Enseignement supérieur - Bordeaux, Paris et Strasbourg, les premiers campus d'excellence
Le nouveau ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a dévoilé le 4 juillet 2011 le nom des trois premiers campus retenus dans le cadre du premier appel à projet "Initiatives d'excellence" (Idex) du programme d'investissements d'avenir, lancé à l'automne 2010. Cette action "Initiatives d'excellence", qui est dotée de 7,7 milliards d'euros, vise à faire émerger de cinq à dix pôles d'enseignement supérieur et de recherche de rang international capables de rivaliser avec les meilleures universités du monde. "L'objectif du gouvernement est de tirer l'ensemble des établissements vers le haut. L'excellence est partout sur le territoire, et pas seulement dans les grandes métropoles universitaires", a déclaré Laurent Wauquiez lors de l'annonce des lauréats, poursuivant : "Les investissements d'avenir doivent permettre d'aider quelques-uns de nos pôles universitaires à affronter le XXIe siècle et les grandes universités mondiales."
Les lauréats ont été sélectionnés par un jury international, en deux phases : une phase de présélection qui a permis de retenir fin mars 2011 sept premières candidatures et une phase de sélection finale. Les spécificités et atouts de chacun des trois gagnants ont été mentionnés. Pour Bordeaux, c'est le "projet d'université unique" qui a particulièrement séduit, "dans toutes ses dimensions", a expliqué le ministre : "Une signature unique des publications, un médialab pour un campus numérique innovant et ouvert, une refonte complète et harmonisée du cycle de licence, une cellule d'ingénierie de formation pour préparer des formations mixtes de docteurs ingénieurs, qui sont les métiers de demain." A Strasbourg, le jury a été séduit par "la gouvernance simple et efficace" et la coopération avec les universités allemandes et suisses, qui "font de ces établissements un véritable pôle d'excellence transfrontalier à l'échelle européenne." Enfin, le projet de Paris Sciences et Lettres a été jugé "potentiellement révolutionnaire".
Une "énorme déception" pour la région Midi-Pyrénées
"Les institutions de Paris Sciences et Lettres ont certes une forte identité mais elles ont réussi à proposer un projet collectif innovant, à la croisée entre les grandes écoles et l'université, avec notamment l'ENS (Ecole normale supérieure) Ulm, Paris Dauphine ou encore le Collège de France, réunis sous une bannière unique", a souligné Laurent Wauquiez.
Ces campus sauront dans les prochaines semaines quelles seront leurs dotations. Les Idex ne pourront pas dépenser ce capital, mais seulement les intérêts qu'ils généreront, soit pour un capital d'un milliard d'euros, entre 30 et 40 millions d'euros par an, pendant trois ans.
L'annonce de ces trois premiers lauréats a toutefois fait des déçus. "C'est à la fois une énorme déception et incompréhension !", a par exemple affirmé Martin Malvy, président du conseil régional de Midi-Pyrénées dans un communiqué diffusé le 4 juillet. "Toulouse faisant partie des sept candidats présélectionnés en mars, je souhaite que la mobilisation ne faiblisse pas dans la perspective de la seconde phase de sélections et permette à Midi-Pyrénées d'obtenir cette labellisation attendue et méritée", a-t-il insisté.
Une deuxième phase de sélection est en effet en cours depuis le mois de juin. Les candidats peuvent soumettre leur dossier jusqu'au 20 septembre. Et les candidats présélectionnés mais non retenus au cours du premier appel à projets peuvent retenter leur chance…