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Emploi - Contrats aidés : peut-être des moyens publics supplémentaires pour les jeunes, selon Christine Lagarde et Martin Hirsch

Deux membres du gouvernement se sont récemment prononcés en faveur d'un coup de pouce des pouvoirs publics en direction des jeunes. "Le gouvernement envisage 'peut-être' des moyens publics supplémentaires en faveur des contrats aidés en 2009 bénéficiant aux jeunes", a affirmé Christine Lagarde, la ministre de l'Economie et de l'Emploi, le 22 mars dernier. "Dans le secteur en particulier de la jeunesse, il faudra qu'on arrive à financer probablement plus d'emplois aidés que ce que nous avons financé en 2008, c'est prévu budgétairement. Il faudra peut-être faire un effort supplémentaire", a-t-elle ajouté.
Ce même jour, Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidarités actives et à la Jeunesse, a annoncé, au cours du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, que l'Etat pourrait prendre l'engagement de financer le "surcoût" pour une entreprise de l'embauche d'un jeune pendant deux ans. Pour éviter que ce dispositif ne pèse sur les finances de l'Etat, le haut-commissaire envisage que les entreprises "remboursent cet investissement" au bout de deux ans, par une baisse des exonérations de charges sociales. "Les entreprises s'engagent à assurer la partie formation et la partie lien avec le monde de l'entreprise et à embaucher ces jeunes, cette fois définitivement, au moment du retour à des jours meilleurs. Et les jeunes s'engagent [...] à rester trois à cinq ans" dans le secteur d'activité concerné. Le coût pour les finances publiques s'élèverait à "1,5 milliard d'euros" pour "100.000 jeunes", a  estimé Martin Hirsch. "C'est une démarche très différente des emplois aidés classiques, estime le haut-commissaire. Les emplois aidés, on les met de côté, en plus de l'emploi normal. Là, le principe, c'est de dire : je préfigure l'emploi de dans deux ans."
Les entreprises qui font des bénéfices sont également appelées à participer à l'effort en faveur des jeunes et Martin Hirsch a annoncé que le groupe pétrolier Total allait "consacrer des sommes substantielles aux programmes" du gouvernement en particulier pour les jeunes. "Total financera le fonds expérimentation des jeunes [...]". "Il y a six programmes qui ont séduit Total", notamment un qui aide les jeunes à "financer le permis de conduire", a-t-il poursuivi. Il a indiqué qu'il pensait également recueillir des fonds de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) ou encore d'autres acteurs comme Danone. Le conseil d'administration de ce groupe doit approuver la création d'un fonds de dotation de 100 millions d'euros dont une partie pourrait être consacrée à l'insertion des jeunes.
Le gouvernement a lancé le 9 mars dernier, autour de Martin Hirsch, une concertation devant déboucher sur la présentation avant l'été d'une politique globale de la jeunesse, qui devra répondre au vif malaise économique et social des 16-25 ans.


Catherine Ficat avec AEF