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Accompagnement vers l'emploi - Après un échec du recours au privé, les Hauts-de-Seine pourraient revenir vers Pôle emploi

Le conseil général des Hauts-de-Seine (CG92), à majorité UMP, ne renouvellera pas le marché passé en 2006 avec la société privée Ingeus pour l'accompagnement des Rmistes dans l'emploi, une expérience jugée trop chère par rapport à son efficacité, selon une note du CG92.
Ce marché, conclu à l'époque où Nicolas Sarkozy présidait le conseil général, avait suscité les critiques de l'opposition de gauche (PS, PCF, Verts), certains élus dénonçant une "privatisation" de l'action sociale pour des résultats incertains.
Quatre ans après, "le coût de ce marché apparaît comme important au regard des résultats obtenus par Ingeus", résume une note de synthèse élaborée par les services du CG92 et qui a été récemment dévoilée aux élus.
Les principales critiques portent sur le nombre de personnes accompagnées et sur le maintien dans l'emploi durable. Le marché, dont le budget "devrait s'élever à 18,1 millions d'euros", visait des personnes bénéficiant du RMI depuis plus de deux ans.
Au cours de la période 2006-2010, soit la durée du marché, 5.011 chartes d'adhésion ont été signées, sur un objectif initial de 6.500, ce qui constitue "clairement un motif d'insatisfaction", "d'autant que les moyens de communication déployés et facturés par le prestataire ont été très importants" (990.890 euros), souligne la note.
Sur ces 5.011 personnes accompagnées par Ingeus, 2.121 ont obtenu un emploi, un taux de 42% qui "peut paraître important", mais seulement 492 bénéficiaires sont restés dans l'emploi au bout de douze mois, contre un "objectif contractuel de 900 bénéficiaires au minimum".
Sur les autres retours à l'emploi, 708 n'ont duré que six mois et 918 n'ont duré que trois mois, des résultats jugés "très insuffisants".
"Avec la mise en oeuvre du RSA, le département des Hauts-de-Seine pourrait désormais confier le placement dans l'emploi principalement à Pole emploi, au travers, par exemple, d'une convention de partenariat", conclut la note.
Au plan national, le gouvernement a fait le choix en 2009 de recourir à des structures privées pour accompagner 320.000 chômeurs, en complément de Pôle emploi, bien que les évaluations démontrent que la plus-value du service public, quand il met les moyens, est supérieure à celle des opérateurs privés.
Ingeus, filiale d'une entreprise australienne, a été écartée du marché malgré une présence en France depuis 2005. L'Australie a privatisé à partir de 1998 l'accompagnement des chômeurs.

AFP