Education - Accompagnement éducatif : les inspections générales font des recommandations
"L'inclusion suppose l'accès à une éducation de qualité et sans discrimination d'aucune sorte, ce qui implique de transformer en profondeur les systèmes éducatifs", peut-on lire dans le rapport 2009 de l'inspection générale de l'Education nationale (Igen) et de l'inspection générale de l'administration de l'Education nationale et de la recherche (IGAENR) que la Documentation française a mis en ligne ce 21 septembre. La première partie du document intitulée précisément "vers une école de l'inclusion" présente les travaux des deux inspections dans les secteurs de l'enseignement scolaire, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Pour le secteur scolaire, le rapport synthétise les missions conduites en 2008 et 2009 sur différents dispositifs éducatifs, et en particulier sur l'accompagnement éducatif mis en place en 2007-2008, en direction des jeunes qui présentent des signes de fragilité. Le rapport se penche sur l'organisation de ce dispositif, indiquant qu'il existe dans les régions et les départements "des actions peri-éducatives multiples et de qualité variable". Dans le premier degré, "d'une manière générale, les mairies insistent sur l'autonomie des communes en matière de prise en charge des élèves après l'école". Les auteurs rappellent que l'Associations des maires de France (AMF), et l'Association nationale des directeurs de l'éducation des villes (Andev) ont exprimé le souhait d'un "véritable partenariat, associant les collectivités locales à la réflexion que l'Education nationale conduit en amont de ses décisions" (lire nos article ci-contre). Au niveau des familles et des élèves eux-mêmes, les inspecteurs pointent le problème de la méconnaissance du dispositif : "Si, de leur côté, les élèves et les familles ont accueilli favorablement la mise en place de l'accompagnement éducatif, il s'avère que la prise de contact avec eux a été hésitante et que l'information qui leur a été fournie est parfois demeurée incertaine." D'où l'une des préconisations du rapport que les inspecteurs appelle "un devoir d'information" qui consisterait à mieux préparer les réunions d'information "en liaison avec les professeurs principaux, les travailleurs sociaux et des intervenants associatifs" ou encore de contacter "suffisamment à l'avance les partenaires extérieurs de l'école".
La question du ramassage scolaire
Autre recommandation notable du rapport : régler avec les collectivités la "difficile question du retour des élèves chez eux". Les solutions tentées sont des "palliatifs", aucune solution n'étant totalement satisfaisante : terminer l'accueil éducatif au moment du passage des cars de ramassage scolaire ; mettre en place des formes de covoiturage ou encore externaliser le dispositif d'accompagnement dans les communes de résidence des élèves… Conclusion : il importerait "d'engager des négociations avec les conseils généraux, pour faire évoluer leur position au regard de la gestion du ramassage scolaire, de multiplier les points d'accueil de l'accompagnement éducatif en fin de journée ou, enfin, de permettre une répartition du dispositif sur l'ensemble de la journée scolaire".
Enfin, concernant le pilotage et les contenus pédagogiques, les auteurs estiment que "la rapidité avec laquelle la décision de mettre en œuvre l'accompagnement éducatif a été prise a fait que le pilotage pédagogique en a été limité". Les enquêtes des inspections montrent un déséquilibre entre l'aide aux devoirs (qui occupe 60% de l'activité proposée) l'ensemble des pratiques artistiques et culturelles (30% de l'activité) et les pratiques sportives (qui ne concernent que 10% de l'activité). Par ailleurs, les inspecteurs regrettent que les TICE "qui représentent un réel potentiel pour l'accompagnement éducatif, restent à ce jour peu utilisées".
Dans leurs conclusions, les deux inspections générales appellent à une consolidation de l'ensemble du dispositif qu'elles considèrent comme "un véritable levier, susceptible de faire évoluer le système éducatif". Il s'agirait "d'établir une très forte cohérence entre l'accompagnement éducatif proprement dit, le projet d'établissement et les orientations pédagogiques des diverses disciplines d'une part ; le projet éducatif local, du quartier ou de la ville, d'autre part".
Catherine Ficat