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Culture - Cinéma : un focus de la Cour des comptes sur les liens entre les aides du CNC et celles des collectivités

La Cour des comptes a remis au président de la commission des finances du Sénat le rapport qu'il lui avait commandé, en novembre 2011, sur "La gestion et le financement du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC)". Si ce document pointe notamment le statut "d'Etat dans l'Etat" du CNC et sa large autonomie dans la définition de la politique des pouvoirs publics en ce domaine, il s'attarde aussi sur les relations entre le centre et les collectivités territoriales - à commencer par les régions -, dont les aides au cinéma et à l'audiovisuel sont "en forte croissance au cours des années récentes".
Le rapport relève ainsi que le montant des aides des collectivités a été multiplié par cinq en dix ans, "quoique cette tendance soit légèrement en recul depuis 2009". En 2011, les soutiens des collectivités territoriales consacrés au cinéma et à l'audiovisuel s'élevaient ainsi à 61 millions d'euros. Ces financements sont assurés par les régions pour environ 90% du total. Il faut y ajouter le dispositif d'abondement des aides des collectivités, mis en place par le CNC dans un cadre conventionnel (dispositif "un euro pour deux euros"). Ces abondements apportés aux dépenses des collectivités ont atteint 17,5 millions d'euros en 2011, dont 14,8 millions pour les fonds d'aide à la création et à la production et 2,6 millions pour les festivals. Ces conventions couvrent aujourd'hui 40 collectivités territoriales, dont les 26 régions de métropole et d'outre-mer, 12 départements, la communauté urbaine de Strasbourg et la ville de Paris. Autre domaine dans lequel les collectivités se sont fortement investies : la numérisation des salles de cinéma, grâce à un dispositif partenarial entre le CNC, les distributeurs et les collectivités qui s'est révélé très efficace.
Si le soutien des régions au cinéma et les partenariats du CNC avec ces dernières trouvent grâce au yeux de la Cour des comptes, il n'en va pas de même pour le soutien à la création audiovisuelle. Le rapport observe en effet qu'"avec 229 millions d'euros en 2011, la France entretient [...] un dispositif de soutien à l'audiovisuel unique en Europe dans son principe et dans son volume, tout en demeurant l'un des pays où les productions nationales font les plus mauvais résultats d'audience".
Même si la situation est différente pour le soutien à la production cinématographique - comme en attestent les succès d'audience du cinéma français -, la Cour n'en dresse pas moins un bilan en demi-teinte. Ainsi, "elle souligne également les résultats mitigés de la politique menée : la croissance du nombre de films produits chaque année masque des difficultés d'exposition en salle pour un nombre toujours plus important d'œuvres cinématographiques".