Médicosocial - Accompagnement à domicile : l'UNA et l'Adessa veulent relancer le cinquième risque
Profitant du contexte électoral, l'UNA (Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles) et l'Adessadomicile (Fédération nationale aide, accompagnement et soins à la personne) lancent une alerte sur la situation du secteur et proposent quinze mesures "tenant compte des besoins réels des personnes fragiles à domicile et visant à être reprises lors du prochain quinquennat". Cette démarche part du constat de "l'absence d'un projet global et ambitieux" sur le sujet de la part des candidats, plus intéressés par exemple par la question du revenu universel et du revenu minimum.
Des réponses "pas à la hauteur"
Soulignant les enjeux démographiques, sociétaux et économiques du vieillissement de la population, les deux fédérations estiment en effet que "les réponses apportées ne sont pas à la hauteur". Elles mettent notamment en avant une "offre d'accompagnement inéquitable", du fait des différences entre départements dans les modalités de régulation. Elles rappellent aussi les difficultés financières récurrentes du secteur de l'accompagnement des personnes fragiles à domicile - qui ont déjà justifié la mise en œuvre de plusieurs plans de soutien par les pouvoirs publics -, mais aussi la faible attractivité des métiers du secteur, "pénibles et mal rémunérés". Enfin, l'UNA et l'Adessa pointent la mauvaise intégration des services à domicile au système de soins, avec pour conséquence que ceux-ci "ne peuvent pas pleinement jouer leur rôle dans l'ambulatoire".
Face à ce constat, les deux fédérations proposent un ensemble de quinze mesures, réparties en six grands axes. Le premier consiste à reconnaitre un droit fondamental pour tous de pouvoir vivre à domicile, au travers de la création d'un cinquième risque de sécurité sociale, englobant à la fois l'aide et le soin à domicile. Cette création d'un cinquième risque - qui ramène aux débats précédant la création de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) - permettrait de "sanctuariser les financements divers consacrés à la perte d'autonomie (allocation personnalisée d'autonomie, prestation de compensation du handicap, crédits d'impôts, exonération de cotisations sociales...), afin de déployer une prise en charge globale couvrant la prévention, le soin ainsi que l'accompagnement et l'aide à domicile".
Valoriser les métiers de l'aide à domicile
Le second axe consiste à investir dans le développement d'une politique de prévention et de santé de proximité accessible à tous. Le troisième axe est le pendant du précédent, mais en matière de politique familiale de prévention et de soutien à la parentalité.
Quatrième axe : la mise en œuvre d'un dispositif d'accompagnement global des personnes, garantissant la prise en compte du choix et du projet de vie de chacun. Le cinquième axe consiste à valoriser les métiers de l'aide, de l'accompagnement et des soins à domicile et à améliorer les conditions de travail des salariés. Enfin, le dernier axe consiste à reconnaitre que les entreprises associatives ont un rôle d'innovations sociales et réalisent des missions d'intérêt général.