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Santé/Environnement - Allergies aux pollens : ce que l'on peut faire localement

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a diffusé le 20 mars un état des connaissances concernant l'impact sanitaire lié à l'exposition de la population générale aux pollens présents dans l'air ambiant.

L'Anses rappelle tout d'abord que ces réactions allergiques appelées pollinoses se traduisent le plus souvent par des rhinites ou des rhino-conjonctivites et, parfois, par de l'asthme. Ces manifestations pouvant être liées à d'autres causes, la prévalence de l'allergie aux pollens est difficile à estimer. Le rapport estime que la prévalence maximale serait de 20% pour les enfants et de 34% chez les adultes. Dans les pays industrialisés, le nombre de personnes concernées par des pathologies allergiques respiratoires aurait doublé ces vingt dernières années. D'un point de vue qualitatif, les adultes jeunes seraient également plus touchés que les enfants et les personnes âgées. La prévalence varie aussi d'une région à l'autre, en lien avec le type de végétation qu'on y trouve. En France, "les pollens les plus problématiques en métropole, sont les graminées, sur tout le territoire, les cyprès (dans le sud-est), le bouleau (dans le quart nord-est) et l’ambroisie (dans la vallée du Rhône)," précise le rapport. En outre, l'Anses analyse l'impact de la pollution atmosphérique et du réchauffement climatique sur l'allongement de la durée de pollinisation et sur l'apparition des réactions allergiques.

Des recommandations sur la gestion des végétaux en milieu urbain

L'Anses formule plusieurs recommandations pour lutter contre le développement de ces maladies respiratoires liées aux pollens. Une attention particulière est ainsi portée à l'actualisation des connaissances, tant sur la prévalence des allergies et l'efficacité des politiques publiques menées que sur les interactions entre ces allergies et la pollution atmosphérique et le changement climatique. L'Anses recommande également de pérenniser le système de surveillance et de renforcer la prise en charge des maladies allergiques, notamment à travers davantage d'information sur les concentrations polliniques.
Concernant la gestion des végétaux émetteurs de pollens allergisants, l'Anses met en avant la nécessité de respecter la biodiversité et de limiter les végétaux à vocation ornementale, particulièrement en milieu urbain. Des risques sont par exemple liés à la multiplication des "oliviers d'ornement dans le sud", alors que cette espèce émet du pollen allergisant. Pour faciliter cette évolution des pratiques, le rapport préconise une sensibilisation des collectivités territoriales et des professionnels de l'aménagement des espaces verts aux risques liés aux pollens, par la diffusion de supports tels que le guide "Végétation en Ville" édité par le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Cette gestion plus rigoureuse des végétaux pourrait aller jusqu'à la conduite de campagnes d'éradication des espèces envahissantes comme l'ambroisie, la surveillance de l'introduction sur le territoire de toute nouvelle espèce potentiellement allergisante et même la publication d'une "'liste 'noire' des espèces à ne pas planter en ville".