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Réforme territoriale - Conseillers territoriaux : l'Anem ne veut pas d'élus "hors sol"

"La montagne, enjeu essentiel d'aménagement du territoire, doit être lisible dans le futur paysage institutionnel des collectivités du point de vue de leur organisation, de leurs compétences et de leurs moyens financiers", déclare l'Association nationale des élus de la montagne (Anem) dans un communiqué du 14 septembre. Pour l'Anem, la montée en puissance de l'échelon régional et la création de conseilleurs territoriaux représentent un risque d'éloignement des lieux de décision pour les "territoires 'à la marge' d'autant plus s'ils étaient pourvus d'élus 'hors sol'". "Pour que les besoins légitimes des populations de montagne de droit commun (équipements, services, animation…) ou spécifiques (viabilité hivernale, prévention des risques naturels, fonctionnement des massifs…) soient satisfaits, il faut intégrer les exigences d'une bonne gouvernance en faveur des zones montagneuses qui s'étendent sur près d'un quart du pays", assure-t-elle.
L'Association a donc demandé une réunion urgente du Conseil national de la montagne, pour prendre en considération la spécificité de leurs régions dans la future réforme territoriale. "Pour que cette spécificité soit reconnue, il est urgent que le Conseil national de la montagne, qui ne s'est pas réuni depuis plus de trois ans (..), soit saisi, sous la présidence du Premier ministre", affirme l'association. Elle rappelle avoir fait, depuis plus d'un an, "dix propositions aux diverses instances (comité Balladur et mission temporaire du Sénat, notamment) ainsi qu'aux ministres concernés afin d'assurer le développement harmonieux de tous les territoires". Néanmoins, elle estime que les avant-projets de réforme des collectivités locales et de loi de finances pour 2010 "n'intègrent pas suffisamment la différenciation territoriale, notamment pour les zones rurales et montagnardes les plus reculées". Créée en 1984 pour faire reconnaître la spécificité des territoires de montagne, l'Anem rassemble plus de 4.000 communes, 43 conseils généraux, 12 conseils régionaux, et plus de 250 parlementaires issus des six massifs métropolitains (Alpes, Corse, Jura, Massif central, Pyrénées et Vosges).


Catherine Ficat