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Compte personnel de formation : plus d’un million de dossiers financés en 2021

L’utilisation du compte personnel de formation continue de progresser en 2021, tant auprès des salariés que des demandeurs d’emploi. Les politiques d’abondement - dont les abondements des régions - joueront un rôle clé pour permettre de suivre des formations plus longues.

Le recours au compte personnel de formation (CPF) continue son essor. En 2020, 984.000 formations ont été financées par ce biais, bénéficiant à 2,8% de la population française, selon une étude de la Dares rendue publique jeudi 28 octobre à l’occasion d’une rencontre organisée par le ministère du Travail sur le thème "Quelles perspectives pour Mon compte formation ?" en présence des opérateurs de l’Etat concernés, des représentants des régions et des partenaires sociaux. Au premier semestre 2021, les dossiers financés ont déjà dépassé le million, portés par une utilisation accrue du compte par les salariés en poste. La progression du recours au CPF par les demandeurs d’emploi, moins importante en volume, demeure régulière. 4,6% d’entre eux l’ont utilisé en 2020.

La répartition des formations choisies s’est modifiée. En 2020, 25,9% d’entre elles visaient le champ des transports (dont le permis de conduire) et les métiers de la logistique, suivies par les formations en langues (17%). Les préparations destinées aux créateurs ou repreneurs d’entreprise "sont multipliées par onze entre 2019 et 2020", indique la Dares, tandis que le recours au bilan de compétences "continue à croître au même rythme qu’en 2019".

Progression des abondements

Les abondements de crédits dans les comptes individuels sont en plein développement. En 2021, Pôle emploi a opéré 40.000 abondements, a annoncé le directeur général de Pôle emploi Jean Bassères. "Dans les années qui viennent, on aura une montée en charge très forte", parie le dirigeant de l’opérateur public, "qui a investi plus de 100 millions d’euros", a souligné la ministre du Travail, Élisabeth Borne.

Les régions* ont également investi un montant total de 45 millions d’euros. Dans les Pays de la Loire, les abondements représentent 12% du budget, a indiqué Emmanuel Zarca, directeur adjoint à la région. Celle-ci a confié 24 millions d’euros à la Caisse des Dépôts pour financer des formations au permis de conduire ou relevant du répertoire spécifique (Caces, certifications informatiques…). L’un de ses objectifs consiste désormais à financer, via le CPF, des formations de niveau supérieur (lire notre article du 8 avril) pour répondre à la demande des entreprises. Quitte à payer des montants significatifs, dépassant les 10.000 euros.

"Les abondements hissent le niveau des formations", a souligné le directeur des politiques sociales à la Caisse des Dépôts, Michel Yahiel. Plus de la moitié des formations abondées aboutissent à des cursus diplômants, contre 22% dans le cas d’un recours autonome au CPF.

Les entreprises ont opéré 6.000 abondements, bénéficiant à 20.000 salariés pour un montant de près de 50 millions d’euros. "Nous devons amplifier cet engagement des entreprises aux côtés des salariés", a déclaré la ministre du Travail. Elisabeth Borne appelle les branches professionnelles à conclure des accords de cofinancement. "La signature récente de conventions avec les Opco (opérateurs de compétences) Uniformation, Atlas ou Ocapiat va dans ce sens".  

Refonte du site Mon compte CPF

Face à cette montée en charge, la question de l’orientation vers les bonnes formations se pose de plus en plus, tant pour des raisons financières que de garantie d’efficacité. "Nous devons améliorer l’accompagnement des actifs", a souligné la ministre qui a annoncé une refonte imminente du site "Mon compte formation" pour rendre plus visibles les prestations de conseil en évolution professionnelle, à côté des formations proposées sur l’application.

Les partenaires sociaux réclament de leur côté de rendre le recours au conseil en évolution professionnelle obligatoire afin de réguler le recours au compte personnel de formation. Effectué par cinq réseaux selon le public visé (Pôle emploi, Association pour l’emploi des cadres, missions locales, CAP emploi, opérateurs régionaux choisis par France compétences), le conseil en évolution professionnelle vise à faire le point, gratuitement, sur sa situation professionnelle et à définir un projet de reconversion ou de création d’entreprise. Un sujet pour l’après-présidentielle sur lequel la ministre du Travail ne prend pas position.

*Les régions Hauts-de-France, Bourgogne-Franche-Comté, Pays de la Loire et Occitanie abondent déjà les comptes. Ils seront bientôt rejoints par le Centre-Val-de-Loire.

 

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