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Aides à la mobilité des demandeurs d'emploi : un coup de pouce efficace et essentiel

En 2019, Pôle emploi a attribué 304.000 aides (+ 2,5%) à la mobilité géographique à 124.000 demandeurs d'emploi pour leur permettre d'accéder à un emploi ou une formation éloignés de domicile. Outre le fait que plus d'un bénéficiaire sur deux décroche un emploi durable, ce coup de pouce s'avère très utile pour compenser des difficultés financières et inciter à se déplacer. 

Dans une étude particulièrement fouillée datée de décembre 2020, Pôle emploi fait un état des lieux des aides à la mobilité géographique accordées en 2019 aux demandeurs d'emploi dans le cadre d'une recherche ou d'une reprise d'emploi ou encore d'une formation. Cumulables entre elles dans la limite d'un plafond annuel de 5.000 euros, elles financent des frais de déplacement, d'hébergement et de restauration si l'action (entretien d'embauche, concours) est située à plus de 60 km A/R ou deux heures de trajets du domicile, mais des dérogations peuvent être accordées. 

 

Plus d'aide à la formation qu'à la recherche d'emploi

Avec 304.000 aides accordées l'an dernier à 124.000 personnes, tant le nombre d'aides que celui des bénéficiaires a sensiblement progressé en an (297.000 aides pour 117.000 bénéficiaires en 2018) sans toutefois atteindre le niveau de 2017 (330.000 et 150.000). Sur les quatre types d'aides pouvant être mobilisés, celles concernant la formation (41%) et la recherche d'emploi (37%) sont les plus prisées. Les premières, dont le montant excède les 500 euros dans la plupart des cas (55%), surpassent en 2019 et pour la première fois les aides à la recherche d'emploi (la majorité ne dépasse pas 150 euros). Avec des montants en majorité compris entre 150 et 500 euros, les aides à la reprise d'un emploi (18%) et la garde d'enfant (4% - pour les parents célibataires qui souhaitent reprendre un emploi ou une formation) restent peu mobilisés. 

 

Une majorité de jeunes et de diplômés  

"Dans la très grande majorité des cas, les aides à la mobilité, destinées à rendre le demandeur d'emploi plus mobile, en lui évitant des difficultés financières et/ou en l'incitant à se déplacer, semblent bien répondre à leur vocation, témoignant d'un ciblage pertinent du public bénéficiaire", commentent les auteurs de l'étude. En effet, 60% des bénéficiaires n'auraient pas effectué de mobilité ou auraient hésité à le faire en l'absence d'une aide. Des taux qui ne concernent toutefois que 37% des bénéficiaires de l'aide à la formation et 42% de celle à la recherche d'emploi, mais 53% pour l'aide à la garde d'enfant.  

Si pour la grande majorité des bénéficiaires, le coup de pouce a répondu à un réel besoin financier, 39% déclarent toutefois avoir malgré tout connu des difficultés financières. 

Les jeunes (40%) et les diplômés du supérieur (69%) restent surreprésentés parmi les bénéficiaires dont près du quart ont un niveau CAP/BEP et 30% perçoivent le RSA. "Le poids des moins de 30 ans a diminué entre 2017 et 2019 au profit notamment des plus de quarante ans", précise l'étude. 

 

Davantage de CDI et de temps plein

La situation au regard de l'emploi retrouvé grâce à l'aide est relativement stable par rapport à 2017, avec cependant une amélioration du taux d'accès à l'emploi des bénéficiaires de l'aide à la formation : 57% en 2019 contre 52% en 2012. De même, la part d'emploi en CDI a légèrement augmenté par rapport à 2017 (43% contre 40%), comme la part de temps plein (80% contre 70% en 2017), alors que celle des contrats courts a diminué (22% contre 25% en 2017). 

Sept bénéficiaires d'une aide sur dix ont "décroché" un emploi durable. Et près de la moitié (46%) ont obtenu l'emploi pour lequel ils avaient sollicité une aide à la recherche d'emploi. "Ils sont ceux qui obtiennent le plus souvent des emplois en CDI (58%), presque toujours à temps plein (95%) et qui acceptent les déplacements les plus éloignés". 

Enfin, tous publics et tous types d'aide confondus, les trois quarts des bénéficiaires déclarent avoir fait des concessions pour retrouver un emploi, en déménageant ou en acceptant des trajets domicile-travail plus longs que ceux initialement souhaités. Parallèlement, six bénéficiaires sur dix ont accepté de faire des concessions sur les caractéristiques de l'emploi (rythme de travail, pénibilité́) ou sur les conditions de travail (type de contrat, salaire, niveau de qualification).