Accueil des jeunes enfants : les places se créent dans les micro-crèches

En 2023, les évolutions de l’offre d’accueil des 0-3 ans se sont confirmées : baisse du nombre d’assistantes maternelles, stabilité concernant les crèches multi-accueil et créations de places dans des micro-crèches.   

Piloté par la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), l’Observatoire national de la petite enfance (Onape) vient de rendre public son rapport annuel 2024. On y trouve 14 fiches sur les enfants de moins de 3 ans, les usages des modes d’accueil par les familles, l’offre d’accueil formel et les financements.

"En décembre 2022, 50% des enfants de moins de 3 ans ont fréquenté au moins un mode d’accueil financé par la branche famille", soit 1,09 million d’enfants, selon cette synthèse. Ce chiffre est en hausse (+1,5%), "dans un contexte de baisse du nombre de jeunes enfants (-1,2%)". L’augmentation est surtout due aux établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) financés par la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje), qui ont accueilli 12.000 enfants en plus (+18,2%) par rapport à l’année précédente. Davantage d’enfants (+6.000, soit +1,2%) ont également été accueillis en 2022 chez une assistante maternelle, tandis que l’accueil en EAJE financés par la prestation de service unique (PSU) a diminué (-3.000 enfants, soit –0,6%). Au total sur l’ensemble des modes de garde en 2022 (certains enfants étant comptés plusieurs fois parce que concernés par plusieurs modes de garde), la part des enfants accueillis en mode de garde collectif (26%) était quasiment la même que celle des enfants accueillis en individuel (27%). Les enfants des familles les plus modestes étaient "23% à être confiés à un mode d’accueil en 2022, contre 74% de ceux dont les familles ont des revenus plus élevés", soit trois fois moins. 

Les collectivités gèrent 55% des crèches PSU

L’offre d’accueil a également augmenté en 2022 en France hors Mayotte, mais plus lentement : +0,4%, pour atteindre 1,3 million de places dans un mode d’accueil formel. Cela correspond à un taux de couverture de 60,3 places pour 100 enfants de moins de 3 ans, en hausse de 0,9 point par rapport à 2021. Les disparités territoriales sont importantes, ce taux de couverture variant "de 12 places pour 100 enfants de moins de 3 ans en Guyane à 85 places en Vendée". 

La répartition est la suivante : 52% des places sont proposées par des assistantes maternelles, 39% par des EAJE, 5% par la scolarisation d’enfants de 2 ans (qui diminue) et 4% par la garde au domicile des parents (qui augmente). "Entamée en 2014", la diminution du nombre de places proposées par des assistantes maternelles s’est poursuivie en 2022 (11.700 places en moins, soit -1,7%), du fait de la baisse du nombre de professionnelles (237.100 en 2023, en baisse de 4% comme en 2022). Cette baisse est "en partie compensée par la hausse du nombre d’enfants autorisés dans les agréments", précise l’Onape. 

À l’inverse, le nombre de places en EAJE a augmenté en 2022 : +15.900 places (en "création nette"), soit +3,2%. La plupart (15.700) de ces places ont été créées en crèches Paje, un type d’EAJE qui "reste cependant très minoritaire" (6% des places). Les 6.145 micro-crèches Paje comptabilisées fin 2023 sont principalement privées à but lucratif (92%) mais aussi associatives (8%).

Dans les crèches PSU (32% de l’offre totale), le nombre de places est resté "stable", estime l’Onape. Dans le détail, les 12.815 crèches PSU offraient 420.400 places en 2023, "soit 200 de moins qu’en 2022 (- 0,1%) mais 9.000 de plus qu’en 2018". Ces évolutions masquent des différences selon les catégories : une diminution des places offertes en crèche familiale, un développement concernant les micro-crèches PSU et une stabilité en EAJE multi-accueil. Si les collectivités restent majoritaires parmi les gestionnaires de ces crèches PSU (7.029, soit 55% de l’offre), un désengagement est observé (30 structures en moins en 2023). Le nombre de crèches gérées par des associations est stable (3.410 en 2023), tandis que le secteur privé crée des structures (de 1.510 en 2019 à 1.943 en 2023, soit + 30%). 

Les dépenses publiques pour l’accueil des 0-3 ans se sont élevées à 16,7 milliards d’euros en 2023, en hausse de 4,1% par rapport à 2022. Cela comprend 7,6 milliards d’euros pour les EAJE, 5,5 milliards pour les accueils individuels, 2 milliards de dépense fiscale, 1,1 milliard de financement des congés parentaux et 500 millions pour la scolarisation des enfants de 2 ans.