Consommation d'eau : les acteurs du tourisme sont engagés mais peuvent mieux faire

Une étude de la direction générale des Entreprises a scruté la consommation d'eau dans le secteur touristique. L'hébergement, en tête des prélèvements, réalise des efforts, quand d'autres domaines, liés aux sports et aux loisirs, ont des besoins accrus.

Les acteurs du tourisme sont fortement engagés pour économiser l'eau mais de nombreux efforts restent à fournir pour envisager une transition durable du secteur sur les enjeux hydriques, indique la direction générale des Entreprises (DGE) du ministère de l'Économie dans une étude récente.

Pour la DGE, il s'agissait de mieux connaître le secteur pour lui permettre de travailler à sa transition durable dans le cadre du plan Eau, qui vise à réduire de 10% les prélèvements en eau d'ici 2030, par rapport à 2022, dans l'ensemble de l'économie.

Les villages-vacances en tête des prélèvements

Dans un secteur touristique qui consomme chaque année 335 millions de m3 d'eau, l'hébergement totalise 59% des prélèvements. Parmi les types d'hébergement, les "autres hébergements" (auberges de jeunesse, locations entre particuliers, résidences secondaires, etc.) sont les plus consommateurs, avec 85 millions de m³, mais pour seulement 132 litres par personne et par nuitée, loin derrière les 439 litres des villages-vacances ou des résidences de tourisme avec espace aquatique, ou même les 323 litres en hôtels 4 et 5 étoiles, dont 40 à 45% pour le nettoyage des chambres et des sanitaires. En hôtellerie de plein air, la consommation moyenne par personne et par nuitée est de 183 litres, dont environ 70% pour les sanitaires et douches. En outre, dans les 50% de campings français disposant d'une piscine, celle-ci pèse pour 25% des prélèvements d'eau.

La restauration représente le deuxième poste de prélèvement en eau de la filière (27% du total). La DGE explique l'importance de cette consommation par le grand nombre d'acteurs et la forte activité du secteur plus que par l'intensité de l'usage de l'eau "qui reste faible". On relève toutefois une nette différence entre la restauration traditionnelle (46,9 litres par couvert) et la restauration rapide (8,2 litres par couvert).

Neige et golfs : beaucoup d'eau, peu d'usagers

Derrière l'hébergement et la restauration, deux domaines touristiques ressortent pour leurs prélèvements en eau "particulièrement intenses pour un nombre d'acteurs et d'usagers relativement réduit". D'abord, la production de neige, avec 29,1 millions de m³ par an (9% du total). Rapporté aux 54 millions de journées-skieurs, "le prélèvement est environ de 530 litres par skieur et par journée", soit bien plus que dans le secteur de l'hébergement. Le second est l'entretien des golfs (3% du total), sachant qu'un "dix-huit trous" utilise en moyenne 50.000 m³ d'eau par an. Pour ces deux domaines, la DGE note des "tendances qui vont à l'accroissement des besoins en contexte de dérèglement climatique".

Les autres sources de prélèvements en eau du secteur touristique se répartissent entre les sites de loisirs (dont les parcs aquatiques qui prélèvent en moyenne 237 litres par visiteur), les sites culturels et le transport fluvial.

Si de nombreux efforts restent à faire "pour correspondre aux réalités environnementales actuelles", la DGE estime "que les acteurs du tourisme, malgré des sensibilités et des maturités variées, sont largement engagés pour économiser l'eau". Ainsi 94% des hôtels interrogés dans le cadre de l'étude disent sensibiliser leurs clientèles aux économies d'eau et 71,2% être équipés d'appareils économiseurs d'eau pour le nettoyage.