La France et l'Allemagne ensemble pour défendre le budget de la PAC
A l'occasion d'un conseil européen des ministres de l'Agriculture, le 16 juillet, la France et l'Allemagne ont présenté une déclaration commune pour s'opposer à la baisse du budget de la Politique agricole commune (PAC) telle qu'envisagée par la Commission. Cette déclaration fait suite à une rencontre du 25 juin entre le ministre français de l'Agriculture Stéphane Travert et son homologue allemande Julia Klöckner. La France et l'Allemagne se sont aussi associées pour souligner l'importance "du relèvement de l'ambition environnementale", "de l'amélioration du ciblage des aides directes", "du renforcement des outils de gestion des risques et des crises" et "plus largement des outils de la PAC pour accompagner la structuration des filières et leur montée en gamme", peut-on lire dans un communique du ministère de l'Agriculture.
Cette déclaration s'inscrit dans la droite ligne du "mémorandum de Madrid" présenté par Stéphane Travert lors du conseil des ministres européens de l'agriculture de juin dernier à Luxembourg et soutenu par 20 Etats membres, dont l'Autriche qui vient de prendre la présidence de l'Union européenne pour six mois. Un atout de taille pour un pays peu enclin à une augmentation du budget européen. L'Allemagne était elle aussi jusqu'ici plutôt favorable à une baisse de budget de la PAC, compte tenu du départ du Royaume-Uni. "Je me félicite que l'Allemagne nous ait rejoint dans l'opposition au projet de budget proposé par la Commission sur la PAC", a ainsi déclaré Stéphane Travert. "Une parole commune franco-allemande est essentielle pour garantir la valeur ajoutée européenne de cette politique majeure de l'Union."
Dans sa proposition de cadre financier pluriannuel présentée le 2 mai, la Commission envisage une baisse du budget de la PAC d'environ 5%, ou plus probablement de 10% en euros constants. Le fonds développement rural, ou Feader (également appelé "deuxième pilier de la PAC") serait tout particulièrement touché, avec une baisse envisagée de l'ordre de 30% en euros constants. Or le ministre français compte notamment sur ces crédits pour financer son plan Ambition bio 2022.