Comodalité - Bruxelles veut créer des "corridors verts" pour le fret
Le transport de marchandises connaît un essor considérable en Europe et pourrait augmenter de 50% d'ici à 2020, selon les experts. Mais la part du ferroviaire, elle, n'a cessé de décliner ces dernières années pour s'établir à 10% en 2005, soit son plus bas niveau depuis 1945, au profit d'autres modes de transports plus polluants. Pour remédier à cette situation, la Commission européenne lance un vaste plan d'action d'une trentaine de mesures dont la principale est la création de "corridors verts" à travers l'Europe. L'idée est de fluidifier le transport ferroviaire et maritime sur de grands axes en facilitant l'acheminement d'importants volumes de marchandises sur de longues distances et en simplifiant les démarches administratives. Pas question de créer des réseaux supplémentaires à ceux qui existent déjà, l'idée est plutôt de réserver des créneaux prioritaires pour le fret par rapport au transport de passagers. Le plan d'action sera traduit en propositions législatives et financières fin 2008. "L'Europe a besoin d'alternatives de transport performantes, intégrées qui sont à la fois respectueuses de l'environnement et répondent aux besoins des utilisateurs. Les mesures que j'ai présentées aujourd'hui vont ainsi rendre le rail et le transport maritime et fluvial plus attractifs, plus concurrentiels dans la perspective de la comodalité", a déclaré Jacques Barrot, vice-président de la Commission en charge des transports. L'objectif de la Commission est que chaque Etat participe d'ici à 2012 au développement d'au moins un corridor international de fret. Des solutions plutôt bien accueillies par les transporteurs. L'association des gestionnaires d'infrastructures ferroviaires (European Rail Infrastructure Managers EIM) souligne dans un communiqué qu'elles vont dans le sens de ce qu'elle a toujours préconisé : une harmonisation de la longueur, charge et vitesse des trains circulant sur des corridors européens. "Il faudra porter une attention particulière aux détails de cette communication", prévient toutefois son secrétaire général, Michael Robson.
De son côté, l'organisation Eurocommerce, qui représente les intervenants du commerce de détail et de gros en Europe s'inquiète que l'initiative de Bruxelles ne comprenne pas un volet sur le transport de frêt en milieu urbain dans la mesure où les livraisons finales doivent toujours se faire par la route et en ville. "Ce que prévoit l'UE pour juguler les problèmes d'engorgement dans les zones urbaines n'est pas clair", note-t-elle.
M.T. avec AFP