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Environnement - Approbation de la nouvelle stratégie nationale pour la mer et le littoral

Le décret approuvant la stratégie nationale pour la mer et le littoral a été publié au Journal officiel ce 24 février. La stratégie nationale fixe quatre grands objectifs de long terme dont trois concernent très directement les territoires littoraux. Il s'agit notamment de faciliter leur adaptation aux conséquences du changement climatique tout en veillant à la préservation d'un littoral attractif.

Après avoir fait l'objet d'une consultation publique jusqu'à début octobre 2016, la stratégie nationale pour la mer et le littoral a été approuvée par un décret publié au Journal officiel ce 24 février. Elle donne un cadre de référence pour les politiques publiques concernant la mer et le littoral. "Elle s'articule notamment avec la stratégie nationale pour la transition écologique vers le développement durable, la stratégie nationale de recherche et la stratégie nationale pour la biodiversité, auxquelles elle contribue et dont elle est la référence pour ce qui concerne la mer et le littoral", rappelle le ministère de l'Environnement dans le document de présentation de cette stratégie.

Quatre grands objectifs de long terme

Celle-ci fixe quatre grands objectifs de long terme "complémentaires et indissociables" : "la transition écologique pour la mer et le littoral", "le développement de l'économie bleue durable", "le bon état écologique du milieu marin et la préservation d'un littoral attractif", "le rayonnement de la France". Concernant le premier, à l'échelle des territoires littoraux, "l'objectif est d'atteindre une bonne résilience et adaptation face aux risques naturels et aux conséquences du changement climatique, ainsi qu'une moindre dépendance énergétique, notamment pour les îles, précise le document de présentation de la stratégie. Cela recouvre également la nécessité de réussir la transition numérique, de rechercher une économie circulaire qui valorise la situation particulière du littoral et de développer des techniques et aménagements maritimes à impact positif sur l'environnement." Deux indicateurs sont proposés : les logements et la population en zone basse littorale exposés à des risques de submersion marine et la part des territoires littoraux à énergie positive.
Concernant le "développement d'une économie bleue durable", l'un des enjeux pour les régions littorales françaises est de rattraper leur retard par rapport aux régions du Royaume-Uni et des pays du nord de l'Europe, mieux classées dans le projet d'indice régional de progrès social de la Commission européenne. Quant à la préservation d'un littoral attractif, elle suppose "un environnement préservé et des paysages de qualité, conservant une part importante de milieux naturels et d'usages traditionnels des sols, détaille le document de présentation. Ils offrent des conditions de vie agréables et maintiennent à un niveau élevé l'attrait des zones côtières pour des résidents permanents et pour l'accueil touristique. Au travers d'une amélioration de l'état de conservation des écosystèmes et des paysages, c'est également une croissance de leur valeur ajoutée sur un plan économique qui est recherchée".

26 actions prioritaires

La stratégie comporte une liste de 26 actions prioritaires déclinées autour de quatre axes stratégiques. Parmi ces actions, elle appelle ainsi à "construire la planification spatiale maritime pour concilier les usages, rechercher les synergies entre activités et intégrer les activités nouvelles". Cette planification stratégique "doit s'appliquer à différentes échelles (nationale, façade ou bassin ultramarin, région, parc inter-communes) en respectant un principe de subsidiarité entre les différents niveaux emboîtés" et "doit s'appuyer sur des projets de territoires qui impliquent plus sûrement les acteurs, à la fois dans leur définition et dans leur mise en œuvre, parce qu'ils les concernent directement", souligne le document. La stratégie envisage aussi la création de "100 territoires maritimes à énergie positive d'ici 2022".
Au titre de lutte contre les pollutions en mer, elle prévoit une extension à la façade atlantique de la métropole du moratoire sur la recherche d'hydrocarbures qui est appliqué depuis 2016 en Méditerranée. Concernant la préservation du littoral et l'anticipation de l'évolution des phénomènes physiques d'érosion côtière et de submersion, elle énonce un certain nombre de principes "mis en œuvre dans une stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, qui participe à la planification de l'adaptation au changement climatique".
Autres actions jugées prioritaires : "tenir nos ambitions en matière d'énergies marines renouvelables" - avec notamment 100 MW de puissance installée en 2023 pour l'éolien flottant et l'hydrolien marin et 2.000 MW pour le volume de projets attribués par appel d'offres et en cours de réalisation à cette date pour ces énergies - et "faire de la France le premier port d'Europe". "Les ports français, grands ports maritimes comme ports décentralisés, doivent reconquérir des parts de marché vis-à-vis de leurs concurrents européens, souligne le document de présentation de la stratégie. L'objectif est de traiter l'ensemble des marchandises à destination de l'hinterland naturel - la France -, puis d'étendre cet hinterland au-delà des frontières de l'hexagone. Cet objectif doit être soutenu par une politique volontariste de valorisation des chaînes logistiques les plus durables et d'optimisation des espaces portuaires afin de contribuer à revitaliser le tissu industriel."