Vols - Une enquête dévoile l'importance de la "délinquance itinérante"
La part des étrangers dans les vols commis en France a augmenté de 10% en quatre ans, selon une enquête de l'ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales) publiée lundi 16 décembre. Entre 2008 et 2012, elle est passée de 16,5 à 27% des vols enregistrés par la police nationale (fichier Stic). La part des femmes a ainsi augmenté (+2,4%) sous l'effet des femmes mineures étrangères dont la proportion a plus que doublé.
Ces résultats sont "la conséquence de phénomènes dits de 'délinquance itinérante' qui concernent la France et aussi les pays voisins", explique l'auteur Cyril Rizk, statisticien à l'ONDRP et à l'Insee. Une part croissante des auteurs "seraient des personnes entrées sur le territoire national pour une période transitoire au cours de laquelle ils commettraient, des vols au profit d'organisations criminelles", développe-t-il avant d'illustrer son propos avec le cas des femmes étrangères : la proportion des étrangères est passé de 16,4 à 31,1% des mises en causes mineures. Une variation due "presque exclusivement à des femmes mineures de nationalité roumaine ou de l'ex-Yougoslavie mises en cause par la police pour vols à la tire et autres vols simples non spécialisés (hors vol à l'étalage, vol avec effraction, escalade ou fausses clés ou vols liés aux véhicules à moteur)". Au total, la proportion de personnes de nationalité roumaine est passée de 3 à 7% du nombre de vols enregistrés par la police. L'auteur y voit la mainmise des réseaux mafieux. "En choisissant des modes opératoires d'une faible gravité - au sens pénal du terme - vols à la tire, vols à l'étalage, cambriolages sans violence, les réseaux de criminalité organisée se seraient investis plus fortement ces dernières années dans une activité illégale dont la rentabilité économique reposerait sur l'effet de volume (nombreux vols dont le butin est peu élevé) ou sur la valeur (vols d'or dans les habitations et de métaux, comme le cuivre, dans les infrastructures ou sur les chantiers)".
Les autres progressions marquantes sont celles des Géorgiens dont la part a quadruplé et celle des ressortissants d'Afrique du Nord passés de 5,1% à 7,8%, principalement sous l'effet de personnes de nationalité tunisienne : leur part a été multipliée par trois. Des auteurs dont une "partie de la subsistance serait assurée, au moins de façon temporaire, par le vol". "Il apparaît légitime de supposer que ces variations seraient en lien avec la situation politique et économique que la Tunisie a connue après la chute du Président Ben Ali, le 14 janvier 2011", analyse l'auteur.