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Tourisme - Bilan de la saison d'été : les gens du nord ont aussi du soleil dehors

Il va falloir sérieusement revoir la ritournelle sur les gens du nord qui "ont dans le cœur le soleil qu'ils n'ont pas dehors"*... Le dernier bilan publié par l'Insee de la fréquentation estivale 2018 des hébergements collectifs touristiques (hôtels, campings, résidences de tourisme...) révèlent très clairement une France "coupée en deux", mais pas dans le sens habituel : la fréquentation estivale est en forte hausse dans la moitié nord et en recul dans la moitié sud. Cette observation générale est corroborée par des études spécifiques pour chacune des quatorze régions (Antilles comprises).

311,2 millions de nuitées en hébergement collectif

Globalement, la fréquentation estivale des hébergements collectifs touristiques augmente de 1,3% en 2018, pour atteindre un total de 311,2 millions de nuitées. Bien que positif, ce résultat est nettement inférieur aux +6,1% enregistrés durant l'été 2017. Cette dernière année revêt toutefois un caractère exceptionnel, dans la mesure où la hausse enregistrée cette année-là correspondait à un rattrapage après les étés 2015 et 2016, qui avaient vu la fréquentation, notamment étrangère, chuter après les attentats de Paris et de Nice. 
Contrairement à ce qui s'est passé en 2015 et 2016, ce sont les touristes étrangers qui ont fait progresser, cet été, l'activité en hébergement touristique (fréquentation en hausse de 4,3%), alors que la clientèle résidente a stagné (+0,1%).  
En termes de types de territoires, le littoral concentre encore le plus grand nombre de nuitées (119,6 millions et +1,1%), mais les espaces urbains se rapprochent grâce au dynamisme de l'Île-de-France (114,6 millions et +3,7%). En revanche, les massifs de haute montagne sont en net recul pour l'hébergement estival (14,7 millions de nuitées et -6,8%), de même que les "autres espaces", mais dans une mesure nettement moindre (62,3 millions et -0,5%).
En termes de nature d'hébergement, les hôtels bénéficient de la plus forte progression de leurs nuitées (+1,8%), essentiellement grâce à ceux implantés dans les espaces urbains (+2,6%). Pour leur part, les campings progressent de 1,1% et les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) de 0,9%, mais avec une typologie très contrastée (+10,4% dans les espaces urbains, -12,2% dans les massifs de haute montagne).

Une France coupée en deux

En termes géographiques, la carte par départements publiée par l'Insee met en évidence la césure nord-sud qui caractérise l'hébergement touristique estival 2018. Au nord de la Loire, l'Île-de-France remporte la palme, avec une fréquentation de ses hébergements touristique en hausse de 7,7% (dont +10,4% pour les non résidents et +4% pour les résidents). Viennent ensuite la Normandie (+5,3%), les Hauts-de-France (+4,9%, dont +12,2% pour les nuitées de touristes étrangers), le Grand Est (+4,1%), les Pays de la Loire (+3,5%) et la Bretagne (+2,6%). Seule la Bourgogne-Franche-Comté affiche un recul de ses nuitées en hébergements touristiques (-1,8%), tandis que le Centre-Val de Loire progresse au même rythme que la moyenne nationale (+1,3%). 
C'est l'inverse au sud, où Auvergne-Rhône-Alpes voit la fréquentation de ses hébergements touristiques reculer de 2,4%. La baisse est de -2% en région Paca et de -0,9% en Occitanie, tandis la Nouvelle Aquitaine connaît une stagnation (+0,1%) et que la Corse progresse légèrement (+0,6%). Dans les trois régions affichant un recul de leurs nuitées, la fréquentation de la clientèle étrangère est orientée à la baisse (jusqu'à -2,6% en Occitanie). L'Insee relève d'ailleurs que "Provence-Alpes-Côte d’Azur est la seule région où le nombre de nuitées totales ne retrouve pas son niveau de 2015. La fréquentation 2018 y baisse dans tous les espaces".

*Paroles et musique de Jacques Demarny, interprétée par Enrico Macias, 1967