Insécurité - Cambriolages et "cyberdélinquance idéologique" : les priorités de Manuel Valls pour 2014
En 2013, les cambriolages ont enregistré une hausse de 6,4% en zone police (urbaine) et de 4,7% en zone gendarmerie (rurale), selon le bilan de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), présenté ce jeudi 23 janvier. Les cambriolages sont en partie responsables de la hausse des atteintes aux biens qui accusent une progression de 2,2% en zone police et de 3,8% en zone gendarmerie. L'augmentation des cambriolages dure à présent depuis cinq ans. Commentant ces chiffres à la presse, le ministère de l’Intérieur s’est donné pour objectif de "renverser la vapeur". Selon lui, le plan anti-cambriolages lancé au mois de septembre a marqué un début d’infléchissement. Sur les trois premiers mois de mise en œuvre de ce plan, on note une "inversion de tendance en zone gendarmerie (-1,2%), mais la hausse s’est poursuivie en zone police (+2,6%). Parmi les causes de cette explosion des cambriolages, le ministère a directement désigné les filières des pays de l’Est. "L’analyse des affaires révèle la part importante qu’occupe la délinquance itinérante, et notamment celle de groupes criminels organisés issus de différents pays (Albanie, Géorgie, Roumanie, Tchétchénie)", a-t-il expliqué, parlant de groupes "très mobiles", organisant de "véritables raids". Manuel Valls s’est notamment félicité du démantèlement d’une organisation géorgienne, fin 2013, responsable de 2.000 cambriolages commis dans le Grand Ouest. "En 2014, aucun effort ne sera épargné pour combattre les cambriolages, qui atteignent profondément les Français et nourrissent le sentiment d'insécurité", a-t-il ajouté. Le ministre s’est aussi engagé à poursuivre l’action des zones de sécurité prioritaires qui selon lui affichent de "bons résultats" en matière de lutte contre la drogue (+30,7% de mis en cause) et de lutte contre les violences acquisitives... Elles ont profondément "renouvelé les méthodes de travail", a-t-il assuré. Le ministre s’est également fixé comme priorité la poursuite des saisies des avoirs criminels, qui ont atteint 357 millions d'euros en 2013 contre 291 millions d'euros en 2012 (+22%).
Le ministre a indiqué qu’un plan d’action contre la "cybercriminalité" était en cours d’élaboration en lien étroit avec le ministère de la Justice. Ce plan devrait être finalisé "avant la fin du trimestre". En parlant de "cyberdélinquance idéologique", le ministre n’a pas craint - en pleine affaire Dieudonné -, de faire le rapprochement entre activités terroristes et ce qu'il a appelé le "degré de haine latent" exprimé notamment "sur les réseaux sociaux". "Terrorisme, violences, délinquance, cybercriminalité, racisme, antisémitisme : voilà tous les visages de l’insécurité contre lesquels nous devons agir", a-t-il déclaré.