Social - 626.000 demandeurs d'asile en Europe en 2014, mais un recul de la demande en France
Eurostat - l'office statistique de l'Union européenne - publie les chiffres de la demande d'asile en 2014. Ces données traduisent une très forte progression - pour ne pas dire une explosion - des demandes. Celles-ci atteignent en effet le nombre de 626.000, contre 435.000 en 2013, soit une hausse de 44%. En 2010, le nombre de demandeurs d'asile se situait encore autour de 250.000.
L'impact du conflit syrien
Comme le souligne Eurostat dans son communiqué, cette situation trouve son origine, pour une bonne part, dans la situation au Maghreb et au Proche-Orient. Le nombre de réfugiés syriens, par exemple, est ainsi passé de 50.000 en 2013 à près de 123.000 en 2014. Ces deux régions ne sont toutefois pas les seules à alimenter le flux des réfugiés, puisque le second pays - en termes d'origine des demandeurs d'asile - reste l'Afghanistan (41.300 demandeurs) et le troisième le Kosovo (37.900). Ces deux pays connaissent toutefois une progression sans commune mesure avec celle de la Syrie.
En termes de traitement de la demande, l'étude d'Eurostat montre que 45% des demandes d'asile examinées en première instance en 2014 ont fait l'objet de réponses positives (soit environ 360.000 admissions). Avec 66.300 réponses positives, les réfugiés syriens affichent le plus grand nombre d'admissions. Cette moyenne de 45% de réponses positives recouvre toutefois de très forts écarts selon les pays, la France étant l'un des Etats les plus restrictifs en la matière. Par exemple, la Suède a accepté l'an dernier 77% des premières demandes et l'Allemagne 42%, quand la France en accepte seulement 22%.
La France au quatrième rang
L'autre enseignement principal de l'étude d'Eurostat concerne les changements affectant la répartition de la demande d'asile au sein de l'Union européenne. Longtemps, la France a été le premier pays européen de destination des réfugiés (et le second au monde après les Etats-Unis). Mais la situation a très fortement évolué.
Le premier pays européen est aujourd'hui l'Allemagne qui, avec 202.700 demandeurs d'asile en 2014, concentre pratiquement le tiers (32%) des réfugiés. Viennent ensuite la Suède (81.200 demandeurs et 13% du total) et l'Italie (64.600 et 10%). La France arrive aujourd'hui au quatrième rang (62.800 demandeurs et 10%), devant la Hongrie (42.800 et 7%).
Les évolutions en ce domaine sont très rapides. Alors que la France a vu la demande d'asile reculer de 5% en 2014 (voir notre article ci-contre du 20 janvier 2015), celle-ci a progressé l'an dernier de 50% en Suède, de 60% en Allemagne, de 126% en Hongrie et de 143% en Italie.
Si on raisonne en termes de nombre de demandeurs d'asile par millier d'habitants, le classement est assez différent. Le premier pays d'accueil est la Suède (8,4 demandeurs pour mille habitants), suivi de la Hongrie (4,3), de l'Autriche (3,3), de Malte (3,2) du Danemark (2,6) et de l'Allemagne. La France vient loin derrière, avec un demandeur d'asile pour mille habitants.
