"Aucune menace budgétaire globale ne pèse sur les universités", assure le ministre de l'Enseignement supérieur
Alors qu'une journée de mobilisation nationale avait lieu mardi 3 décembre 2024 face aux coupes budgétaires annoncées, le ministre de l'Enseignement supérieur Patrick Hetzel a voulu rassurer en affirmant "qu’aucune menace budgétaire globale ne pèse sur les universités" et qu'aucun établissement ne sera laissé "sans solution".
Dans un communiqué mardi 3 décembre 2024, le ministre de l'Enseignement supérieur Patrick Hetzel a réagi en affirmant qu'une "révision en profondeur du système d'allocation des moyens alloués aux universités est indispensable". Il rappelle l'avoir annoncé lors de la présentation de sa feuille de route le 19 novembre (notre article du 20 novembre 2024). Le communiqué du ministère rappelle également ce qui a mis le feu aux poudres : "dans le cadre d'un effort de solidarité nationale demandé à l'ensemble des opérateurs publics", des économies "de l'ordre de 350 millions d'euros" ont été demandées aux établissements d'enseignement supérieur. Mais il réaffirme qu'il considère que ces efforts "peuvent être absorbés en 2025 par une majorité des établissements" tout en reconnaissant qu'une "dizaine" pourraient toutefois "rencontrer des difficultés financières accrues". Il assure cependant qu'"aucun établissement ne sera laissé sans solution".
Il est important, écrit-il, de souligner "qu'aucune menace budgétaire globale ne pèse sur les universités". "Dans un souci de transparence et pour favoriser un dialogue objectif sur le sujet", le ministère indique qu'il va rendre publics à cette occasion les chiffres relatifs à la situation financière des universités à fin 2024. Dans son communiqué, il publie d'ores et déjà un tableau contenant des données financières de plus d'une centaine établissements dans lequel figurent deux colonnes "trésorerie en euros" et "trésorerie en jours". Les universités avec une trésorerie basse en jours, comme celles proches du seuil de 30 jours, étant évidemment les plus vulnérables.
Un cadre budgétaire plus flexible pour les établissements
Il estime que "le modèle actuel des universités en place depuis de nombreuses années, n'a pas suffisamment évolué pour prendre en compte les trajectoires différentes des établissements, engendrant des disparités importantes entre établissements et ne permettant pas de répartir les ressources de manière optimale". Pour remédier à cette situation, le ministre envisage une réforme qui sera engagée dès le premier semestre 2025, avec une application prévue pour 2026.
Enfin, au-delà des enjeux de 2025, il se dit "conscient des freins structurels pesant sur la capacité des présidents d’université à agir sur le plan budgétaire". Il annonce un décret "visant à introduire plus de souplesse et à simplifier la gestion financière des établissements d’enseignement supérieur qui sera publié dans les prochains jours". Le ministre rencontrera à nouveau les représentants de France Universités, l'instance nationale représentant les établissements universitaires, ce mercredi 4 décembre, un rendez-vous qui s'inscrit selon lui "dans une continuité de dialogue régulier, notamment sur les questions financières, afin de garantir une gestion concertée des enjeux". L'université de Lille était fermée mardi 3 décembre dans le cadre de la journée de mobilisation nationale. "La situation est dramatique. Nous voulons interpeller les pouvoirs publics et nos partenaires locaux sur le rôle central de l'université dans la dynamique de la région", a déclaré le président de l'université lilloise Régis Bordet lors d'une conférence de presse.