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Avec 168 milliards d'euros, la consommation touristique avait dépassé 7,2% du PIB en 2017

Le nouveau "Mémento du tourisme" est sorti. Il s'appuie sur des chiffres de l'année 2017, durant laquelle la consommation touristique avait grimpé de 6,1% par rapport à l'année précédente. C'était avant le mouvement des gilets jaunes et avant l'incendie de Notre-Dame...

Comme chaque année, la Direction générale des entreprises (DGE) publie son "Mémento du tourisme". Cette somme de 150 pages centralise les chiffres les plus significatifs de l'activité touristique, notamment dans sa dimension économique. Les données de cette édition 2018 portent, pour l'essentiel, sur l'année 2017, autrement dit la première année de reprise après l'impact des attentats de 2015 et de 2016 sur la fréquentation touristique, notamment internationale. Les résultats de la France se situent dans un contexte international de forte croissance du tourisme - régulièrement souligné par l'OMT (voir notre article ci-dessous du 24 janvier 2019) - et ne sont donc pas une exception.

Une consommation touristique en hausse de 6,1%

Parmi la masse de données fournies par le Mémento, on retiendra notamment que la consommation touristique intérieure a atteint, en 2017, 168 milliards d'euros courants : 103,7 milliards d'euros pour les visiteurs résidents (autrement dit le "tourisme national") et 64,2 milliards pour les visiteurs non-résidents (autrement dit le "tourisme international"). Les visiteurs s'entendent comme les personnes "effectuant un déplacement hors de l'environnement habituel" pour des motifs personnels ou professionnels (tourisme d'affaires). Les visiteurs se divisent eux-mêmes en touristes (au moins une nuit hors du domicile) et en excursionnistes (visite à la journée à plus de 100 km du domicile).

En 2017, la consommation touristique intérieure fait un bon de 6,1% par rapport à 2016, année qui avait connu, pour la première fois depuis longtemps, une baisse de 1,5%, essentiellement sous l'effet du recul de 4,9% de la consommation des visiteurs non-résidents. Ceux-ci se sont bien rattrapés en 2017, puisqu'ils progressent de 8,2%, contre 4,8% pour la consommation des visiteurs résidents. Compte tenu de leur poids respectif, visiteurs résidents et non-résidents contribuent tous deux à hauteur de 3% à la progression de 6,1% de la consommation touristique intérieure.

Une part dans le PIB qui tend à stagner

Outre le fait qu'ils interviennent dans un contexte mondial de forte croissance du tourisme, ces bons résultats de la France appellent toutefois deux bémols. On peut espérer que le premier n'a plus lieu d'être, mais il faut néanmoins rappeler que la fiabilité des comptes du tourisme a longtemps laissé à désirer. On se souvient, par exemple, que la Banque de France a annoncé, en janvier 2018, une "révision partielle" à la hausse des recettes nettes issues du tourisme international à hauteur de la coquette somme de dix milliards d'euros, avec notamment une estimation de la dépense moyenne des visiteurs chinois passée soudainement, après enquêtes de terrain, de 413 à 1.647 euros par jour... (voir notre article ci-dessous du 31 janvier 2018).

Sur le fond, la part de la consommation touristique dans le PIB a tendance à stagner, voire à reculer. Certes, après le recul de 2016 (7,05% du PIB), cette part remonte en 2017 à 7,25%. Mais ce chiffre reste inférieur à celui observé entre 2011 et 2015, avec en particulier 7,46% du PIB en 2012 et 7,44% en 2013. 

La France première destination touristique mondiale, mais l'Espagne se rapproche

D'autres informations du Mémento sont plus habituelles. Ainsi, la France conserve sa place de première destination touristique mondiale, avec 86,9 millions d'arrivées de touristes internationaux (+5,1% en 2017), devant l'Espagne qui continue de se rapprocher à grands pas (81,9 millions et +8,8%), les Etats-Unis qui stagnent depuis quatre ans (76,9 millions et +0,7%) et la Chine, qui progresse moins vite qu'envisagé il y a encore quelques années (60,7 millions, +2,4%).

En matière de recettes du tourisme international, la France reste au troisième rang mondial avec 53,7 milliards d'euros (+9%), très loin derrière les Etats-Unis (186,6 milliards, +1,9%) et derrière l'Espagne (60,3 milliards, +10,3%) et juste devant la Thaïlande (50,9 milliards, +13,1%).

Les principaux bénéficiaires de la progression de la consommation touristique intérieure en 2017 ont été les hébergements touristiques marchands (+5,7%), les services de transports non urbains (+5,7%), les restaurants et cafés (+5,6%), les aliments et boissons (+5,0%). D'autres secteurs enregistrent des croissances moins rapides, comme les activités culturelles, sportives et de loisirs (+3,5%), les services de voyagistes et d'agences de voyages(+3,5%) ou les hébergements touristiques non marchands (+1,6%). Des secteurs qui regroupent 313.000 entreprises, emploient 1,26 million de salariés (1,13 million en équivalent temps plein) et réalisent 172 milliards d'euros de chiffre d'affaires HT.

Gilets jaunes et incendie de Notre-Dame : un avenir plus incertain

Pour le reste, au-delà des aspects économiques du tourisme, le Mémento consacre des chapitres très riches en informations à l'offre d'hébergement, à la fréquentation des différents modes d'hébergement, aux déplacements touristiques des Français, au tourisme international en France et aux sites touristiques.

Il reste désormais à apprécier l'impact de la crise des gilets jaunes, intervenue à partir de novembre 2018, sur le net redressement qui s'est opéré en 2017. Mais aussi, depuis le 15 avril, à mesurer l'impact de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le monument le plus visité d'Europe, qui devrait être inaccessible durant plusieurs années de travaux.

 

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