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Tourisme - Cinquante ans après la mission Racine, le littoral languedocien n'accueillera plus de "projets pharaoniques"

Bernard Cazeneuve a signé à Montpellier, le 10 mars, le "Plan littoral 21 Méditerranée" avec Carole Delga, présidente de la région Occitanie, et Marc Abadie, directeur du réseau et des territoires de la Caisse des Dépôts. Ce plan, qui couvre quatre départements (Gard, Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales) résulte des travaux de la mission confiée par Manuel Valls, en juillet 2016, aux architectes Elizabeth et Christian de Portzamparc et à Laurence Tubiana, la négociatrice de l'accord de Paris sur le changement climatique. L'objectif est d'adapter le littoral languedocien - marqué par les travaux de la mission Racine lancée en 1963 - aux nouveaux enjeux touristiques, économiques et environnementaux.

Requalifier l'offre touristique

Il s'agit en l'occurrence de requalifier l'offre touristique, de développer les activités économiques sur le littoral et de préserver ses richesses naturelles. Dans ces conditions, il n'est plus question de rééditer les "projets pharaoniques" qui ont caractérisé les années 60 et 70 dans la région, à une époque où l'Etat ne se souciait guère de concertation.
La Plan littoral 21 Méditerranée repose en effet sur trois axes principaux : pour une vitrine française de la "résilience écologique" et de la valorisation patrimoniale, pour une "économie innovante" qui irrigue tout le territoire et, enfin, pour un littoral "symbole d'attractivité, d'accueil et de vivre ensemble". Selon Carole Delga - et même si toutes les propositions de la mission ne sont pas encore finalisées -, "une centaine de projets ont été identifiés et des appels à candidatures permettront de détecter d'autres projets", permettant ainsi "d'enclencher le cercle vertueux de l'innovation".
Parmi les actions envisagées figurent le lancement d'un plan d'équipement régional nautique, la poursuite de la promotion du tourisme populaire tout en structurant une offre touristique "d'excellence", le développement d'une filière sportive autour du vent, le renforcement de la compétitivité des filières halieutiques, ou encore le développement de l'intermodalité pour accroître le trafic portuaire.

Un milliard d'euros sur trois ans

En terme d'organisation et de financement, l'accord cadre signé le 10 mars 2017 ne constitue qu'une première étape. Il préfigure en effet le contrat territorial littoral, qui devrait être finalisé d'ici la fin de l'année, en vue d'une entrée en vigueur en 2018. Ce contrat territorial sera lui-même intégré au futur contrat de plan Etat-région (CPER).
En attendant, le Plan littoral 21 devrait mobiliser près d'un milliard d'euros sur la période 2017-2020. La région Occitanie apportera le tiers de cette somme (soit 300 millions d'euros), le solde venant de l'Etat - 200 millions d'euros, via le CPER et les crédits des investissements d'avenir (notamment sur deux projets de parcs éoliens) -, ainsi que de collectivités territoriales et du secteur privé.