Demandeurs d’emploi : plus d’un million d’entrées en formation en 2019
Lancé en 2018, le plan d’investissement dans les compétences (PIC) a donné un nouvel élan à l’effort de formation. Ainsi, en 2019, plus d’un million de formations ont bénéficié aux personnes en recherche d’emploi et en insertion, selon le comité scientifique chargé du suivi du plan. Soit un niveau d’entrées proche de celui de 2016, lors du lancement du "plan 500.000 formations".
En 2019, plus d’un million de formations ont bénéficié à des personnes en recherche d’emploi ou en insertion sous l’effet du plan d’investissement dans les compétences (PIC). Telle est la principale conclusion du premier rapport du comité scientifique en charge du suivi du PIC, publié le jeudi 14 octobre, qui livre de premières tendances sur l’impact quantitatif de ce programme.
La hausse du nombre de formations a été sensible : entre 2017 et 2019, 154.000 entrées supplémentaires ont été enregistrées, soit une hausse de 19%. S’ajoutent à ce bilan les formations des salariés en insertion (entreprises adaptées, Geiq, IAE…), mais aussi les dispositifs d’accompagnement proposés notamment par les missions locales. Au total, l’effort cumulé équivaut à celui constaté en 2016 dans le cadre du programme 500.000 formations, lancé pour lutter contre le chômage, alors à des niveaux historiquement élevés, qui avait aussi permis d’atteindre 1 million d’entrées en formation.
Progression sur les profils peu qualifiés
Depuis 2017, le nombre de formations commandées par Pôle emploi a bondi de 33%, de 337.000 à 450.000 en 2019 ; celles achetées par les régions n’ont augmenté que de 3% pour atteindre 380.000. Au-delà de l’amorçage des pactes régionaux, qui a pris du temps, cette différence s’explique notamment par la nature des formations commandées, "plus longues et plus souvent certifiantes" dans le cas des régions, tandis que les formations prescrites par Pôle emploi "visent pour l’essentiel à répondre à des besoins immédiats de main d’œuvre et à favoriser un accès rapide à l’emploi".
Toutes formations comprises, le taux d’accès à la formation des demandeurs d’emploi peu qualifiés (niveau infra bac ou bac) a progressé à 10% en 2019. L’accès des jeunes demandeurs d’emploi aux formations reste stable, entre 16 et 17%, relève le comité scientifique qui constate en parallèle le fort développement des offres d’accompagnement à travers la généralisation de la garantie jeunes et le service civique.
L’objectif de 2 millions de formations supplémentaires toujours tenable
Sur le plan quantitatif, le PIC semble donc sur de bons rails pour atteindre l’objectif initial du gouvernement, à savoir former un million de demandeurs d’emploi peu qualifiés et un million de jeunes en difficulté? supplémentaires. "Malgré la crise du covid-19, nous sommes sur un rythme qui permettra d’atteindre l’objectif initial", a déclaré l’ex haut-commissaire aux compétences Jean-Marie Marx à l’agence de presse AEF info, avant son départ. Si la crise sanitaire "a mis un coup d’arrêt aux nouvelles entrées en formation", "nous rattrapons petit à petit le retard enregistré au plus fort de la crise sanitaire", a-t-il assuré.
Reste qu’à cause de la crise économique, les efforts de formation risquent de ne pas produire les effets escomptés sur la baisse du chômage, malgré leurs effets positifs sur les compétences. "Il est nécessaire que les formés soient équipés de compétences correspondant aux besoins des employeurs, ce qui est particulièrement difficile a? anticiper et piloter dans une période d’incertitude forte", relève le comité scientifique.
De ce point de vue, ce dernier salue les premières décisions prises par le gouvernement visant à concentrer les efforts sur des secteurs porteurs tels que la santé ou le numérique. Le plan de relance prévoit en effet d’ouvrir 223.000 places supplémentaires de formations sur les "secteurs stratégiques et porteurs", dont 100.000 formations qualifiantes dans le cadre des pactes régionaux d’investissements pour les compétences (voir notre article). Les discussions engagées avec les régions pour réajuster les formations financées au contexte de la crise doivent se dérouler jusqu’à fin octobre pour une signature au plus tard fin novembre.