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Finances locales - Comment les petites villes comptent boucler leurs budgets 2016

La baisse des dotations va obliger les petites villes à comprimer leurs dépenses - notamment en matière de culture et de voirie - et freiner leurs investissements. Une majorité d'entre elles n'actionneront pas le levier fiscal, selon une enquête de l'Association des petites villes de France.

Comme pour les autres collectivités, la baisse des dotations de l'Etat ne laisse guère de choix aux petites villes. 70% d'entre elles prévoient de ralentir en 2016 la progression de leurs dépenses de fonctionnement, selon une enquête de l'Association des petites villes de France (APVF). Comme l'an dernier, elles vont effectuer des coupes budgétaires, particulièrement dans deux secteurs : la voirie et la culture. Dans le budget 2016, 56% des petites villes envisagent de réduire les dépenses du premier poste et 45% les dépenses du second. En sachant que plus de 20% vont aussi réduire le budget "médiathèque-bibliothèque", que l'enquête distingue du budget "culture" proprement dit.
Par ailleurs, une majorité des petites villes feront des économies sur le personnel. Ainsi, près de 80% d'entre elles ne remplaceront pas tous les départs en retraite et plus de 50% ne remplaceront pas les congés maladie ou liés aux enfants. Enfin, près de 40% des petites villes pourraient supprimer des postes de vacataires et de saisonniers.
L'investissement fait aussi les frais de la baisse des dotations. Dans les petites villes, il a littéralement chuté en 2014, par rapport à 2013 (-16,4%), le contexte de début de mandat expliquant en partie ce mauvais résultat. En 2015, l'investissement pourrait continuer à dégringoler, de plus de 10% en moyenne dans les petites villes et jusqu'à 25% dans certaines.

Hausse des tarifs des services publics locaux

Sa reprise ne devrait pas avoir lieu en 2016 : par rapport à cette année, plus de 40% des petites villes interrogées pensent diminuer leurs dépenses d'investissement. Au final, cette proportion pourrait même être plus importante, car près de 20% des petites villes ne sont pas encore en mesure de savoir si leur niveau d'investissement évoluera à la hausse ou à la baisse.
Pour retrouver des marges de manœuvre, la moitié des maires de petites villes devraient en 2016 augmenter les tarifs et redevances des services publics. Dans ces communes, les tarifs des cantines, des centres de loisirs et des crèches, des services publics de l'eau et de l'assainissement, ou encore les redevances d'occupation du domaine public vont augmenter de l'ordre de 2% en moyenne.
Les maires de petites villes préfèrent solliciter l'usager plutôt que le contribuable. Plus de 75% des petites villes interrogées n'ont pas relevé en 2015 les taux des impôts locaux. Et, en 2016, 60% ne devraient pas le faire, notamment du fait que les ménages ont subi, tous impôts confondus, d'importantes hausses au cours des dernières années.
L'enquête a été menée au mois d'octobre par internet auprès des villes comprises entre 3.000 et 20.000 habitants. L'APVF a exploité les réponses de plus de 160 villes d'entre elles.