Téléphonie mobile - Antennes-relais : le sujet se banalise, selon une enquête de la Sofres
L'Association française des opérateurs mobiles (Afom) et l'Association des maires de France (AMF) ont actualisé le "Guide des bonnes pratiques entre maires et opérateurs", paru en 2004. Rebaptisé "Guide des relations entre opérateurs et communes", ce livret sera publié mi-décembre. Un résumé sera envoyé aux 36.000 maires annonce un communiqué des deux partenaires. Cette nouvelle version présente notamment les retours d'expériences ainsi que les nouvelles connaissances scientifiques sur la question. Son but est également de renforcer le partenariat entre opérateurs et communes. Dans les années 90, le maire et ses administrés étaient souvent les derniers informés avant l'apparition d'une antenne-relais ; depuis 2004, l'opérateur doit les informer en amont. Désormais, l'opérateur envoie donc au maire un dossier d'information pour installer une antenne, mais aussi pour la modifier. Le guide préconise en outre de créer une instance de concertation communale. En 2006, 6.070 dossiers ont été déposés, 638 réunions publiques organisées précisent l'Afom et l'AMF. Chaque habitant peut consulter en mairie les dossiers déposés et, ce qui est nouveau, des documents sur l'impact sanitaire du téléphone mobile. S'il écrit à son opérateur pour s'informer sur les antennes, ce dernier doit répondre sous un mois : 1.297 courriers ont ainsi été envoyés en 2006. L'opérateur doit également, le cas échéant, mesurer, à ses frais, le niveau d'exposition aux ondes auquel est soumis le résidant : 1.428 demandes ont été formulées en 2006. Autre chantier : rendre les antennes moins visibles. Au premier semestre, 97% des 1.070 nouvelles antennes étaient intégrées dans le paysage.
Ce 13 novembre a été l'occasion de présenter également un bilan des trois enquêtes annuelles qu'a menées TNS Sofres auprès de 400 maires. Les perceptions négatives (risque de mobilisation des riverains, danger pour la santé) comme positives (aménagement du territoire, développement économique) diminuent, traduisant selon TNS "une banalisation du sujet".
Les antennes-relais ne sont plus sujet de préoccupation que pour 55% des maires, loin derrière le traitement des déchets (90%), la propreté (89%) ou la qualité de l'eau (86%). Parmi ceux qui ont lu le guide et vécu une récente installation d'antenne, 80% sont satisfaits de leur intégration, 68% de la concertation, 38% de l'information. Ces enquêtes montrent que certaines angoisses sont pourtant tenaces, surtout en matière de santé ; riverains et associations de défense de l'environnement continuent de s'opposer régulièrement à l'installation d'antennes dans des zones jugées sensibles comme les écoles. "Il y a une véritable tendance à l'apaisement des débats", conclut pourtant Laurence Bedeau, chargée d'études à TNS, qui estime que "le guide fonctionne comme un facilitateur de dialogue", même s'il n'est connu que par 45% des maires.
Catherine Ficat avec AFP