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Emploi - Baisse de 9,5% de l'emploi intérimaire au premier semestre 2012

L'emploi intérimaire est à la peine en ce début d'année 2012, avec une baisse de 9,5% pour le premier semestre, d'après les chiffres annoncés le 28 juin 2012 par le Prisme. Les régions de l'Est, qui avaient pourtant commencé à rattraper leur retard en 2011, sont les plus touchées.

L'année 2012 s'annonce plutôt mauvaise pour l'emploi intérimaire avec une baisse de 9,5% au cours du premier semestre. C'est ce qu'a annoncé le Prisme (Professionnels de l'intérim, services et métiers de l'emploi) le 28 juin 2012, lors de la présentation du bilan économique et social de 2011 et des perspectives pour l'année en cours. "Ce repli est très significatif, a affirmé François Roux, délégué général du Prisme, et on a commencé à ressentir ce repli en novembre 2011. Il se confirme." L'année 2011 a pourtant été plutôt porteuse pour l'emploi intérimaire avec une progression, modérée, de 7,9%, pour atteindre 576.080 équivalents temps plein, soit 3,2% de l'emploi salarié, contre 527.147 en 2010. Mais au cours de l'année, la progression a ralenti. D'une augmentation de 18% au premier trimestre 2011, on est passé à une augmentation plus modeste de 11,4% au second, pour atteindre ensuite une "croissance molle", comme l'indique le bilan du Prisme, en juillet et août (autour de 5,4%). A partir du quatrième trimestre 2011, l'essoufflement s'est fait sentir avec une diminution de l'emploi intérimaire de 1%.
La baisse se poursuit donc et de manière plus marquée en 2012 et cela dans tous les secteurs d'activité et sur quasiment tout le territoire. L'industrie, comme le tertiaire et le BTP sont concernés, avec des baisses autour de 9 à 10%.
Côté région, on retrouve une certaine homogénéité de la réduction des emplois intérimaires, sauf en Midi-Pyrénées qui enregistre un recul plus léger de 4,1% et dans les régions de l'Est, qui sont davantage touchées avec un repli de l'emploi intérimaire compris entre 14,6% pour la Champagne-Ardenne et 17% pour la Franche-Comté. L'Alsace fait aussi partie du lot, avec une baisse de 15% pour le premier semestre 2012. Ce sont l'industrie automobile et le secteur des équipementiers, fortement impactés par la crise depuis le début de l'année 2012, qui peuvent expliquer ces baisses. En 2011, ces régions avaient pourtant commencé à rattraper leur retard. Après de fortes pertes en 2009, elles avaient enregistré en 2011 les plus fortes croissances de l'emploi intérimaire : 17,2% pour la Franche-Comté, 15% pour l'Alsace, et 13,1% pour la Champagne-Ardenne...

Une baisse de 10,3% en mai 2012

Ce repli de l'emploi intérimaire semble encore se poursuivre. En mai 2012, le Prisme fait état d'une baisse de 10,3%, notamment dans les secteurs du BTP (-11,7%), de l'industrie (-11,5%) et des services (-10,8%) et, toujours, dans ces régions de l'Est. L'Alsace voit ainsi son emploi intérimaire baisser de 21%, la Franche-Comté de 15,2% et la Champagne-Ardenne de 15%. Ces chiffres, à la baisse, de l'emploi intérimaire sont un mauvais signe pour l'emploi en général car l'intérim anticipe souvent les grands mouvements conjoncturels. "Ainsi, au cours de la période 2008-2009, le recul du PIB s'est traduit par une chute de l'emploi intérimaire historique, tombé à son plus bas niveau en mars 2009 (-28,7%), détaille l'étude du Prisme. A contrario, les croissances modérées de 2010 (+1,5%) et de 2011 (+1,7%) ont été de pair avec un redressement progressif de l'intérim."
D'autres inquiétudes viennent s'ajouter à cette baisse : les conséquences des mesures que le gouvernement devrait prendre en matière d'emploi. Si le Prisme se félicite de l'ouverture de l'apprentissage aux entreprises intérimaires, rendue possible par la loi Cherpion, il est davantage inquiet des répercussions des mesures à venir, comme le plafonnement des allègements de charges sur les bas salaires de 1,5 Smic, la modulation des cotisations sociales en fonction du contrat de travail, la "débarémisation" du taux de CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) et le contrat de génération. Sur ce dernier contrat, le Prisme espère avoir son mot à dire. Il participera à l'une ou deux tables-rondes organisées dans le cadre de la conférence sur l'emploi des 9 et 10 juillet prochains.