Mon compte personnel de formation dope les entrées en formation des demandeurs d’emploi
Au 3e trimestre 2020, 279.000 entrées en formation de demandeurs d’emploi ont été comptabilisées, soit une hausse de plus de 32% en un an. Une progression directement due, selon Pôle emploi, à l'application "Mon compte formation".
Après une forte diminution au second trimestre (-35,7%), les entrées en formation des demandeurs d’emploi ont à nouveau progressé au troisième trimestre de 2020 avec 279.000 entrées, soit +32,1% par rapport à la même période de 2019 et 8 points de plus qu’entre 2019 et 2018 (+24%). Toutefois, 91.800 formations ont été financées intégralement via l’application Mon compte formation. "Sans ces formations, commente l’étude publiée par Pôle emploi le 24 mars, le nombre d’entrées formation aurait été de 187.600, soit une baisse de 11,3% sur un an."
En effet, l’ouverture fin 2019 de l'application "Mon compte formation" permet aux demandeurs d’emploi de financer intégralement et de manière autonome leur formation en mobilisant leur compte personnel de formation (CPF). Ainsi, le CPF autonome a représenté au 3e trimestre le tiers des admissions de demandeurs d’emploi, ce qui a eu pour conséquence de réduire sensiblement la part des dispositifs de formation de Pôle emploi (chute de 20 points sur un an). Trois formations sur dix seulement sont financées, totalement ou partiellement, par Pôle emploi. "La réussite de ce nouveau dispositif se fait en partie au détriment des aides individuelles à la formation (AIF) dont la part a été divisée par trois sur un an passant de 31% à 11%", indique également l’étude.
De moins en moins de jeunes
L’arrivée du CPF Autonome agit également sur les objectifs des entrées en formation qui deviennent de plus en plus certifiantes (47% contre 43% en 2019). Il faut dire que les bénéficiaires d’une formation CPF Autonome sont plus qualifiés et moins éloignés de l’emploi, puisque 11% sont des demandeurs d’emploi de longue durée contre 15% pour l’ensemble.
Au total, entre juillet et septembre, près d’un entrant en formation sur deux (48%) était peu qualifié et 15% des bénéficiaires d’une formation étaient des chômeurs de longue durée. A noter également la hausse des entrées pour perfectionnement (de 10% à 15%). En revanche, la professionnalisation (de 14% à 11%) et l’adaptation au poste de travail (de 9% à 6%) reculent.
Un quart des entrants avait moins de 26 ans, soit 3 points de moins qu’au cours du 3e trimestre de 2019 (27%). Une tendance à la baisse qui se confirme depuis 2017 (31%), alors que la part des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (Neet) a à nouveau progressé en 2020, du fait de la crise. En effet, en régression continue depuis 2016 (13,8% contre 14,1% en 2015), la part de Neet parmi les 15-29 ans a pris un point en 2020, en atteignant 13,5% contre 12,4% en 2019, indique de son côté une étude de l’Insee.
L’Afpa lance un programme pour les jeunes décrocheurs L’Agence pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) a ouvert le 29 mars le programme Promo 16-18 ans, un des volets du plan "1 jeune, 1 solution", confié à l’Afpa. Il vise à permettre à des jeunes déscolarisés de découvrir des métiers et des opportunités d’emploi dans leur région, au travers de dix ateliers qui couvrent une palette de thèmes : accompagnement et suivi individuel ; savoirs essentiels utiles ; découverte des métiers et du monde du travail ; avenir professionnel ; culture et créativité ; santé ; compétences ; solidarité et citoyenneté ; pratique physique et sportive ; et un chantier solidaire. Selon Centre Inffo, l’ambition de l’Afpa est d’accueillir 35.000 jeunes en 2021 dans une centaine de centres avec un objectif de 70% de sorties positives, soit un apprentissage, une formation ou encore une reprise de cursus scolaire. |