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Climat, PAC, projet de loi Alimentation : une rentrée riche de préoccupations pour les chambres d'agriculture

Projet de loi Egalim, réforme de la PAC avec une baisse du budget et un verdissement, sécheresse… Les sujets de préoccupation des chambres d'agriculture ne manquent pas cette rentrée, sans compter l'arrivée du nouveau ministre de la Transition écologique, François de Rugy venu remplacer Nicolas Hulot. L'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA) a dressé les grandes lignes de ces dossiers le 5 septembre 2018.

L'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA) a fait le point le 5 septembre 2018 sur les dossiers de la rentrée. Si côté production la conjoncture est inégale (recul des récoltes des grandes cultures, timide redressement pour le lait, peu de dynamisme pour le bovin viande et le porc, un rebond à venir pour la viticulture et la volaille, et des difficultés pour les fruits et légumes dues au climat), globalement le secteur agroalimentaire, qui avait vu son excédent commercial, diminuer en 2017, est sur la voie du redressement en 2018 en matière de commerce extérieur : 3,1 milliards d'euros au premier semestre 2018, contre 2 milliards à la même époque en 2017, soit une augmentation de 55%.
Au-delà de ces informations conjoncturelles, et des aléas climatiques dont la sécheresse qui mettent en danger l'agriculture, l'APCA a mis en avant les dossiers délicats, à commencer par l'évolution de la politique agricole commune (PAC). Les propositions de la Commission européenne pour la période 2021-2027 présentent un budget en net recul par rapport à la programmation actuelle. "En euros constants, on constate une baisse de 15 à 30% selon les piliers", a détaillé Luc Servant, président de la commission économie de l'APCA et président de la chambre d'agriculture de Charente-Maritime. La baisse serait de 15,5% pour le Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) et de 30,7% pour le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader). Les chambres d'agriculture demandent un budget PAC à hauteur de 0,4% du PIB européen, le prix à payer minimum pour accompagner les exploitations agricoles vers la "multiperformance".
L'APCA s'inquiète par ailleurs de la tentative européenne de renationaliser la politique, les pays membres devant conclure des plans stratégiques nationaux, couvrant les deux piliers, dans lesquels ils définiront la façon dont ils comptent atteindre les objectifs de la PAC et adapteront les mesures aux particularités et besoins nationaux. Le verdissement de la PAC est aussi un sujet de préoccupation, 40% des fonds PAC devant être consacrés aux objectifs liés au changement climatique. "Nous allons faire des propositions, a signalé Luc Servant, notre souhait est de préserver un volet économique pour accompagner les agriculteurs et d'avoir un socle européen commun".

Des retards dans l'application de la future loi Egalim

Autre sujet de préoccupation des chambres d'agriculture : le projet de loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dit "Egalim". Le 10 juillet 2018, députés et sénateurs composant la commission mixte paritaire n'ont pas réussi à trouver un accord sur le texte entre les deux assemblées. Les discussions doivent reprendre à partir du 12 septembre 2018 à l'Assemblée. L'APCA regrette l'échec de la CMP, qui retarde l'entrée en vigueur de la loi et de ses mesures phares dont le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) des produits alimentaires à 10% et l'encadrement en valeur et en volume des promotions sur les produits alimentaires vendus aux consommateurs. "Ce sont pourtant deux leviers importants, signale à Localtis Thierry Fellmann, directeur économie des agricultures et des territoires de l'APCA. Une charte a pourtant été signée le 14 novembre 2017 pour respecter et appliquer les engagements du titre I du projet de loi dès l'automne et proposant au gouvernement de réunir les signataires pour que chacun puisse redire son engagement. "Nous avons constaté que la charte n'a pas eu l'effet escompté. Nous n'y croyions pas vraiment mais c'était l'occasion de réunir tous les acteurs et de signer un document montrant notre volonté de travailler ensemble, a précisé Claude Cochonneau, président de l'APCA, c'est déjà un moyen de garder le contact, car si les négociations qui vont commencer dès le 12 septembre reprennent sur la même base qu'avant, cela fait peur."
Enfin, les chambres d'agriculture ont présenté la tournée "Mangez fermier" organisée par le réseau Bienvenue à la ferme, fort de 8.000 agriculteurs et créé en 1988 par l'APCA. Pour la première fois, et au-delà des portes ouvertes de leurs fermes, ces agriculteurs vont à la rencontre des consommateurs à travers une grande tournée dans dix villes françaises.

 

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