Archives

Présidentielles - Au tour des villes moyennes de présenter leurs "12 priorités"

"Les maires des villes moyennes et les présidents des communautés souhaitent connaître votre vision territoriale de la France..." Après l'Association des maires de France, les maires ruraux, les maires de petites villes, les maires de banlieue (voir nos articles ci-contre), c'est au tour des maires de villes moyennes d'"interpeller les candidats à l’élection présidentielle" en leur adressant un document de synthèse intitulé "12 priorités pour 2012". Douze priorités sur lesquelles les candidats sont invités à prendre position par écrit avant le 6 avril, sachant que leurs réponses feront l'objet d'une publication.
Parmi ces priorités, qui reprennent les analyses et prises de position régulièrement développées par la Fédération des villes moyennes (FVM), figure évidemment le voeu d'une politique d'aménagement du territoire "réaffirmée" qui cesserait de "fragiliser" ces villes comptant entre 20.000 et 100.000 habitants. Se prononçant par ailleurs pour "une extension de la décentralisation" et pour "des relations de confiance renouvelées" entre l'Etat et les collectivités (une constante cette année dans les adresses des associations d'élus), la FVM demande à siéger à la Conférence nationale des exécutifs (aujourd'hui, l'AMF y représente l'ensemble des maires).
Le document inclut naturellement un point sur les finances, où il est à la fois question d'autonomie fiscale, de révision de la répartition des dotations de l'Etat, de "péréquation rénovée" et de "réponses adaptées aux besoins de financement à court terme des équipements structurants du territoire". La Fédération insiste par ailleurs sur le fait que les collectivités doivent être associées à l'élaboration du cadre de référence stratégique national en matière de fonds européens. Et demande entre autres, face à "la multiplication des normes", que "des délais raisonnables soient accordés aux collectivités pour achever la mise en accessibilité des bâtiments existants."
Autres grands chapitres abordés : l'enseignement supérieur et la nécessité d'une "répartition plus équilibrée des moyens de l’Etat entre les sites" au-delà des grands pôles, les infrastructures de transport et les terrains qui y sont liés (autrement dit, la fameuse question des emprises foncières), l'aménagement numérique ("gagner cinq ans sur les objectifs de déploiement du plan national Très Haut Débit"), le logement, la culture avec la signature souhaitable de contrats pluriannuels de cofinancements en matière d'équipements et projets culturels…
La question de l'offre sanitaire est également jugée prioritaire, la FVM suggérant que soient établies des "chartes de coopération" avec le niveau des CHU, que le rôle des villes moyennes "soit conforté en matière d’accueil des formations professionnelles dans le domaine sanitaire et social" et que l'on réfléchisse à "des dispositifs plus contraignants d’installation des praticiens". Enfin, rappelant que les villes moyennes regroupent 104 ZUS et qu'un quart des ZFU sont en ville moyenne, elle refuse que la politique de la ville soit "ciblée sur les 'quartiers jugés les plus sensibles' sous prétexte de lutter contre le saupoudrage des crédits".