Environnement - COP21 : quelle place pour les collectivités dans l'accord final ?
Iclei, Cités et gouvernements locaux unis (CGLU), C40… A l'occasion de la COP21 les réseaux de collectivités locales et autres coalitions internationales de maires ont fait entendre leurs voix. Massivement présents le 4 décembre en marge de la COP21 pour le Sommet des élus locaux pour le climat (voir notre article dans l’édition du 7 décembre 2015), ils ont aussi annoncé la tenue pour fin septembre prochain d'un rendez-vous d'un nouveau genre, un sommet mondial des acteurs non-étatiques engagés dans des actions climatiques, organisé avec Nantes Métropole (voir notre article dans l’édition du 4 décembre 2015).
Des engagements pris
Sous la houlette d'un autre réseau plus jeune et en structuration, le club des 100 villes résilientes, des maires d'une vingtaine de grandes villes comme Bristol, Sydney, Paris, Rotterdam et Mexico ont même pris des engagements financiers. "Il n'y a qu'en coopérant, en partageant nos bonnes pratiques de résilience et d'adaptation au changement climatique que nous pourrons nous en sortir", a insisté lors d'une conférence le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb. Aspect original de ce "club", auquel pour l'instant la seule ville française à adhérer est Paris : des postes de responsables de la résilience sont financés, sur une durée limitée et par la Fondation Rockefeller qui porte le projet, au sein même des collectivités : l'un vient d'être ainsi fraîchement embauché à la ville de Paris, grâce au financement de cette fondation, au titre de Haut Responsable de la résilience. Un poste en soi unique en France.
Un chapitre sur les acteurs non-étatiques
Mais alors qu'une page se tourne et qu'il aura finalement fallu quatre ans, depuis la conférence de Durban en 2011, et deux dernières semaines de négociation très intenses, pour que la COP21 se soit bel et bien terminée le 12 décembre par un accord sur un texte "qui reflète les positions des parties", comme l'estime Laurent Fabius, quelle y est au juste la place des collectivités en tant qu'acteurs non-étatiques ? Tout comme les chercheurs, entreprises, syndicats, ONG et peuples autochtones, elles relèvent en effet, dans la typologie des Nations unies, de cette catégorie un brin fourre-tout. L'importance de la "coopération régionale" figure malgré tout en bonne position dans le texte, aux côtés d'une action climatique qu'il faut "plus forte et plus ambitieuse" de la part des autres acteurs que les parties (les Etats), "y compris de la société civile, du secteur privé, des institutions financières, des villes et des autres autorités infranationales". Dans un chapitre court mais dédié, les "efforts déployés par toutes ces entités non parties" y sont applaudis. Efforts qu'il convient néanmoins d'"amplifier", en vue de "réduire les émissions et/ou renforcer la résilience et diminuer la vulnérabilité aux effets néfastes des changements climatiques, tout en "faisant état de ces efforts".