Fonction publique territoriale - Animateurs : treize propositions pour revaloriser leur carrière et améliorer leurs conditions de travail
Fin 2012, soit avant la réforme des rythmes scolaires qui a eu pour effet d'augmenter significativement leurs effectifs, les collectivités territoriales et leurs groupements employaient 86.000 animateurs, en grande majorité des jeunes et des femmes (71%). Fils et filles de l'éducation populaire, ceux-ci ne se trouvent pas que dans les accueils de loisirs pour enfants ou les centres de vacances. Ils interviennent non seulement auprès des enfants et des adolescents - que ce soit dans un cadre périscolaire ou dans des structures de quartier – mais aussi auprès de personnes handicapées, ou âgées (dans les Ehpad). Porteurs de projets pédagogiques et éducatifs, ils "favorisent le lien social". La réforme des rythmes scolaires et la reconnaissance des politiques éducatives locales ont renforcé leur rôle et leur place auprès des publics jeunes.
Des journées fractionnées
Pourtant, les animateurs sont encore souvent perçus par les usagers comme "des amuseurs de groupe", souligne le rapport. Cela s'explique notamment par la forte proportion, parmi leurs effectifs, de jeunes, professionnels ou étudiants, tout juste détenteurs d'un brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (le fameux Bafa) et travaillant occasionnellement. En outre, une majorité d'entre eux sont des contractuels, qui plus est à temps non complet, et leurs conditions de travail sont souvent difficiles. En cause : le fractionnement de leur journée, ou le fait que les temps de réunion et de préparation des activités ne sont pas pris en compte dans le temps de travail.
Déficit d'image, précarité de l'emploi et conditions de travail dégradées ne contribuent donc pas à rendre la filière animation attractive. Or, créés en 1997, les statuts particuliers de ces personnels, loin d'atténuer ces difficultés, ont eu tendance au contraire à les corroborer. En particulier, les conditions trop restrictives de l'avancement de grade et de la promotion interne ne leur offrent pas suffisamment de perspectives, ce qui pousse beaucoup d'entre eux à changer de métier.
Reconnaissance des qualifications
Le CSFPT propose de résoudre ces blocages statutaires. Au profit des adjoints d'animation (catégorie C), il préconise une réduction du nombre des grades, ce qui permettra "un réel déroulement de carrière". Ensuite, pour améliorer les perspectives de carrière des animateurs (catégorie B), le conseil supérieur recommande la création d'un cadre d'emplois de catégorie A propre à la filière animation, qui n'existe pas aujourd'hui. Ses agents bénéficieraient des mêmes conditions de carrière et de rémunération que les attachés territoriaux.
Sur la question du temps de travail des animateurs, l'instance appelle à prendre en compte dans ce temps les réunions et la préparation des activités. Enfin, pour réduire la précarité des emplois, le CSFPT suggère d'"instaurer un temps de travail minimum à 17h30". Cela permettrait d'intégrer les personnels concernés dans le cadre d'emplois des adjoints d'animation.
Pour le CSFPT, la réponse à la précarité passe aussi par la professionnalisation de la filière. Il s'agit, dit le CSFPT, de "rendre obligatoire l'obtention des diplômes professionnels de l'animation socioculturelle", tels que le brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BPJEPS).