plus, de novembre à fin janvier, parfois 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Cette évolution réduirait à néant les économies d'énergie induites par le passage à l'heure d'hiver. De plus, font-elles valoir, le bilan carbone des illuminations, qui interviennent en plein hiver, au plus fort de la consommation électrique, avoisine les 600 à 700 grammes de CO2 pour chaque kilowattheure supplémentaire consommé. En cette période, on ne peut en effet répondre à la demande d'énergie qu'en recourant aux vieilles centrales thermiques, charbon et pétrole notamment.
D'une façon générale, en France depuis dix ans, le nombre de points lumineux par habitant a augmenté de 30% "estompant l'alternance jour/nuit, produisant des effets néfastes sur les écosystèmes et la faune sauvage", indiquent encore ces associations, qui suggèrent à l'Etat l'instauration d'un "bonus-malus kWh" pour réduire les pics de consommation électrique. Le projet de loi Grenelle 1, voté en première lecture à l'Assemblée nationale, prévoit pour sa part un début de réponse. Il mentionne dans son article 36, "des mesures de prévention, de suppression ou de limitation" à l'encontre des émissions de lumière artificielle "de nature à présenter des dangers ou à causer un trouble excessif aux personnes, à la faune, à la flore ou aux écosystèmes, entraînant un gaspillage énergétique ou empêchant l'observation du ciel nocturne".

Les associations demandent aussi aux collectivités de réglementer localement l'éclairage nocturne afin de limiter dans l'espace et dans le temps la pollution lumineuse. De son côté, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) estime que l'on pourrait faire environ 40% d'économies sur les dépenses d'éclairage public en modifiant quelque peu les installations actuelles.


Anne Lenormand

 

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