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Sécurité - Les agriculteurs de plus en plus victimes de vols en bandes organisées

La FNSEA demande au ministre de l'Intérieur de se pencher "de toute urgence" sur la recrudescence de pillages dont sont victimes les agriculteurs.

Des tonnes de blé volatilisées dans la Nièvre et le Vaucluse, des récoltes de pêches et de nectarines pillées dans les Pyrénées-Orientales, plus de 200 kg d'ail envolés dans le Nord-Pas-de-Calais, trois moutons portés disparus dans le Puy-de-Dôme, des câbles d'irrigation en cuivre arrachés, sans parler de réservoirs de tracteurs siphonnés, d'animaux retrouvés dépecés sur place... Ces dernières semaines, les agriculteurs ont constaté une multiplication des vols et dégradations dans les exploitations. Après un été émaillé de nombreux actes de ce genre, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) tire le signal d'alarme : "Ce qui était du chapardage hier est devenu un système très organisé." "Ce sont souvent des années de travail détruites au profit d'une économie parallèle qui, en plus de nuire aux agriculteurs, dupe les consommateurs et les pouvoirs publics", dénonce la FNSEA.
Difficile de connaître l'ampleur du phénomène. La gendarmerie ne dispose pas de statistiques. Mais la centrale syndicale relève de plus en plus de remontées dans ses rangs, tous départements confondus. "Depuis deux ans, on a constaté une évolution, on n'est plus dans le larcin mais face à des réseaux, des vols de marchandise qui supposent l'utilisation de palettes [...] ce n'est pas celui qui a faim qui commet de tels actes", s'insurge Dominique Barrau, le secrétaire général de la fédération. Pour lui, derrière les vols de cuivre se cachent les filières de l'Est.
Un peu partout, les agriculteurs tentent de riposter en organisant des rondes de nuit. Mais dans un communiqué du 2 septembre, la fédération demande "de toute urgence" à Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, "de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour faire avancer les enquêtes en cours et assurer une surveillance renforcée des exploitations". Elle réclame une mobilisation des préfets. "Les agriculteurs qui travaillent durement refusent d'être en permanence sur le qui-vive", souligne-t-elle. "Il semble que depuis quelques années, on se préoccupe beaucoup des problèmes qui se passent en ville, ce qui est normal, mais on a un peu délaissé les campagnes", déplore Dominique Barrau, qui pointe les effets du redéploiement et des baisses d'effectifs de ces dernières années : moins de brigades, moins de rondes…  

 

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