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Assises de la transition énergétique : des COP21 locales rares et précieuses

Feuille de route Néo Terra adoptée en Aquitaine, COP21 locales déployées à Rouen et plus récemment dans le Centre-Val de Loire... Aux Assises européennes de la transition énergétique, qui se tiennent jusqu'au 30 janvier à Bordeaux, ces approches déclinant les objectifs de l'accord de Paris sur le climat ont fait l'objet d'un éclairage en séance plénière. 

Le 28 janvier s'est ouverte à Bordeaux la 21e édition des Assises européennes de la transition énergétique. Plus de 3.000 participants y débattent du "pouvoir d'agir" en faveur de la transition énergétique et des applications concrètes des objectifs de l'accord de Paris sur le climat. La question fut au centre d'une plénière intitulée "COP 21 : du global au local". L'occasion pour Charles Fournier, vice-président délégué à la transition écologique et citoyenne de la région Centre-Val de Loire, de revenir en détail sur le déploiement de la première COP à l'échelle régionale. Une initiative inspirée de l'exemple de Rouen. Cette métropole est la première collectivité à faire aboutir une COP21 locale (voir notre article du 30 novembre 2018). Ces deux processus ont pour point commun d'être élaborés dans le cadre d'un partenariat - fraîchement renouvelé pour trois ans dans le cas rouennais - avec le WWF ou Fonds mondial pour la nature.

Des objectifs communs

Dans le Centre-Val de Loire, la démarche est motivée par deux constats, celui d'une trajectoire nationale "que nous ne tenions pas et pour laquelle nous avons voulu nous organiser autrement", indique Charles Fournier, et celui "des multiples mobilisations, notamment chez les jeunes, qui nous ont interpellés". En décembre dernier la région, qui s'est inscrite dans une volonté de "démocratie permanente en début de mandat", a ainsi organisé une "semaine de la COP". Puis enchaîné dans ses six départements des sessions plénières et ateliers autour de six thématiques (mobilités, industries, bâtiment, agriculture, biodiversité, énergies renouvelables). Objectif de ces rendez-vous, élargir le cercle des coopérations. "Plus de 200 organisations, entreprises, associations et collectivités se sont associées à la démarche, avec environ 1.400 participants. Il n'y avait pas que des convaincus, notamment du côté des communes rurales", souligne Charles Fournier, en faisant écho à une "tournée citoyenne" effectuée plus spécifiquement dans une vingtaine de bassins de vie régionaux. 
Passer de 10% d'énergies renouvelables à 32% en 2021 était l'un des principaux objectifs affichés par le nouveau plan d'action de la collectivité dévoilé en septembre dernier. Un enjeu majeur pour cette première région exportatrice d'électricité en France. Un excédent essentiellement dû à la production de ses centrales. Avec, en arrière-fond, les objectifs fixés dans la loi Énergie-climat (LEC) et la programmation pluriannuelle de l’énergie (voir notre article du 21 janvier sur la nouvelle PPE) de réduction de 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité en 2035.

Un accord en vue

Cette COP de la région Centre-Val de Loire est toujours en cours. Sur le site internet dédié, une cinquantaine d'engagements ont été déposés par l'un ou plusieurs des neuf groupes de travail baptisés "coalitions". On trouve par exemple l'engagement de développer une "flotte 100% GNV/biogaz sur les zones prioritaires" ou un "plan de déplacement des lycéen(ne)s". Dès 2020, la région devrait mobiliser un million d'euros pour rendre effectifs ces premiers projets. L'ensemble des travaux devrait aboutir à un premier accord attendu le 25 juin. Il comportera notamment un volet financier. "L'idéal serait qu'on arrive à la fois à valoriser les petits et les grands pas, de la plantation d'un arbre dans un collège à un vaste programme de reforestation", commente Charles Fournier. "Nous sommes aussi en train de travailler à une approche climatique du budget de notre collectivité, sur le modèle des travaux menés à Lille, et de réfléchir à un budget carbone spécifique". Un nouvel accord issu de ces travaux conjoints doit être voté tous les deux ans.