Rénovation urbaine - Comment asseoir le développement économique des quartiers rénovés
Sept ans après les premiers coups de pelleteuse de la rénovation urbaine, se pose à présent la question du développement économique. Car l'amélioration de l'image des quartiers n'est pas suffisante pour attirer de l'activité et créer de l'emploi. Afin de transformer l'essai en succès économique, l'Anru et la Caisse des Dépôts proposent, dans un rapport, des conseils pratiques sur la base de nombreux retours d'expérience. "Au moment où la géographie prioritaire de la Politique de la ville est réinterrogée, ces préconisations pourraient être exploitées pour rechercher une meilleure coordination entre le projet urbain et le projet économique", soulignent les deux auteurs de ce rapport, Jean-Paul Guérin, directeur régional de la Caisse des Dépôts en Paca, et Jean-Marie Carteirac, directeur départemental des Territoires et de la Mer des Alpes-Maritimes. Pas de solutions toutes faites. Leurs préconisations ressemblent plus à une boîte à outils à trois tiroirs : l'ingénierie de projet, l'accompagnement des acteurs et la mobilisation des financements. Attirer des investissements privés n'est pas chose aisée avec la place du risque et le manque de financement bancaire. Les deux rapporteurs encouragent notamment le développement des prêts sur Fonds d’épargne déployés par la Caisse des Dépôts dans le cadre d’investissements à caractère économique.
L'objectif est à présent de faciliter les échanges de bonnes pratiques. Un guide sera publié fin 2011 en ce sens. L'Ecole de la rénovation urbaine proposera dès janvier 2012 des formations sur les bonnes pratiques locales et le portail "I ville" hébergera une plate-forme d'échanges alimentée par les 21 centres régionaux de ressources de la politique de la ville. Plusieurs territoires vont servir de lieux d'expérimentation à partir des préconisations du rapport en matière d'immobilier d'entreprises, d'accompagnement des créateurs d'entreprises et de gouvernance. C'est le cas des quartiers de l'Ariane, des Moulins et Pasteur à Nice. D'autres contacts ont été pris en Rhône-Alpes, dans le Nord-Pas-de-Calais et à la Réunion.
Reste maintenant à lever une incertitude : l'avenir des zones franches urbaines (ZFU) après 2011. Si les élus se mobilisent pour sauver ce dispositif d'exonérations, il faudra attendre le rapport du député maire du Raincy (UMP) Eric Raoult, à la fin du mois, pour connaître la position officielle du gouvernement.