Changement climatique - COP22 : Nantes accueillera le premier sommet mondial des acteurs non-étatiques
La maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland, et le sénateur écologiste de Loire-Atlantique Ronan Dantec ont dévoilé le 9 juin le programme de la première édition de Climate Chance, qui se présente comme le premier sommet mondial des acteurs non-étatiques.
Un rendez-vous annuel
L'idée est d'en faire un rendez-vous annuel des représentants de la société civile engagée au quotidien dans la lutte contre le dérèglement climatique. "Pour structurer cet événement auquel un millier de participants sont attendus, un comité d'orientation a été monté autour des principaux réseaux mondiaux de collectivités mais aussi d'entreprises, de syndicats, d'associations et de jeunes impliqués dans la cause climatique. Le Pacte mondial, ou Global Compact, initiative des Nations unies avec des entreprises du monde entier, est ainsi dans la boucle. Cela a été facilité par le fait que ces grands réseaux ont pour la plupart des antennes à Paris", explique Ronan Dantec, qui préside le comité d'organisation de Climate Chance.
Une initiative nantaise labellisée COP22
Pourquoi alors choisir Nantes pour cette première édition ? "Nantes a fait ses preuves il y a trois ans en accueillant le premier sommet mondial sur la ville durable Ecocity (voir notre article dans l'édition du 26 septembre 2013). Les villes sont en première ligne sur des enjeux émergents comme l'adaptation au changement climatique ou encore la question des réfugiés climatiques. La société civile a montré qu'elle pouvait se fédérer, trouver des solutions. Mais il est temps d'aller plus loin. Et, dans la foulée de la COP21 de Paris et juste avant la 22e conférence des parties sur le climat (COP22), qui se tiendra en novembre 2016 à Marrakech, de démontrer qu'elle peut peser à l'avenir sur les négociations internationales sur le climat", motive Johanna Rolland. Une initiative portée par des élus donc, voulue par Nantes métropole, et que la ministre marocaine déléguée à l'environnement, Hakima El Haité, applaudit des deux mains. L'envoyée spéciale pour la mobilisation COP22 a garanti que cet événement nantais sera labellisé COP22. Elle a aussi glissé que son pays sera en mesure d'accueillir l'édition suivante de Climate Chance.
400 intervenants pour 60 nationalités
La programmation de Climate Chance repose sur un appel à contributions. Lancé en début d'année, il brassait large et visait à recueillir, mettre en avant des solutions, des innovations, des initiatives et bilans d’actions. "Nous avons reçu pas moins de 500 contributions. C'est bien plus qu'espéré ! Il a fallu faire le tri", commente Ronan Dantec. L'événement repose sur six plénières. Elles porteront entre autres sur les avancées d'Habitat III - conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable -, sur la transition énergétique en Afrique ou sur les pratiques de la ville durable en Europe. Ces plénières feront le lien entre les engagements pris lors de la CO21 et les actions à mettre en place à l'approche de la COP22. Pour faire état de l’avancement de diverses coalitions d'acteurs sont prévus 18 forums, et une soixantaine d'ateliers pour accélérer les innovations et partager des initiatives, par exemple sur l'agriculture urbaine, le gaspillage alimentaire, les mobilités, la sensibilisation à la transition écologique... "Mais aussi sur la place des femmes dans la gouvernance locale et la voix qu'elles défendent en faveur du climat. A ce jour les deux sont encore trop confidentielles", ajoute Anne Barre, à la tête du WECF France, une association qui veut faire entendre la voix des femmes dans le développement durable et la politique environnementale. Enfin, en marge de l'événement nantais sera organisée une animation territoriale tournée vers les habitants.
