Aéroport de Toulouse : le préfet propose un plan de réduction des nuisances sonores nocturnes

Le préfet d'Occitanie a dévoilé ce 27 septembre ses propositions visant à remédier au problème des nuisances sonores liées à l'aéroport de Toulouse, ville phare de l'industrie aéronautique française. Parmi quatre scénarios plus ou moins restrictifs pour le trafic du 6e aéroport de France, le préfet Pierre-André Durand préconise, entre minuit et 6h00, "l'interdiction des vols au départ et le plafonnement des vols à l'arrivée" à raison d'un quota de 400 vols autorisés à atterrir en cas de retard, distribué entre les différentes compagnies. Une fois transmise au gouvernement, cette proposition devra être transposée en un arrêté interministériel qui devra "recueillir l'avis de la commission consultative de l'environnement, du public, de l'autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA) et in fine de la Commission européenne", a-t-il précisé.

A titre de comparaison, l'été 2023 avait connu 590 vols dit "débordants", c'est-à-dire ayant atterri entre minuit et six heures alors qu'ils étaient programmés pour atterrir avant. "Si on a un tiers de vols en moins (...) de minuit à 6h00 du matin, sur la nuit complète par contre, on y perd, parce que de 22h00 à minuit, ça va être l'accélération du nombre de vols", a relevé la présidente du Collectif contre les nuisances aériennes de l'agglomération toulousaine, Chantal Beer-Demander, après la réunion lors de laquelle le préfet a présenté ses conclusions aux acteurs concernés. "Dans la ville qui fait des avions, dans la ville qui devrait être exemplaire, on a un truc encore un peu minimaliste", a-t-elle regretté. "Même si on voit bien que l'Etat a essayé d'aller un peu plus loin que de ne rien faire."

L'orientation prise par le préfet n'a pas non plus semblé convaincre l'aéroport de Toulouse Blagnac (ATB). "Nous pouvons déjà dire à ce stade que ce scénario entraînerait inévitablement des conséquences sur les capacités de l'aéroport et donc sur son attractivité pour les compagnies aériennes", a ainsi jugé le président du directoire d'ATB, Philippe Crébassa, dans un communiqué publié après la réunion. "L'enjeu de réduction des nuisances sonores est un défi exigeant et collectif. ATB y travaille au quotidien avec toutes les parties prenantes", a encore souligné l'aéroport dans son communiqué.