Législatives : et maintenant ?
Arrivée des députés au Palais Bourbon avec premiers bruits de couloir, concurrences pour les postes clefs de l'Assemblée, interrogations sur les majorités possibles, consultations au niveau de l'exécutif, préparation du remaniement... Retour sur cette première journée post-élections législatives qui, comme on pouvait s'y attendre, n'a guère manqué d'animation. Retour aussi sur les résultats de dimanche département par département.
Les informations se sont succédé à bon rythme ce lundi 20 juin au lendemain du deuxième tour des législatives venu ébranler le paysage politique, avec une Assemblée nationale sans majorité claire dont on peine encore à savoir de quelle façon elle assurera son travail législatif.
On a ainsi entre autres appris dans l'après-midi que Jean-Luc Mélenchon proposait, au nom de LFI, que la Nupes ne forme finalement qu'un seul groupe. Mais que les trois autres formations de l'alliance (PS, EELV, PCF) avaient toutes immédiatement écarté cette idée (comme le prévoyait l'accord initial de la Nupes : un intergroupe oui, un groupe unique non). Une idée qui aurait d'ailleurs été évoquée par la majorité présidentielle également : ne former qu'un seul groupe Ensemble! (agrégeant Renaissance, Modem et Horizons).
Côté exécutif, les trois ministres battues la veille - Amélie de Montchalin, Brigitte Bourguignon et Justine Benin - officialisaient leur démission du gouvernement. Emmanuel Macron recevait d'ailleurs ce jour la Première ministre à l'Elysée, aux côtés des ténors d'Ensemble! Edouard Philippe et François Bayrou. On apprenait aussi que la réunion de lancement du Conseil national de la refondation (CNR) prévue pour mercredi était reportée "à une date ultérieure". Et que le conseil des ministres qui aurait dû avoir lieu ce mardi était annulé.
Pendant ce temps, les premiers députés étaient déjà arrivés au Palais Bourbon. Parmi les premiers, tôt le matin, de nouveaux venus tels le macroniste Karl Olive, maire divers droite de Poissy. De nouveaux Insoumis aussi. Tous disaient s'attendre à des séances agitées. Et dans les couloirs, discussions et tractations de débuter. "Il nous manque 40 et quelques députés" pour bâtir une majorité absolue de 289 et "on n'a pas encore les idées complètement claires sur ceux qui peuvent nous rejoindre", soulignait un conseiller gouvernemental, en évoquant le cas d'élus étiquetés divers gauche et divers droite notamment, qui pourraient choisir de se rattacher au camp macroniste. "C'est un contexte très difficile", a reconnu Aurore Bergé, réélue dans les Yvelines. "Cela va être un laboratoire démocratique", voulait croire le Finistérien Erwan Balanant, député Modem qui s'attend à un "feu d'artifice" du côté de la Nupes. "Il va y avoir une succession de coups pour bloquer la machine", anticipait une source parlementaire. Seul LR élu dans les Hauts-de-Seine, Philippe Juvin plaidait pour une "opposition raisonnable", tandis que son collègue Pierre-Henri Dumont déclarait : "On imposera beaucoup mieux nos idées dehors que dedans".
Batailles en vue pour les attributions de postes
Dans l'immédiat, la semaine au Palais-Bourbon va être marquée par une succession de rendez-vous liés aux attributions de postes, du Perchoir à la présidence de groupes et commissions. Sachant que nombre de poids lourds de la majorité sortante ont été battus dimanche, dont le titulaire du perchoir Richard Ferrand, les patrons des députés LREM Christophe Castaner et MoDem Patrick Mignola, le rapporteur général du budget Laurent Saint-Martin ou la présidente de la commission de la Défense Françoise Dumas. Les prétendants devraient se manifester rapidement.
Cette semaine va aussi être celle, donc, de la formation des groupes politiques. Le groupe LREM, premier en nombre avec quelque 170 élus, a prévu d'élire son président mercredi. Le nom de Roland Lescure circule. Pour la tête du groupe socialiste, ce sera jeudi.
Puis, mardi 28 juin à 15 heures, ce sera l'ouverture en séance publique, par le doyen d'âge, de cette législature. L'élection du président de l'Assemblée se tiendra au scrutin secret à la tribune. Les jeux sont ouverts. Une femme est espérée au perchoir par de nombreux députés, ce qui serait une première - le nom de Barbara Pompili, ex-ministre et ex-coprésidente de groupe, revient (et l'intéressée dit y "réfléchir"). Mais Olivier Véran, ministre des Relations avec le Parlement élu dimanche en Isère, pourrait aussi être tenté. A moins que la balance ne penche en faveur de Yaël Braun-Pivet, sa collègue de l'Outre-mer et ancienne présidente de la commission des lois.
Le lendemain doivent être nommés les 22 membres du bureau (vice-présidents, questeurs...). Casse-tête en vue, compte tenu du grand nombre de couleurs politiques qui vont exiger d'en être. Jeudi 30 juin, alors que chaque député aura rejoint l'une des huit commissions permanentes (finances, lois, affaires culturelles...), celles-ci se réuniront pour élire leurs présidents, vice-présidents et secrétaires. La commission des finances ne peut être dirigée que par un élu d'opposition, ce qui devrait donner lieu à une bataille entre RN, LFI, avec la majorité en arbitre. Le même jour, les groupes politiques décideront du partage stratégique des sièges dans l'hémicycle, ainsi que des bureaux.
Léger remaniement ou chamboule-tout ?
Une nouvelle étape clé était en principe prévue le 5 juillet : la déclaration de politique générale de la Première ministre. Il faudrait qu'Elisabeth Borne ait complété son équipe gouvernementale à cette date. Le remaniement aura lieu "dans les prochains jours", a indiqué la porte-parole Olivia Grégoire. En plus de remplacer les ministres battues, ce remaniement devrait être l'occasion de compléter voire réorienter politiquement l'équipe gouvernementale. "Il faut en refaire l'équilibre, en rajoutant de la gauche et de la droite", prédit une conseillère de l'exécutif. Quitte à transformer l'opération en chamboule-tout et démettre Elisabeth Borne ? Rien n'est dit. La cheffe du gouvernement a multiplié les consultations au sein de la majorité lundi matin. Dans l'optique où Emmanuel Macron voudrait adresser un signal à la droite via un changement de nom à Matignon, "il y en a deux au sein du gouvernement qui en ont très envie", glisse la conseillère, en référence à Bruno Le Maire et Gérald Darmanin.
Qui dit déclaration de politique générale dit vote de confiance. Bien que l'engagement de responsabilité ne soit pas obligatoire, la plupart des gouvernements nouvellement nommés y ont recours. Or ce vote de confiance est évidemment loin d'être acquis à ce stade. Il faudrait a minima une abstention des députés LR. En sachant que LFI a promis à cette occasion le dépôt d'une motion de censure.
Quant à la date du coup d'envoi des travaux législatifs, elle est désormais incertaine. Un projet de loi sanitaire permettant le maintien de "mesures de freinage" face au Covid devait arriver dans l'hémicycle la semaine du 11 juillet. Surtout, le paquet de mesures sur le pouvoir d'achat, prévu en conseil des ministres le 6 juillet, devait arriver en séance la semaine du 18 juillet avant navette avec le Sénat jusqu'à début août. Là aussi suspense, faute de majorité certaine.
Boîte à outils pour majorité relative
Et pour la suite, de quels scénarios dispose Emmanuel Macron face à une majorité relative ? Avec ses 245 députés, la coalition Ensemble! pourrait négocier un accord de législature avec l'opposition, principalement Les Républicains qui disposent de 61 députés, ce qui lui permettrait de dépasser la barre des 289 sièges pour approuver les textes de loi. "Ce serait une solution à l'allemande", a affirmé sur RMC la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, qui souligne que cette solution consisterait à "donner des gages de gouvernance à l'autre parti". "Pour l'instant, [les LR] ferment la porte, mais cela peut évoluer", a estimé auprès de l'AFP le politologue Pascal Perrineau.
Il y aurait aussi la solution des accords au cas par cas, consistant à chercher une majorité pour chaque projet de loi. LR sur la réforme des retraites, divers gauche sur la transition écologique… "C'est possible mais pas facile", nuance Pascal Perrineau, pour qui la macronie "n'a pas forcément le compromis dans les gênes". Michel Rocard avait déjà gouverné avec une majorité relative de 1988 à 1991, mais il disposait de davantage de sièges (275).
Le gouvernement peut aussi avoir recours au 49:3 pour contourner le Parlement, mais son utilisation est désormais limitée au budget, à la sécurité sociale, ainsi qu'à un texte de loi par session parlementaire. En se souvenant que que les députés ont la possibilité de déposer une motion de censure après son utilisation.
Autre arme à double tranchant : la dissolution. Ou encore le référendum : "L'article 11 de la Constitution permet d'organiser des référendums sur toutes les questions relatives à la politique économique, sociale et environnementale du pays", souligne le constitutionnaliste Dominique Rousseau.
Les résultats département par département *
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Auvergne-Rhône-Alpes
Ardèche
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a été élu député dimanche dans son fief de l'Ardèche, où les sortants PS et LR l'ont emporté dans les deux autres circonscriptions. Avec 58,86% des voix, M. Dussopt l'a emporté dans la deuxième, où il avait déjà été élu trois fois sous les couleurs socialistes avant d'entrer au gouvernement et de rejoindre la majorité présidentielle. S'il reste ministre, sa suppléante Laurence Heydel Grillere siègera à l'Assemblée nationale. Son adversaire, Christophe Goulouzelle (LFI/Nupes), obtient 41,14% des suffrages. Dans la première circonscription, le sortant socialiste Hervé Saulignac, investi par la Nupes, obtient un nouveau mandat à l'Assemblée nationale, avec 60,05% des voix face à la candidate du RN Céline Porquet (39,95%). Dans la troisième, le député sortant LR Fabrice Brun (57,11%) s'impose également face à la candidate LFI/Nupes Florence Pallot (42,89%).
Isère
Le ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran, a été réélu avec 55,53% des voix en Isère, où la majorité perd beaucoup de terrain au profit de la Nupes et du Rassemblement national. La majorité présidentielle, qui avait réalisé un quasi grand chelem en 2017, n'obtient que quatre des dix sièges isérois. La Nupes en obtient quatre, tandis que le RN et les Républicains s'en adjugent un chacun. L'ancien ministre de la Santé Olivier Véran était en lice dans la première circonscription face à l'insoumise Salomé Robin (Nupes), une étudiante en sciences sociales âgée de 19 ans, qui a créé la surprise au premier tour et obtient 44,47% des voix au second. Les autres élus de la majorité sont les députées sortantes Caroline Abadie (8e circonscription), Elodie Jacquier-Laforge (9e) et Marjolaine Meynier-Millefert (10e). La Nupes, qui avait investi cinq membres de LFI, trois écologistes, une socialiste et un communiste remporte de son côté la deuxième circonscription, où Cyrielle Chatelain (Nupes) ravit le siège du sortant Jean-Charles Colas-Roy (Ensemble) avec 52,13%. La coalition de gauche s'octroie aussi la cinquième où Jérémie Iordanoff (EELV) bat Florence Jay (Ensemble-Renaissance) avec 50,43% des suffrages, soit une courte avance de 430 voix. Dans la troisième, c'est l'Insoumise Élisa Martin, première adjointe au maire de Grenoble Eric Piolle, qui l'emporte largement face à la députée sortante Émilie Chalas (Ensemble) avec 57,48%. La quatrième circonscription reste aux mains de la députée socialiste sortante Marie-Noëlle Battistel qui obtient 58,06% face à Fanny Lacroix (Ensemble). Dans la sixième circonscription, c'est le patron du RN en Isère, Alexis Jolly, qui l'emporte d'une courte tête avec 50,92% des suffrages devant la sortante Cendra Motin (Ensemble). Yannick Neuder (LR) remporte la septième face au candidat RN Alexandre Moulin-Comte avec 59,59%.
Loire
Antoine Vermorel-Marques (LR) s’est largement imposé dimanche dans la 5ème circonscription de la Loire face à la députée sortante Nathalie Sarles (Ensemble). Le jeune homme de 29 ans est adjoint au maire de Renaison (Loire), vice-président en charge du tourisme de Roannais agglomération et conseiller départemental de la Loire. Diplômé de Sciences-Po Paris, il dit s’être fait remarquer de sa famille politique en 2014 lors de la suppression de la bourse au mérite par le gouvernement, en déposant au sein d’un collectif d’étudiants, avec succès, un référé-suspension devant le Conseil d’État.
Au lendemain des élections législatives de 2017, Antoine Vermorel-Marques est devenu collaborateur parlementaire du député de l’Ain Damien Abad (LR), devenu depuis ministre des Solidarités, puis conseiller presse et politique au groupe Les Républicains.
Haute-Loire
La droite se maintient sur ses terres de Haute-Loire, où les deux députés sortants Les Républicains ont été largement réélus dimanche à l'issue du second tour des élections législatives face à la Nupes. Dans la 1e circonscription, la sortante Isabelle Valentin (LR) obtient 70,22% des voix, face à la candidate de la Nupes, Céline Gacon (EELV), conseillère municipale d'opposition au Puy-en-Velay (29,78%). Isabelle Valentin est donc élue pour un deuxième mandat au côté de son très actif suppléant, Laurent Wauquiez, auquel elle avait succédé. Dans la deuxième circonscription, le député LR sortant Jean Pierre Vigier, fonctionnaire de 52 ans qui briguait un troisième mandat, est également réélu avec 68,35% des voix. Il a donc largement battu l'Insoumise Azelma Sigaux, candidate de la Nupes et ancienne gilet jaune qui a peiné à faire l'unanimité, notamment auprès du PS. Les deux députés sortants ont nettement renforcé leur score par rapport à 2017 (63,89% pour Jean-Pierre Vigier, 58,72% pour Isabelle Valentin) dans ce département traditionnellement à droite, qui avait placé le Rassemblement national en tête lors du premier tour des élections présidentielles.
Puy-de-Dôme
La droite se maintient sur ses terres de Haute-Loire, où les deux députés sortants Les Républicains ont été largement réélus dimanche à l'issue du second tour des élections législatives face à la Nupes. Dans la 1e circonscription, la sortante Isabelle Valentin (LR) obtient 70,22% des voix, face à la candidate de la Nupes, Céline Gacon (EELV), conseillère municipale d'opposition au Puy-en-Velay (29,78%). Isabelle Valentin est donc élue pour un deuxième mandat au côté de son très actif suppléant, Laurent Wauquiez, auquel elle avait succédé. Dans la deuxième circonscription, le député LR sortant Jean Pierre Vigier, fonctionnaire de 52 ans qui briguait un troisième mandat, est également réélu avec 68,35% des voix. Il a donc largement battu l'Insoumise Azelma Sigaux, candidate de la Nupes et ancienne gilet jaune qui a peiné à faire l'unanimité, notamment auprès du PS. Les deux députés sortants ont nettement renforcé leur score par rapport à 2017 (63,89% pour Jean-Pierre Vigier, 58,72% pour Isabelle Valentin) dans ce département traditionnellement à droite, qui avait placé le Rassemblement national en tête lors du premier tour des élections présidentielles.
Haute-Savoie
La majorité présidentielle a conservé ses quatre circonscriptions en Haute-Savoie à l'issue du second tour des élections législatives, les deux autres demeurant aux mains des Républicains. La coalition Ensemble, dont seuls deux députés sortants, Véronique Riotton et Xavier Roseren, se représentaient, conserve les première, deuxième, cinquième et sixième circonscriptions dans ce département alpin, bastion de droite où Emmanuel Macron était arrivé largement en tête au 1er comme au 2e tour (30,53% et 61,69%) de la présidentielle. Véronique Riotton l'emporte dans la première avec 62,65%, battant Anne-Valérie Duval (Nupes) qui obtient 37,35% des suffrages. Dans la deuxième, c'est le jeune Antoine Armand (Ensemble-Renaissance) qui est élu avec 59,88% des voix face à Loris Fontana (Nupes-PCF), 40,12% des voix. Dans la troisième, la sortante Christelle Petex-Levet (LR) est réélue avec 63,36% des voix face à Fabienne Vaneeckeloot-Tassa (Nupes-LFI), 36,64%. La députée sortante Virginie Duby-Muller, vice-présidente nationale de LR, est également réélue dans la quatrième avec 66,92% des voix contre Valérian Vervoort (Nupes-LFI), 33,08%. Anne-Cécile Violland (Ensemble-Horizons) est réélue avec 60,09% face à Odile Martin-Cocher (Nupes-LFI, 39,91%) dans la cinquième circonscription. Enfin le député sortant et candidat Ensemble Xavier Roseren (63,11%) bat le candidat RN Dominique Martin (36,89%).
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Bourgogne-Franche-Comté
Côte-d’Or
Statu quo en Côte-d’Or: comme en 2017, la majorité présidentielle a remporté quatre des cinq circonscriptions du département alors que Les Républicains en gagnent une. "Les députés qui ont travaillé, qui sont présents sur le terrain, ils sont réélus, c’est une bonne nouvelle", a réagit le maire de Dijon François Rebsamen, sur France 3 Bourgogne. "Notre département, sur les cinq circonscriptions, a su faire barrage à l’extrême droite et ce malgré la poussée historique du RN", a par ailleurs estimé l’élu socialiste sympathisant d’Emmanuel Macron. Trois députés sortants Ensemble! ont été réélus.
C’est le cas dans la 1ère circonscription du département, qui recouvre une bonne partie de Dijon, où Didier Martin (58,03 %) a été réélu confortablement devant le candidat Nupes-LFI Antoine Peillon, le frère du socialiste Vincent Peillon. Fadila Khattabi a pour sa part été réélue de justesse dans la 3e circonscription devant la candidate Nupes-LFI, avec laquelle elle était au coude-à-coude à l’issue du premier tour. Elle a réuni 50,11% des suffrages, soit un écart de 65 voix. Dans la 5e circonscription, le sortant Didier Paris s’est imposé face au RN avec 54,24% des suffrages. Benoît Bordat (51,70%), adjoint au mairie de Dijon, a lui été élu pour la première fois député Ensemble! de la 2e circonscription, devant la candidate Nupes Catherine Hervieu. Les Républicains, qui ont perdu la 2e circonscription dès le premier tour, ont en revanche remporté la 4e grâce à la victoire d’Hubert Brigand (60,68%) face au RN. Conseiller départemental depuis 1988 et maire de la petite commune rurale de Châtillon-sur-Seine depuis 1995, cet élu de la ruralité est le seul député LR du département. Dans cette circonscription, la seule du département où Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour de la présidentielle, la députée Modem sortante, Yolaine de Courson (16,05%), qui trouvait face à elle une candidate dissidente Horizons, a été éliminée dès le premier tour. La Côte-d'Or, largement acquise à Emmanuel Macron, est connue pour les ralliements au président de figures du socialisme, comme le sénateur François Patriat ou le maire de Dijon François Rebsamen, encore au PS mais qui a appelé à voter Macron dès le premier tour de la présidentielle. En 2017, la majorité présidentielle avait remporté quatre des cinq circonscriptions (la 1ère, la 3e, la 4e et la 5e), alors que LR remportait la deuxième.
Doubs
Le boulanger Stéphane Ravacley, candidat de la société civile investi par la Nupes sous les couleurs d'EELV, n'ira pas à l'Assemblée nationale: il a été battu dimanche dans la 2e circonscription du Doubs par le député sortant de la majorité présidentielle, Eric Alauzet. Alors que l'artisan était arrivé en tête du premier tour, Eric Alauzet s'est finalement imposé avec 52,26% des suffrages contre 47,74%. Ancien élu EELV qui avait rejoint le parti présidentiel peu de temps après son élection en 2017, il siègera ainsi pour un troisième mandat de député du Doubs. "Je suis déçu, mais c'est le jeu politique", a déclaré à l'issue du scrutin M. Ravacley. "On avait très peu de réserves de voix, la droite en avait beaucoup plus que nous. On va panser la plaie et puis on repartira sur quelque chose, on va garder cette dynamique parce qu'elle est vraiment très belle", a-t-il ajouté. Stéphane Ravacley, 52 ans, s'est forgé une notoriété nationale depuis qu'il a obtenu la régularisation de son apprenti guinéen, au prix d'une grève de la faim de dix jours l'an dernier, et qu'il a organisé un spectaculaire convoi humanitaire pour l'Ukraine. Lors de la cérémonie de clôture du 75e Festival de Cannes, les frères Jean-Pierre et Luc Dardenne, cinéastes humanistes, avaient même dédié leur Prix spécial au "boulanger de Besançon", Stéphane Ravacley. Dans la première circonscription du Doubs, le candidat Ensemble-Modem Laurent Croizier (51,88%) l'emporte devant l'Insoumise Séverine Véziès (Nupes-LFI), elle aussi arrivée en tête au premier tour. Les deux premières circonscriptions du Doubs couvrent Besançon, une ville traditionnellement de gauche qui avait majoritairement voté pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle. La majorité présidentielle conserve également la troisième circonscription avec la courte victoire du candidat ENS-Renaissance Nicolas Pacquot (50,83%) devant la candidate Rassemblement national. En revanche, elle perd la quatrième circonscription du département au profit du RN représenté par Géraldine Grangier, qui crée la surprise avec 50,99% des voix. Le député sortant ENS-Renaissance Frédéric Barbier perd de 520 voix dans cette circonscription de Montbéliard, berceau de l'industrie automobile. Les Républicains conservent haut la main leur siège dans la cinquième circonscription du Doubs, traditionnellement à droite, grâce à la députée sortante Annie Genevard. La vice-présidente déléguée des LR a remporté 72,06% devant le candidat ENS-Horizon, Philippe Alpy (27,94%).
Nièvre
La majorité présidentielle a réussi à conserver ses deux sièges de députés dans la Nièvre, malgré la percée constante de l'extrême droite dans ce département rural. Dans la deuxième circonscription, l'une des rares ayant donné lieu à une triangulaire au second tour, le sortant Patrice Perrot l'a emporté de justesse avec 36,59% des voix - soit une avance de seulement 105 voix- contre 36,34% à son adversaire d'extrême droite Julien Guibert, arrivé en tête au premier tour. La candidate de la Nupes Marie Anne Guillemain (LFI) a obtenu 27,07% des suffrages. Elle avait décidé de se maintenir, au grand dam de ses alliés EELV et du PCF qui ont appelé à soutenir Ensemble. Le PS n'avait pas de candidat, pour la première fois depuis 53 ans sur ces terres où François Mitterrand, fut, avant d'entrer à l'Élysée, conseiller général pendant 32 ans, député pendant plus de 30 ans et maire de Château-Chinon de 1959 à 1981. Dans la première circonscription, la député sortante Perrine Goulet l'a emporté avec 54,43% des voix contre 45,57% à la jeune candidate RN Pauline Vigneron, avec un taux d'abstention dans la moyenne nationale. Cette circonscription inclut Nevers, l'ancien fief de Pierre Bérégovoy. Marine Le Pen était arrivée en tête au premier tour des présidentielles de 2017 et 2022 dans ce département rural et enclavé, que l'Insee décrit comme un territoire en déclin depuis des décennies.
Haute-Saône
Les candidats du Rassemblement national, qui étaient arrivés en tête dès le premier tour des élections législatives, ont ravi dimanche les deux sièges de députés du département aux sortants ENS-Renaissance. Dans ce département rural où le vote d'extrême droite est traditionnellement élevé, Marine Le Pen était arrivée en tête des deux tours lors de la présidentielle (34,60% au premier, 56,88% au second) devant Emmanuel Macron. Dans la première circonscription du département, qui comprend la capitale départementale Vesoul, dirigée par le maire Horizon Alain Chrétien, le RN Antoine Villedieu (54,50%) l'emporte face à la députée sortante Barbara Bessot-Ballot (ENS-Renaissance), qui était entrée en politique en 2017 avec la République En Marche. "Cette victoire, c'est l’aboutissement de mes combats, c'est un combat qui a été difficile, j'ai été tenace", a déclaré l'ancien boxeur, policier de profession. Emeric Salmon, cadre montant du RN "parachuté" en Haute-Saône, gagne également son pari et remporte la deuxième circonscription avec 54,38% des voix contre 45,62% pour le sortant ENS-Renaissance Christophe Lejeune. "Les électeurs avaient fait confiance à Marine Le Pen à la présidentielle, ils m'ont fait confiance. Je vais vendre ma maison en Bretagne pour m'installer à Lure et y installer mon quartier général. J'irai régulièrement à la rencontre des habitants", a promis M. Salmon. En 2017, les deux députés de la majorité présidentielle étaient arrivés en tête au premier tour et avaient remporté le second.
Saône-et-Loire
Comme attendu, la Saône-et-Loire reste terre macroniste en gardant trois des cinq sièges du département acquis par la majorité présidentielle en 2017 alors que la dernière députée PS de Bourgogne-Franche-Comté a été reconduite sous l'étiquette Nupes. Comme au premier tour, le député sortant Benjamin Dirx, siégeant dans la majorité municipale du maire LR de Mâcon Jean-Patrick Courtois, qui lui a accordé son soutien, a devancé nettement le candidat Nupes Patrick Monin 57,25% contre 42,75%. Dimanche dernier, M. Dirx virait déjà en tête (36%) contre 27,5% pour M. Monin.
Prime au sortant également dans la 3e (Le Creusot): Rémy Rebeyrotte bat la RN Sandrine Baroin avec 53,72% des suffrages contre 46,28% pour son adversaire. Arrivé en tête de seulement 44 voix au premier tour dans la 5e circonscription (23,7% contre 23,6%), le directeur adjoint du cabinet du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, Louis Margueritte, s'est imposé plus confortablement devant le candidat Nupes Eric Riboulet avec 52,66% des voix contre 47,34%. Le sortant LREM Raphaël Gauvain ne se représentait pas. Dans la 4e circonscription (Bresse), qui fut provisoirement celle de l'ancien ministre de l'Intérieur PS Pierre Joxe, la députée PS sortante Cécile Untermaier, 70 ans, rempile pour un troisième mandat en confirmant son avance sur la candidate RN Valérie Deloge avec 56,30% des voix contre 43,70%. Au 1er tour, elle avait été en tête avec 33,9% contre 25,1%. Sans surprise, dans la 2e circonscription, qui couvre la région rurale du Charolais, la députée sortante LR Josiane Corneloup, seule de son parti dans le département, est loin devant la candidate Nupes Céline Vinauger (PCF) (66,65% contre 33,35%).
Yonne
Deux députés RN, dont le très médiatique Julien Odoul, ont été élus dimanche dans l'Yonne, en ravissant un siège l'un à la majorité présidentielle, l'autre aux Républicains dans ce département où Marine Le Pen avait fait un bon score au premier tour de la présidentielle. Un seul des trois députés sortants de l'Yonne, André Villiers (Ensemble), une figure politique locale est reconduit à l'Assemblée nationale. Julien Odoul, 37 ans, élu régional et porte parole du RN, a battu avec 55,84% des voix la députée sortante Michèle Crouzet (44,16%, Ensemble). Il avait nettement devancé son adversaire macroniste au premier tour, en obtenant 35,17% des voix, contre 21,52%. Le RN a aussi remporté la victoire dans la 1ère circonscription: Daniel Grenon a obtenu (51,10%) en devançant d'environ 700 voix son adversaire écologiste (48,90%) Florence Loury, investie par la NUPES. Il était pourtant arrivé derrière la candidate de la gauche unie au premier tour, avec 23,92% contre 24,25% à sa rivale écologiste qui avait créé la surprise, alors que le député LR sortant Guillaume Larrivé se faisait éliminer sèchement. Le député sortant Ensemble André Villiers, qui fut sénateur ou encore président du conseil départemental, conserve son siège dans l'Yonne. Il a réussi à battre avec 51,33% des voix la candidate RN Audrey Lopez, qui avait viré en tête au premier tour dans la deuxième circonscription
Territoire de Belfort
Dans le Territoire de Belfort, La France Insoumise a remporté un siège de député et Les Républicains ont conservé le leur, alors que les candidats du Rassemblement national (RN) échouent dans les deux circonscriptions, dimanche au deuxième tour des élections législatives.
Le député sortant Les Républicains de la première circonscription du département, Ian Boucard, a été largement réélu avec 61,61% des suffrages face au RN Christophe Soustelle (38,39%). Dans la deuxième circonscription, où le député UDI sortant Michel Zumkeller avait été éliminé dès le premier tour, Florian Chauche (Nupes-LFI) a remporté l'élection devant la candidate RN Sophie Carnicer (48,63%). Lors de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron était arrivé en tête au deuxième tour devant Marine Le Pen. Le président de la République était venu en février dans ce département industriel annoncer la relance de la filière nucléaire française, notamment sur le site belfortain de General Electric (GE). Depuis 2014, près d'un quart des effectifs ont été supprimés dans les différentes entités du géant industriel américain dans la cité du Lion.
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Bretagne
Côtes-d’Armor
L'alliance de gauche (Nupes) est parvenue dimanche dans les Côtes d'Armor à ravir un siège à Ensemble, qui en garde cependant trois, tandis que le sortant LR Marc Le Fur est sans surprise réélu, à l'issue du second tour des législatives. Vice-président de l'Assemblée nationale, M. Le Fur, qui défendait l'une des rares circonscriptions Les Républicains de la région (la 3e, Lamballe/Loudéac), a été réélu pour un sixième mandat avec 64,87% des scrutins, loin devant les 35,13% de son rival socialiste de la Nupes, Antoine Ravard. Le marcheur Olivier Allain, ancien vice-président de la région Bretagne à l'Agriculture, n'était pas parvenu à se qualifier au second tour malgré la visite de la Première ministre Élisabeth Borne venue le soutenir. Dans la 4e circonscription, celle de Guingamp, très ancrée à gauche, Murielle Lepvraud, candidate LFI investie par la Nupes, a été élue avec 53,42% des suffrages. Elle a battu son rival d'Ensemble, Yannick Kerlogot (46,58% des voix), qui avait été élu en 2017 avec moins de 350 voix d'avance sur son adversaire socialiste. Dans les trois autres circonscriptions, les candidats de la majorité présidentielle ont été élus face à des candidats de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes). Dans la 5e circonscription (Lannion), le marcheur Eric Bothorel a été réélu avec 52,49% des voix. Sur cette terre de centre-gauche, Jean-Luc Mélenchon a obtenu à la présidentielle un résultat inférieur à son score national. Le candidat de la majorité présidentielle s'impose également dans la 2e circonscription (Dinan): Hervé Berville, qui avait reçu le soutien du nouveau ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye, a été élu dans cette circonscription rurale et littorale, qui bascule régulièrement, avec 55,83% des voix, contre 44,17% à Bruno Ricard (EELV-Nupes). Enfin, le Modem Mickaël Cosson a été élu dans la première circonscription (Saint-Brieuc) avec 52,69% des voix.
Finistère
Dans le Finistère, la majorité présidentielle est parvenue à conserver tous ses sièges, dimanche à l'issue du second tour des législatives, sauf celui du président de l'Assemblée nationale et proche d'Emmanuel Macron Richard Ferrand. Ce dernier a été battu de 804 voix dans son fief du centre-Bretagne par la candidate socialiste investie par l'alliance de gauche de la Nupes Mélanie Thomin. Cette professeure de français de 38 ans a remporté le scrutin avec 50,85% des voix, contre 49,15% à celui qui était député dans cette circonscription depuis 2012. Richard Ferrand n'est ainsi pas parvenu à conserver son siège malgré le soutien du président de la République. Emmanuel Macron, avait fait dans cette circonscription rurale, à Spézet, l'un de ses rares déplacements de campagne. En revanche, dans les sept autres circonscriptions, les députés sortants de la majorité présidentielle ont été réélus, même si parfois de justesse. Ainsi, dans la 2e circonscription, celle de Brest-centre, le sortant Jean-Charles Larsonneur, qui n'avait pas obtenu l'investiture de la majorité présidentielle lors du premier tour, a été élu avec seulement 118 voix d'avance (50,16%) sur son rival LFI Pierre-Yves Cadalen.
Tombé en disgrâce aux yeux de la macronie après avoir rejoint le groupe Agir ensemble à l'Assemblée, M. Larsonneur s'était qualifié de justesse pour le second tour avec 15,61% des voix, contre 31,91% pour M. Cadalen. Le candidat investi par la majorité présidentielle Marc Coatanéa (LREM), proche de Richard Ferrand, ayant été écarté du second tour, Jean-Charles Larsonneur avait alors à nouveau reçu le soutien de la majorité présidentielle. Dans les six autres circonscriptions, les candidats investis par Ensemble ont tous été réélus face à leurs rivaux de la Nouvelle union populaire et sociale (Nupes).
Ille-et-Vilaine
L'alliance de gauche (Nupes) a réalisé dimanche une forte poussée en Ille-et-Vilaine, l'emportant dans quatre des huit circonscriptions, avec de bons scores à Rennes, où le premier questeur de l'Assemblée a été nettement battu. Dans ce département breton, le raz-de-marée macroniste avait déferlé dans six circonscriptions sur huit en 2017, n'en laissant que deux à LR et à l'UDI. Cinq ans plus tard, la gauche remporte quatre circonscriptions, contre trois à la majorité présidentielle et une à LR. En voix, la majorité présidentielle (50,88%) est cependant en tête, suivie par la gauche (42,90%) et Les Républicains (6,22%). Dans la huitième circonscription (Rennes centre), le député sortant Florian Bachelier (LREM), premier questeur de l'Assemblée nationale, se fait battre largement par Mickaël Bouloux (57,97%), maire socialiste de la petite commune du Rheu. Dans la 1ère circonscription (Rennes-Sud), le candidat LFI Frédéric Mathieu l'emporte avec 52,62% des voix face à la candidate LREM Hind Saoud, ancienne attachée parlementaire du député sortant Mustapha Laabid. La députée PS-Nupes Claudia Rouaux, qui avait succédé à François André (apparenté LREM), mort en 2020, parvient à se faire élire pour la première fois sur son nom, avec 51,53% des voix face à un candidat de la majorité présidentielle. Dans la quatrième circonscription, c'est une ouvrière agricole de 29 ans, la candidate LFI Mathilde Hignet (50,36%), qui devance de 328 voix la LREM Anne Patault, ancienne vice-présidente du conseil régional. Au contraire, dans la 2e (Rennes Nord), la sortante LREM Laurence Maillart-Méhaignerie (51,82%) est réélue face au candidat (Génération.s-Nupes) Tristan Lahais. Le député de Fougères Thierry Benoit, qui a quitté l'UDI pour rejoindre la majorité présidentielle, a sans surprise été facilement réélu (61,69%) pour un quatrième mandat consécutif. Dans la circonscription de Vitré, la députée sortante LREM Christine Cloarec-Le Nabour l'emporte aussi facilement (58,66%) face à un candidat LFI. Enfin, à Saint-Malo, la Modem Anne Le Gagne, arrivée en tête au premier tour, est battue par le LR Jean-Luc Bourgeaux (52,33%), député sortant qui avait succédé à Gilles Lurton en août 2020, après l'élection de ce dernier à la mairie de Saint-Malo.
Morbihan
Dans le Morbihan, les candidats de la majorité présidentielle sont parvenus à conserver cinq sièges de députés sur six dimanche à l'issue du second tour des législatives, l'ancien marcheur et régionaliste Paul Molac conservant le sien. Dans la 4e circonscription de Ploërmel, le régionaliste de centre-gauche Paul Molac (ex-LREM et proche de Le Drian) a été réélu avec un score sans appel de 73,43% des suffrages. Face à lui la candidate de la majorité présidentielle Rozenn Guegan n'a pas fait le poids (26,57%). Dans la 5e circonscription, celle de Lorient et de l'ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian (de 1978 à 2007), la candidate de la majorité présidentielle Lysiane Métayer a été élue avec 51,35% des voix, contre 48,65% au candidat EELV investit par la Nupes, Damien Girard. De nouveau investi par la majorité présidentielle dans la 2e circonscription (Auray), l'ancien skipper Jimmy Pahun (Modem) a été élu avec 58,60% des voix, contre 41,40% à la candidate LFI Karol Kirchner. Dans les trois autres circonscriptions également, les candidats de la majorité présidentielle ont été réélus face à des candidats investis par l'alliance des partis de gauche de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes).
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Centre-Val de Loire
Cher
Ensemble limite la casse dans les trois circonscriptions du Cher: deux députés de la coalition présidentielle ont été réélus dimanche dans un département qui avait plébiscité le mouvement macroniste en 2017. François Cormier-Bouligeon (Ensemble/Renaissance) et Loïc Kervran (Ensemble/Renaissance) ont conservé la confiance des électeurs, après avoir viré confortablement en tête à l'issue du premier tour. Dans la première circonscription, François Cormier-Bouligeon a gardé son siège avec 57,14% des voix, face à Alex Barbier (Nupes/PS), dans un territoire qui comprend plusieurs cantons de Bourges mais aussi la viticole Sancerre et le nord rural du département. Dans la troisième circonscription, qui englobe aussi des quartiers de Bourges et le sud du département, Loïc Kervran a été réélu moins aisément, empochant 53,34% des scrutins exprimés face à Thibaut de la Tocnaye (RN). Une belle performance dans une circonscription qui avait choisi Marine Le Pen lors des deux tours de l'élection présidentielle. A Vierzon, la gauche a repris sa place, dans une ville qu'elle a toujours dirigée depuis la Libération. Si la deuxième circonscription avait été emportée par la vague macroniste en 2017, Nicolas Sansu (Nupes/PCF) a retrouvé son siège de député. Le maire communiste de Vierzon a battu la candidate RN Christine Poly avec 54,37% des voix, dans une circonscription qui avait éliminé la sortante Nadia Essayan (Ensemble/MoDem) dès le premier tour.
Eure-et-Loir
Les quatre députés sortants d’Eure-et-Loir, trois soutenus par Ensemble et un candidat Les Républicains, ont été réélus sans difficultés, dimanche soir, face à trois candidats du RN et un candidat de la Nupes. Dans la première circonscription autour de Chartres, Guillaume Kasbarian (LREM-Ensemble) a largement remporté son duel avec 58,10 % face au candidat écologiste de la Nupes. Quentin Guillemain, conseiller municipal d’opposition à Chartres obtient 41,9 % des voix. Dans la deuxième circonscription de Dreux, Olivier Marleix (LR) conserve largement son siège avec 62,33 % des suffrages exprimés, face au candidat du Rassemblement national, Aleksandar Nikolic, conseiller régional dans le Centre-Val de Loire. L’écart entre les deux candidats n’était que de quatre points dimanche dernier. Dans la troisième circonscription qui s’étend du Perche jusqu’à Chartres, le député sortant Luc Lamirault (Horizons-Ensemble) a été élu avec 53,96 % des voix face à la candidate du RN, Régine Flaunet, conseillère régionale dans le Centre-Val de Loire. Enfin dans la quatrième circonscription au cœur de la Beauce, le député sortant Philippe Vigier (Modem-Ensemble), élu depuis 2007 et à chaque fois dès le premier tour avec le soutien de la droite, a cette fois été réélu au second tour avec 60,17 %, face à la candidate du RN Virginia De Oliveira, conseillère régionale dans le Centre-Val de Loire. Les Républicains avaient cette fois investi une autre candidate dans cette circonscription au premier tour. Élisabeth Meyblum (LR) avait annoncé dimanche dernier qu’elle ne voterait pas pour Philippe Vigier au second tour.
Indre
Les deux députés sortants dans l'Indre, le macroniste François Jolivet et le LR Nicolas Forissier, ont été réélus dimanche au second tour des législatives dans ce département rural du centre de la France. Dans la première circonscription, celle de Châteauroux, le député sortant de la majorité présidentielle François Jolivet (ENS-Horizons), 56 ans, a été réélu avec 56,02% face à son adversaire Nupes, la LFI Eloïse Gonzales. L'abstention dans cette circonscription, où sont inscrits plus de 77.000 électeurs, a dépassé les 51%. En 2017, dans cette terre de centre gauche, François Jolivet avait succédé au socialiste Jean-Paul Chanteguet, qui avait été éliminé dès le premier tour. Dans la deuxième circonscription, peu dense et agricole, le député sortant Nicolas Forissier (LR), 61 ans, a été réélu avec 58,19% des voix face à un candidat Rassemblement National (RN) Fabien Thirion, avec une participation légèrement supérieure à 52%. Elu en 1993, Nicolas Forissier avait perdu son mandat à la suite de la vague rose de 2012 et l'avait repris en 2017.
Indre-et-Loire
La majorité présidentielle garde la main en Indre-et-Loire à l'issue du second tour des législatives avec quatre députés élus, dont trois sortants, tandis que l'écologiste Charles Fournier s'impose à Tours face au député macroniste en place. Dans la première circonscription tourangelle, la seule entièrement urbaine, M. Fournier, vice-président du Conseil régional Centre-Val de Loire, l’emporte en totalisant 53,51%. Investi par l'alliance de gauche Nupes, il chasse le député sortant de la majorité présidentielle Philippe Chalumeau (46,49%), ancien sympathisant socialiste, un des premiers soutiens du mouvement d'Emmanuel Macron lancé en 2016. "Nous avons fait à Tours une campagne collective. La situation d’urgence sociale, écologique et démocratique invitait à ce sursaut des forces de gauches et écologistes", a déclaré à l’AFP Charles Fournier. Cette union n’a pas fonctionné dans la 4ème circonscription. L'ancien "frondeur" socialiste Laurent Baumel (49,48%) échoue de peu à reprendre son siège face à la candidate LREM Fabienne Colboc qui l’avait déjà battu en 2017. Elle le devance de seulement 433 voix. Dans la 3e circonscription, le candidat de la majorité présidentielle Henri Alfandari, 43 ans, maire de la petite commune de Genillé près de Loches, a été élu avec 57,16 % devant Roxane Sirven, la candidate de la Nupes. La suppléante d’Henri Alfandari, Claire Debré-Chaffaud, est la petite-fille du "père" de la Constitution de la Ve République, Michel Debré, et la fille de l'ancien ministre et ancien député-maire d'Amboise Bernard Debré. Dans la 5e circonscription, Sabine Thillaye (Ensemble-Modem) l’emporte largement avec 59,06% des suffrages devant la candidate du Rassemblement National, Ambre Louisin, étudiante en osthéopathie de 23 ans et conseillère régionale.
Dans la 2e circonscription, le député sortant (Ensemble) Daniel Labaronne garde son siège avec 54,71% des voix devant la candidate de la Nupes, Christelle Gobert.
Loir-et-Cher
Le RN a réussi une percée dans le Loir-et-Cher, avec un député élu, alors que le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a retrouvé son siège dimanche à l'issue du second tour des élections législatives. C'est une première dans le département, il y aura un député RN: dans la deuxième circonscription, celle de la Sologne, Roger Chudeau a été élu avec 51,07% des voix face à la candidate de la coalition présidentielle Emmanuelle Chaplault (Ensemble/MoDem). Le conseiller éducation de Marine Le Pen a convaincu les électeurs dans une circonscription très conservatrice, face à une inconnue en politique, dans un territoire qui avait éliminé le sortant Guillaume Peltier, sous l'étendard de Reconquête, dès le premier tour.
Dans la première circonscription, urbaine et centrée sur Blois, Marc Fesneau (Ensemble/MoDem) a été réélu dans un fauteuil (56,47%), face au candidat de la Nupes Reda Belkadi. Celui qui avait porté sans succès la liste macroniste lors des élections régionales, ne faisant de LREM que la quatrième force politique du Centre-Val de Loire, rebondit donc dans une circonscription qu'il avait prise à la gauche en 2017. Il avait cependant dû quitter son mandat après sa nomination comme ministre chargé des Relations avec le Parlement en octobre 2018.
Enfin, la majorité présidentielle réussit un joli coup dans la troisième et dernière circonscription. Christophe Marion (Ensemble/Renaissance) a battu la conseillère régionale RN Marine Bardet, alors que les deux candidats se tenaient dans un mouchoir de poche à l'issue d'un premier tour fatal au sortant Pascal Brindeau (UDI). Marcheur de la première heure, le maire de la petite commune de Saint-Ouen a réalisé 55,21% des voix.
Loiret
Le RN a réalisé une percée dans le Loiret en remportant deux sièges sur les six circonscriptions du département, alors que la majorité présidentielle s'est renforcée, dimanche à l'issue du second tour des législatives. Après avoir éliminé Jean-Michel Blanquer au premier tour, Thomas Ménagé (RN) a balayé la quatrième circonscription (63,36%) dimanche, face au représentant de l'alliance de gauche (Nupes), le communiste Bruno Nottin.
Dans la troisième circonscription, la secrétaire départementale du RN Mathilde Paris a été élue avec 52,22% des voix, face à la candidate de la coalition gouvernementale Carine Barbier. Et le parti de Marine Le Pen a été proche de réaliser la passe de trois, puisque dans la cinquième circonscription, Valentin Manent échoue de seulement onze voix face au candidat de la coalition présidentielle Anthony Brosse.
Dimanche soir, le RN ne souhaitait pas se prononcer sur un éventuel recours. En attendant, l'adjoint au maire de la petite ville beauceronne de Pithiviers vient gonfler les rangs de la majorité présidentielle, qui dispose désormais d'un siège de plus dans le département. En effet, les trois députés sortants de la majorité présidentielle ont été réélus, remportant trois batailles contre la Nupes. Dans la première, Stéphanie Rist (Ensemble/Renaissance) a largement battu la socialiste Ghislaine Kounowski (57,21%). Dans la deuxième, Caroline Janvier (Ensemble/Renaissance) a réussi son deuxième tour face à l'écologiste Emmanuel Duplessy (55,78%). Enfin, dans la sixième, le pourfendeur de la malbouffe Richard Ramos (Ensemble/MoDem) a été élu sans crainte (57,27%) face à l'insoumis Olivier Hicter. La droite, qui avait réussi le grand chelem en 2002 et 2007 avec 100% des députés, avait été éliminée dès le premier tour dans l'intégralité des circonscriptions du département.
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Corse
Les trois députés nationalistes sortants ont été réélus dimanche au second tour des élections législatives en Corse, malgré la division de leur camp, tandis que l'homme fort de l'opposition insulaire, Laurent Marcangeli, décroche le quatrième siège. Le parti Femu a Corsica du président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, avait annoncé son "objectif": "réélection des trois députés nationalistes sortants", dont deux portent les couleurs de Femu, et conquête de la dernière circonscription, la 1ère de Corse-du-Sud. Malgré la désunion cette année des trois mouvances nationalistes qui s'étaient alliées en 2017, l'objectif a donc été atteint, à l'exception de la 1e de Corse-du-Sud qui résiste aux nationalistes.
Dans la seconde circonscription de Corse-du-Sud qui faisait figure d'exception avec une union des nationalistes, le député sortant, Paul-André Colombani, du parti autonomiste d'opposition PNC, arrive sans surprise en tête avec 57,6%, devant Valérie Bozzi (divers droite soutenue par Horizons) qui a obtenu 42,4% des voix. Dans les autres circonscriptions, les autonomistes de Gilles Simeoni, partis en solo au premier tour face à leurs alliés d'hier indépendantistes, étaient finalistes et deux sur trois l'ont emporté.
Dans la première circonscription de Haute-Corse, qui inclut Bastia, le député sortant Michel Castellani (Femu), ultra-favori, s'est largement imposé avec 63% des voix devant Julien Morganti (Divers centre, 37%). Dans la deuxième circonscription de Haute-Corse, qui couvre notamment la Balagne, Jean-Felix Aquaviva, député sortant Femu a Corsica, a, lui, arraché sa réélection avec 50,23% des voix face à François-Xavier Ceccoli, maire divers droite de San Giuliano et producteur de clémentines qui le talonne avec 49,77% des suffrages. Seulement 156 voix d'écart séparent les deux hommes.
Soutenant avoir eu "des assesseurs molestés dans une commune" et "d'autres qui n'ont pas été acceptés", M. Ceccoli a indiqué à l'AFP se réserver la possibilité de contester cette élection.
Dans la première circonscription de Corse-du-Sud, la seule à avoir échappé aux nationalistes en 2017, l'homme fort de l'opposition de droite dans l'île, le maire d'Ajaccio, Laurent Marcangeli a arraché la victoire avec 51,8% des voix. "Je souhaite la réussite du gouvernement parce que je crois que la France a besoin de réussir, ça va être difficile", a dit l'élu Horizons/majorité présidentielle qui s'est imposé devant Romain Colonna (48,2%, Femu a Corsica). L'abstention est en hausse par rapport à 2017 et équivalente au niveau national. Prochaine étape pour les nationalistes corses: l'ouverture des discussions notamment sur une possible autonomie promises par le ministre de l'Intérieur Gerald Darmanin et prévues "après ces législatives", selon le ministère de l'Intérieur. "Paris ne doit plus tergiverser, les urnes ont parlé encore une fois", a martelé Gilles Simeoni, dimanche soir, "heureux de cette soirée".
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Grand Est
Ardennes
Le Rassemblement national a perdu ses trois duels au second tour des législatives dans les trois circonscriptions des Ardennes, terre de droite, où la majorité présidentielle gagne cependant un siège. Dans la première, Lionel Vuibert, 53 ans, un macroniste qui se positionne au "centre-droit", l'emporte de peu face au candidat RN Laurent Richard, avec 50,34% des voix. Le candidat des Républicains Guillaume Maréchal, soutenu par la députée sortante, Bérengère Poletti, qui a quitté la politique après vingt ans de mandats, avait été éliminé au premier tour Dans la deuxième, le sortant LR Pierre Cordier l'emporte avec une très large avance face au RN Baptiste Philippo (69,39% des voix). L'écart est presque aussi large dans la troisième, où le sortant Jean-Luc Warsmann, ex-LR qui se présentait sous une étiquette DVD, gagne avec 67,75% des voix. Il s'agit du sixième mandat du député, élu des Ardennes depuis 1993. Ce département, qui votait plutôt à gauche dans les années 1980 et au début des années 1990, a ensuite glissé vers la droite, alors que le déclin industriel s'y installait.
Aube
Les jeunes candidats du RN ont raflé deux sièges, remportés en 2017 par un candidat macroniste et un Républicain, sur trois dans l'Aube, un département où Marine Le Pen était arrivé en tête aux deux tours de la présidentielle. Dans la première circonscription, le conseiller régional et conseiller municipal à Troyes, le RN Jordan Guitton, 27 ans, arrache son siège avec 53,89% des voix, face au sortant Ensemble, Grégory Besson-Moreau, un entrepreneur élu en 2017 à la faveur d'une triangulaire. Dans la troisième, Angélique Ranc, une conseillère régionale de 34 ans, qui avait été éliminée au premier tour lors de sa première candidature aux législatives en 2017, l'emporte de justesse (51,65% des voix) face à Loëtitia Beury-Carougeat (Ensemble-Renaissance), conseillère municipale d'opposition à Troyes. Les Républicains parviennent à conserver un siège, dans la deuxième circonscription, où la sortante Valérie Bazin-Malgras, première adjointe au maire de Troyes François Baroin, gagne avec une large avance.
Elle obtient 59,51% des voix face à la RN Evelyne Henry, une candidate sans expérience qui avait été épinglée dans une émission de France 5 pour ses difficultés lors d'un débat télévisé face à ses concurrents lors de la campagne du premier tour.
Marne
La majorité présidentielle est parvenue à conserver trois sièges dans la Marne mais des divisions en son sein lui ont coûté une circonscription, faisant le jeu du RN, qui gagne son premier député dans le département. Le RN, présent au second tour dans quatre des cinq circonscriptions de ce département rural, enverra Anne-Sophie Frigout, ancienne vice-présidente de Debout la France, au palais Bourbon. Dans la 2ème circonscription de la Marne, incluant une partie de la ville de Reims, la jeune femme de 31 ans a été élue avec 54,82% des voix face à une candidate insoumise. Mme Frigout a bénéficié de la guerre fratricide au premier tour de la députée sortante Aïna Kuric, élue sous l'étiquette LREM en 2017 mais qui n'avait pas obtenu l'investiture cette fois, et de sa concurrente investie, Laure Miller. Les députés sortants de la majorité Eric Girardin, dans la troisième circonscription, et Lise Magnier, dans la quatrième, ont en revanche été reconduits, tous les deux face à des candidats RN. Avec 51,43% des voix, M. Girardin ne devance toutefois sa concurrente RN Jennifer Marc que de peu. La Nupes, qui avaient qualifié deux candidats pour le second tour dans ce département où aucun candidat de gauche n'avait passé le premier tour en 2017, ne transforme pas l'essai. Dans la cinquième circonscription, l'indéboulonnable Charles de Courson (UDI), député depuis 1993, a été largement réélu, avec 63,03%. LR avait perdu son seul siège marnais avec l'élimination dès le premier tour de la sortante Valérie Beauvais dans la première circonscription, où l'avocat fiscaliste Xavier Albertini a été élu député Horizons-Ensemble dimanche.
Haute-Marne
Le Rassemblement national a conquis dimanche la Haute-Marne, battant les sortants macroniste et Républicain, dans cette terre gaulliste historique où Marine Le Pen avait recueilli un de ses meilleurs scores à la présidentielle (56,96%). Dans la première circonscription, le candidat RN issu de la droite souverainiste Christophe Bentz, parachuté des Yvelines, a engrangé 51,25% des voix, écartant la sortante Bérengère Abba (Horizons-Ensemble), ex-secrétaire d'Etat à la biodiversité. Conseiller municipal d'opposition à Saint-Germain-en-Laye, Christophe Bentz, 34 ans, est co-fondateur avec Marion Maréchal de l'Institut privé de sciences politiques (Issep) de Lyon. Dans la deuxième circonscription, très rurale et paupérisée, où est enterré Charles de Gaulle, à Colombey-les-deux-Eglises, la conseillère départementale RN Laurence Robert-Dehault, 58 ans, a battu par 51,70% des voix le sortant LR François Cornut-Gentille, qui tentait de briguer un septième mandat. A la tête d'un cabinet d'hypnothérapie, la nouvelle députée RN a pu bénéficier de sa bonne implantation locale.
Meuse
Changement et stabilité pour la Meuse qui envoie une députée du Rassemblement national au Palais-Bourbon tandis que le DVD Bertrand Pancher remporte un quatrième mandat parlementaire. Dans la 2e circonscription du département, Florence Goulet, ancienne attachée parlementaire d'Henri Guaino ralliée à Marine Le Pen, offre un siège au Rassemblement national après un parachutage réussi. Avec 53,5% des voix, elle bat la MoDem Anne Bois, pour qui l'équation s'annonçait compliquée dès le premier tour alors qu'elle accusait plus de 13 points de retard. La députée sortante, Emilie Cariou (LREM), avait choisi de ne pas se représenter. Au sud du département, avec 55,4% des voix, Bertrand Pancher (DVD) gagne son duel face à la RN Brigitte Gaudineau, dans une circonscription, qui abrite le projet de centre d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure. Très implanté localement, l'ancien maire de Bar-le-Duc conserve son siège à l'Assemblée où il est élu sans discontinuer depuis 2007.
L'abstention est de 51,92% dans le département.
Moselle
La Moselle apporte trois députés au futur groupe RN, tous proches de Marine Le Pen et du parti, tandis que trois députés macronistes sauvent leur siège et que le LR Fabien Di Filippo est le député le mieux réélu du département. De son côté, Charlotte Leduc, candidate Nupes-LFI, s'impose face à la RN Françoise Grolet dans la 3e circonscription avec 51,46% des voix. Largement réélu, Fabien Di Filippo (LR) remporte plus des deux-tiers des suffrages (69,3%) dans la 4e circonscription face au RN Michel Rambour, distancé avec 30,7% des suffrages. Le LR Vincent Seitlinger, très implanté localement comme maire de Rohrbach-lès-Bitche, est le nouveau député de la 5e circonscription où il devance assez largement la RN Marie-Claude Voinçon avec 59,12% des voix contre 40,88% à son adversaire. Dans la 6e circonscription, le jeune loup du RN Kévin Pfeffer, trésorier du mouvement, fait tomber le député marcheur Christophe Arend (56,96% contre 43,04%), élu en 2017. Autre succès pour le RN, la victoire d'Alexandre Loubet, 27 ans, parachuté depuis l'Occitanie dans la favorable 7e circonscription. Le directeur de la communication du parti l'emporte avec 55,41% des voix face à la députée macroniste sortante Hélène Zannier (44,59%). Laurent Jacobelli (RN), ancien porte-parole de Marine Le Pen pendant la campagne présidentielle, s'impose lui dans la 8e circonscription avec 52,43% des voix. Céline Léger (Nupes-LFI) est battue en ne réunissant que 47,57% des voix.
Isabelle Rauch (ENS-Horizons), députée sortante, sauve son siège dans la 9e circonscription avec 55,03% des voix contre 44,97% à Brigitte Vaïsse (Nupes-PS). Dans la 2e circonscription, Ludovic Mendes (ENS-Renaissance) résiste au vent du changement en conservant aussi son fauteuil avec 56,41% des voix face à la jeune insoumise Lisa Lahore (43,59%). Idem pour Belkhir Belhaddad (ENS-Renaissance) qui s'impose face au RN Grégoire Laloux avec 53,59% des voix dans la 1ère circonscription
Vosges
Le Rassemblement national, en lice pour la première fois dans les quatre circonscriptions des Vosges au second tour des élections législatives, a subi dimanche un sérieux revers, battu par deux candidats LR, un Ensemble! et un divers droite, dont trois députés sortants. La percée du premier tour et le résultat de Marine Le Pen qui avait devancé Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle avec 52,42% des suffrages dans ce département n'auront donc permis à aucun de ces quatre candidats de franchir les portes du Palais Bourbon. Dans la 1ère circonscription (Epinal), le sortant Stéphane Viry (LR) qui était déjà en ballotage très favorable à l'issue du premier tour a été réélu dans un fauteuil (67,23%) face à la RN Emmie Moons. Il a bénéficié d'un excellent report de voix, les candidats de la Nupes et de la majorité présidentielle ayant appelé les électeurs à lui apporter leurs suffrages.
Même plébiscite dans la 3e circonscription (Gérardmer) où le sortant Christophe Naegelen (DVD) qui avait frôlé l'élection dès le premier tour (47,21%) l'a emporté haut a main au second face au RN Pierre François avec 74,27 % des voix. Dans la 2e, où le sortant Gérard Cherpion (LR) ne se représentait pas, le candidat de la majorité présidentielle David Valence (ENS-Parti Radical), maire de Saint-Dié-des-Vosges, ne s'est en revanche imposé que d'un cheveu, avec 50,55% des suffrages, face au RN Gaëtan Dussausaye (49,45%), un cadre du parti de Marine Le Pen parachuté dans la circonscription.
Seules 342 voix sur un peu plus de 31.000 suffrages exprimés séparent les deux hommes qui étaient déjà au coude-à-coude à l'issue du premier tour.
Quant à la 4e circonscription, elle a été enlevée, d'une courte tête là aussi, par un autre sortant, Jean-Jacques Gaultier (LR), avec 51,92% des suffrages face au RN Sébastien Humbert. Le médecin biologiste rempile ainsi pour un quatrième mandat à l'Assemblée nationale. Sébastien Humbert avait pourtant viré en tête à l'issue du premier tour, ce qui constituait aussi une première pour un candidat du parti de Marine Le Pen aux législatives dans les Vosges.
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Hauts-de-France
Aisne
Le Rassemblement national a réussi son opération conquête dans l'Aisne, en prenant trois circonscriptions sur cinq, remportées par des candidats macronistes en 2017, sans toutefois l'emporter sur les sortants socialiste et républicain. Dans ce territoire rural et paupérisé dans le viseur de Marine Le Pen, qui y avait engrangé plus de 60% des voix à la présidentielle, les candidats RN l'emportent dans la première, quatrième et cinquième circonscriptions. Dans la première, Nicolas Dragon, 50 ans, délégué départemental RN et conseiller municipal et communautaire de Laon, bat par 54,56% des voix la sortante macroniste, transfuge UDI, Aude Bono-Vandrome. La quatrième est remportée avec 57,15% des suffrages par José Beaurain, 50 ans, conseiller municipal et communautaire d'opposition à Chauny, sa ville natale, un non-voyant engagé pour l'intégration des personnes handicapées. Le macroniste battu, Marc Delatte, ne s'était qualifié qu'avec 171 voix d'avance sur le candidat Nupes, le communiste Aurélien Gall secrétaire départemental PCF. Dans la cinquième circonscription, le RN Jocelyn Dessigny, bras droit à 41 ans du maire frontiste de Villers-Cotterêts, a profité d'un duel fratricide macroniste autour de l'héritage du sortant LREM Jacques Krabal, qui ne se ne représentait pas. Avec 62,41% des suffrages, il a battu le candidat Insoumis de la Nupes, Stéphane Frère, enseignant et maire de Bonnesvalyn, 200 habitants.
Seul sortant de gauche dans l'Aisne, le socialiste Jean-Louis Bricout, investi par la Nupes, et auquel la majorité présidentielle n'a pas opposé de candidat, a décroché un troisième mandat, obtenant 54,84% des voix face au RN Paul-Henry Hansen-Catta, qu'il avait déjà battu en 2017 dans la troisième circonscription. Dans le Saint-Quentinois (2ème circonscription), fief du patron LR de la Région, Xavier Bertrand, Julien Dive, 37 ans, membre de la jeune garde des Républicains, est lui aussi reconduit, avec un score de 58,17%. Reconduit en 2017 face au RN, après avoir succédé au Palais-Bourbon l'année précédente à Xavier Bertrand, il a battu la candidate RN, la juriste Lola Puissant.
Nord
Le Rassemblement national a bénéficié dans le Nord de l'affaiblissement de la majorité présidentielle et fait élire six députés, tandis que la Nupes, bien placée à l'issue du premier tour, a échoué à se réimplanter largement dans cette vieille terre ouvrière. Dans le département le plus peuplé de France, riche de 21 circonscriptions, le parti de Marine Le Pen remporte six sièges, là où il n'en avait ravi qu'un seul en 2017, celui de Sébastien Chenu dans la 19ème. Réélu, le porte-parole du RN est cette fois rejoint par Victor Catteau, Michael Taverne, Pierrick Berteloot, Matthieu Marchio et Thibault François.
Le RN, qui s'était qualifié au second tour dans 12 des 21 circonscriptions, étend ainsi sa zone d'influence dans de nouvelles zones du département, comme l'Avesnois et le Douaisis, après le Valenciennois de Sébastien Chenu. Portés par la vague de 2017, les députés de la majorité présidentielle occupaient près de la moitié des sièges nordistes dans la précédente législature et n'en ont désormais plus que sept. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, candidat dans la 10e circonscription, où il avait été élu en 2012 sous les couleurs de l'UMP, y a devancé, avec 57,52% des voix, la candidate de la Nupes Leslie Mortreux, membre du mouvement antispéciste d'Aymeric Caron. Laurent Pietraszewski, ancien "Monsieur retraites" du gouvernement d'Edouard Philippe, a en revanche été battu par Roger Vicot (56,27%), socialiste proche de Martine Aubry, élu sous les couleurs de la Nupes dans la 11ème. L'alliance de la gauche, qui avait qualifié 14 candidats pour le second tour, ne réussit pas pour autant son grand retour, avec seulement cinq élus. Sur les deux députés sortants communistes, l'ancien candidat à la présidentielle Fabien Roussel est réélu face au RN dans la 20e circonscription, Alain Bruneel est coiffé sur le poteau par un autre candidat RN, Matthieu Marchio, dans la 16e, malgré le soutien de la candidate de la majorité présidentielle. David Guiraud, 29 ans, figure montante de la France insoumise, soustrait la huitième circonscription à la majorité présidentielle. Les deux députés insoumis sortants, Adrien Quatennens (1e) et Ugo Bernalicis (2e) sont réélus. Un dissident de gauche, Benjamin Saint-Huile, qui a claqué la porte du PS avant la présidentielle, s'empare également de la 3e circonscription, qu'occupait le macroniste Christophe Di Pompeo, éliminé au premier tour. LR n'avait aucun candidat qualifié mais deux sortants, Béatrice Descamps (DVD) et Guy Bricout (UDI) conservent leurs sièges. La cinquième, une des circonscriptions plus scrutées après l'élimination au premier tour du sortant LR Sébastien Huyghe, bascule dans le giron du RN, avec l'élection du jeune juriste Victor Catteau. Cette circonscription était ancrée à gauche jusqu'à la défaite de Martine Aubry en 2002 et tenue depuis par la droite.
Pas-de-Calais
Le Rassemblement national a encore élargi son emprise sur son fief du Pas-de-Calais, où il remporte six circonscriptions sur douze, battant notamment la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, tandis que la gauche opère son retour dans deux circonscriptions. Des six circonscriptions remportées en 2017, la majorité présidentielle n'en sauve que la moitié, enregistrant son plus gros revers dans la sixième avec la défaite de Mme Bourguignon, battue de 56 voix par Christine Engrand, 67 ans. La sortante devra quitter le gouvernement. Dans son fief d'Hénin-Beaumont (onzième circonscription), dans l'ex-bassin minier, Marine Le Pen, qui avait raté de peu l'élection au premier tour l'emporte par 61,03% sur Marine Tondelier, trésorière d'EELV et conseillère municipale d'opposition à Hénin-Beaumont, investie par la Nupes. Le RN conquiert la neuvième, où l'attachée de presse de Marine Le Pen, Caroline Parmentier, 56 ans, bat la sortante marcroniste Marguerite Deprez-Audebert, avec un score de 53,31%. Il s'adjuge encore la première, l'une des plus grosses circonscriptions de France, avec Emmanuel Blairy (55,77%), ancien suppléant du défunt José Evrard, ex-militant communiste passé ensuite au RN puis aux Patriotes et à Debout la France. Reconduit dans la douzième (Bruno Bilde) et la dixième, le RN perd en revanche la troisième circonscription, conquise pour la Nupes par le maire communiste d'Avion, Jean-Marc Tellier, 52 ans. Dans un département de 1,4 million d’habitants, frappé par le chômage et la pauvreté où elle était historiquement ancrée, la gauche revient aussi dans la huitième, remportée par Bertrand Petit, vice-président socialiste du département. Avec son suppléant communiste, ce poulain du président socialiste du département Jean-Claude Leroy, qui réfute l'étiquette de "dissident PS", a évincé le candidat RN, après l'élimination au premier tour du candidat Insoumis-Nupes et du sortant macroniste. Seul lot de consolation pour la majorité présentielle, la victoire dans la quatrième circonscription, celle où vote Emmanuel Macron, au Touquet, de Philippe Fait. La candidate LR, Mary Bonvoisin, soutenue par le maire républicain du Touquet, Daniel Fasquelle, avait été éliminée au premier tour.
Seul le Calaisis (septième circonscription) reste ainsi aux mains de LR, avec la reconduction du sortant, Pierre-Henry Dumont, secrétaire général adjoint des Républicains et jeune hussard du parti (55,83%).
Somme
Les députés sortants François Ruffin (Nupes-LFI) et Barbara Pompili (Ensemble-Renaissance) ont été reconduits dimanche députés dans la Somme, où deux sièges conquis par l'UDI et LREM en 2017, basculent au RN. Avec 61,01% des voix, François Ruffin remporte une victoire aussi large qu'attendue face à la conseillère régionale Nathalie Ribeiro-Billet, qui représentait le Rassemblement national (RN). Dans la deuxième circonscription, l'ex-numéro trois du gouvernement Castex et ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui était arrivée en deuxième position au premier tour, l'emporte avec 53,13% face à la conseillère régionale Zahia Hamdane (Nupes-LFI). Le sortant LR Emmanuel Maquet parvient lui aussi à conserver son siège dans la troisième, avec 53,82% des voix face au RN Nicolas Lottin, figure de la chasse dans la Somme et ex-Debout la France. Le RN remporte en revanche deux larges victoires dans les deux dernières circonscriptions du département. Dans la quatrième, le conseiller régional de la Somme et directeur adjoint de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, Jean-Philippe Tanguy, 36 ans, obtient 54,59% des voix, face au député sortant Jean-Claude Leclabart (Ensemble-Renaissance). Le RN Yaël Menache, 37 ans, obtient pour sa part 60,79% des voix dans la cinquième, qui avait voté à 61,2% pour Marine Le Pen à la présidentielle, contre Guillaume Ancelet, un professeur de sport qui représentait la Nupes-LFI. Le candidat LR qui avait pris le relais du sortant UDI qui ne se représentait pas avait été éliminé au premier tour.
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Île-de-France
Paris
Paris se retrouve coupé en deux pour la législature 2022-2027 avec neuf députés de gauche, tous élus à l'est de la capitale, et autant à l'ouest pour Ensemble!, qui ôte à LR ses deux derniers bastions. La traditionnelle fracture politique est-ouest de la capitale s'est reconstituée, mais le camp macroniste a remplacé LR, qui n'aura pas de député parisien pour la première fois de l'histoire de la Ve République. Pour la majorité sortante, c'est un net recul, car les nouveaux venus macronistes avaient raflé 13 des 18 circonscriptions de la capitale en 2017, voire 14 après le ralliement de l'ex-LR Pierre-Yves Bournazel. L'alliance de gauche Nupes prend sept circonscriptions à Ensemble!, qui limite la casse en délogeant LR de ses deux dernières circonscriptions de l'ouest (4e et 14e) et en sauvant d'extrême justesse ses deux ministres Stanislas Guerini (3e) et Clément Beaune (7e), en retard de six points au premier tour sur leur adversaire de la Nupes. Mais quatre députés sortants de LREM et ses alliés partaient de trop loin, au moins neuf points de retard, pour réussir une "remontada": Laetitia Avia (8e), Buon Tan (9e), Anne-Christine Lang (10e) et Pierre-Yves Bournazel (18e) ne sont pas réélus.
Parmi les neuf candidats de gauche élus, trois Insoumises avaient empoché leur siège dès le premier tour. Ils seront six en tout avec l'ex-journaliste Aymeric Caron, tombeur de M. Bournazel, Rodrigo Arenas, qui a fait de même avec Mme Lang, et Danielle Simonnet, élue dans la 15e face à la socialiste Lamia El Aaraje. Soutenue par le PS qui en a fait une exception à l'accord de coalition, et par la maire Anne Hidalgo, Lamia El Aaraje, élue en 2021 mais dont l'élection avait été invalidée en raison d'une fraude d'un autre candidat, a doublé son nombre de bulletins par rapport au premier tour. Mais le probable report de voix des électeurs LREM et LR n'a pas suffi. Bien servis par l'accord électoral à gauche, les écologistes envoient trois députés parisiens à l'Assemblée: le secrétaire national d'EELV Julien Bayou (5e), l'ex-députée de l'Essonne Eva Sas (8e) et la finaliste la primaire écolo Sandrine Rousseau (9e). En tête dans 12 circonscriptions au premier tour, la Nupes cède de peu face aux deux ministres, que ce soit l'écologiste Léa Balage El Mariky face à M. Guerini (49%) ou l'avocate Caroline Mecary face à M. Beaune (49,27%). Dans la 11e, la sortante Maud Gatel (MoDem) a conservé son siège face à la socialiste Olivia Polski, légèrement en tête au premier tour. Comme LR, le PS n'a plus de député parisien. Contrairement à ses deux collègues, la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire a été confortablement réélue dans la 12e, comme Sylvain Maillard (1re) et Gilles Le Gendre (2e).
Seine-et-Marne
Le résultat des législatives en Seine-et-Marne témoigne de la recomposition de la politique française, la cohabitation d'Ensemble!, de la Nupes, de LR et du RN venant fragmenter davantage le paysage de ce département que se partageaient jusqu'ici la droite LR et la gauche PS. Il y a cinq ans, portés par l'arrivée à l'Elysée d'Emmanuel Macron, les candidats de la majorité présidentielle avaient remporté cinq des onze circonscriptions de ce département, le plus rural d'Île-de-France. Mais dans ce vaste territoire, les lignes ont depuis bougé, comme en témoignait la dernière présidentielle. Les grandes villes avaient plébiscité l'insoumis Mélenchon, tandis que la ruralité s'étaient tournée vers le Rassemblement national de Marine le Pen.
Si les macronistes réitèrent leur score aux législatives de cette année, le reste du département se partage entre la Nupes (3 circonscriptions), LR (2 circonscriptions) et le RN (une circonscription). Ministre délégué au commerce extérieur, Franck Riester sauve son siège de député et sa place au gouvernement grâce à sa victoire avec 53,21% des voix sur le candidat RN François Lenormand dans la 5e circonscription (Coulommiers).
Dans la 8e circonscription, le macroniste Hadrien Ghomi fait son entrée à l'Assemblée en battant le candidat Nupes de... 4 voix sur 37.000.
Seul député socialiste survivant en Seine-et-Marne, le patron du PS Olivier Faure a lui facilement décroché un troisième mandat dans la 11e circonscription avec 64,45% des votes. Il se présentait sous la bannière de la Nupes. Dans la 4e circonscription, celle de Provins jusqu'ici détenue par le président des Républicains Christian Jacob, le tandem LR composé d'Isabelle Perigault et Christian Jacob son suppléant a battu sur le fil le candidat RN Aymeric Durox, avec moins de 900 voix d'avance. La 6e circonscription, traditionnellement LR mais où a eu lieu au second tour un match entre la Nupes et le RN, a vu l'élection de la seule députée RN du département, l'avocate Béatrice Roullaud. Parmi les autres circonscriptions scrutées à la loupe, la 2e a vu Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau, désormais passé chez Horizons et investi par la coalition Ensemble!, être élu avec 57,42% des voix.
Yvelines
Ensemble! a confirmé sa mainmise sur les Yvelines en l'emportant dimanche au second tour des législatives dans 10 des 12 circonscriptions du département. La majorité présidentielle contrôlait déjà 10 circonscriptions de ce département aisé de banlieue parisienne, qui est reste solidement acquis à Emmanuel Macron. La Nupes, qui s'était qualifiée au second tour dans 11 circonscriptions, n'a gagné que deux duels dimanche soir.
Arrivé en tête au premier tour dans la 11e circonscription, celle de la ville de Trappes, William Martinet, ancien syndicaliste étudiant et responsable de l'Unef, l'a emporté de justesse face à la candidate LREM Aurélie Piacenza avec 50,19% des voix. Le cofondateur du parti Génération.s, Benjamin Lucas (Nupes) est lui désormais le représentant de la 8e circonscription au Palais Bourbon, après avoir battu Edwige Hervieux avec 56,41% des voix.
La nouvelle ministre des Outre-mer et députée sortante LREM Yaël Braun-Pivet a été réélue dans la 5e circonscription sans aucune difficulté face à la candidate LFI Sophie Thevenet (61,44%). Aurore Bergé, la présidente du groupe LREM à l'Assemblée nationale, l'a elle aussi facilement emporté face à son adversaire LFI Cédric Briolais (63,27%). L'ex-ministre de la Ville Nadia Hai, élue députée de la 11ème circonscription en 2017, a un peu plus lutté pour être réélue dans la 7e face à une candidate socialiste, Michèle Christophoul, avec 55,64% des voix. Dans la 9e circonscription, le candidat RN Laurent Morin, le seul à s'être qualifié au second tour, a été battu par le député Ensemble! sortant Bruno Millienne, qui a comptabilisé 57,85% des voix.
Proche d'Emmanuel Macron et un temps pressenti pour un poste de ministre, le maire ex-LR de Poissy Karl Olive, investi par Ensemble !, n'a lui non plus connu aucune difficulté (59,94%) face au candidat investi par la Nupes, Edwin Legris.
Essonne
La gauche, qui n'avait fait élire aucun député dans l'Essonne il y a cinq ans, a légèrement réussi dimanche à rattraper son retard sur La République en marche dans ce département, en l'emportant dans trois des 10 circonscriptions. Dans le duel le plus attendu, Jérôme Guedj (Nupes), ancien député socialiste frondeur, a été élu dans la 6e circonscription - dont il était déjà le député entre 2012 et 2014 - en battant la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin avec 53,36% des voix. "Je tiens à prendre acte de la victoire de Jérôme Guedj, je lui adresse mes félicitations républicaines", a réagi cette dernière sur LCI. "Comme le veut la tradition républicaine, je ne ferai pas partie du prochain gouvernement", a-t-elle ajouté. Le député sortant Cédric Villani, qui avait été élu il y a cinq ans sous l'étiquette LREM mais représente dorénavant la Nupes, a pour sa part perdu de 19 voix dans la 5e circonscription. Le mathématicien a été battu par Paul Midy, un candidat investi par la majorité présidentielle, qui l'a emporté avec 18.687 voix (50,03% des suffrages exprimés) contre 18.668 pour Cédric Villani. Celui qui pilote avec succès la stratégie numérique de Jean-Luc Mélenchon, Antoine Léaument, s'est taillé une place de choix dans la 10e circonscription, qui regroupe notamment les villes populaires de Sainte-Geneviève-des-Bois, Fleury-Mérogis et Grigny en l'emportant avec 55,21% des voix face à la candidate Ensemble!. Dans la 2e, le candidat Nupes Mathieu Hillaire a perdu son duel face à une candidate RN, Nathalie Da Conceicao Carvalho. Cette dernière l'a emporté avec 53,27% des voix dans le sud de l'Essonne, une zone plus rurale que le reste du département. Député depuis 1997 de la 8e circonscription de l'Essonne, le président de Debout La France, Nicolas Dupont-Aignan, a conservé la confiance de ses électeurs face à la candidate Nupes Emilie Chazette-Guillet avec 57,26% des voix.
Hauts-de-Seine
La gauche a progressé dimanche lors du second tour des législatives dans les Hauts-de-Seine, la Nupes l'emportant dans quatre circonscriptions du département, même si ce dernier reste acquis à la majorité présidentielle. Gabriel Attal, le ministre délégué des Comptes publics, l'a facilement emporté avec 59,85% des voix dans la 10e circonscription (Issy-les-Moulineaux, Vanves et Boulogne-Sud) face à la candidate Nupes Cécile Soubelet.
Les deux porte-parole de La République en marche candidates dans les Hauts-de-Seine, Maud Bregeon et Prisca Thevenot, ont été facilement élues, avec respectivement 65,75% et 59,11% des voix. Au final, la majorité présidentielle arrive en tête dans huit des 13 circonscriptions du département, le plus aisé de France après Paris. La gauche voit son nombre de députés passer de un à quatre: Elsa Faucillon (Nupes/PCF) a facilement été réélue dans la première circonscription (70,17%) alors qu'Aurélien Saintoul (Nupes/LFI) a renversé la députée sortante Ensemble! Laurianne Rossi dans la 11e (Bagneux-Malakoff-Montrouge) avec 54,76% des voix. A l'issue d'une triangulaire très serrée, l'écologiste de la Nupes Francesca Pasquini est arrivée en tête avec 35,55% des voix, devant Baï-Audrey Achidi (Ensemble!, 34,21%) et Marie-Do Aeschlimann (Les Républicains, 30,24%) dans la 2e (Colombes-Asnières). Une autre écologiste, Sabrina Sebaihi, l'a emporté avec 51% des voix dans la 4e (Suresnes-Nanterre) face à l'élue Ensemble! sortante Isabelle Florennes. Autre triangulaire, dans la 3e circonscription, l'ex-candidat à la primaire LR Philippe Juvin a battu la candidate Ensemble! Aurélie Taquillain. C'est le seul député LR dans ce département, pourtant un des fiefs historiques de la droite. Dans la 9e circonscription où Thierry Solère était député depuis 10 ans, le conseiller d' Emmanuel Macron, mis en examen pour 13 chefs d'accusation, ne s'est finalement pas représenté.
C'est le candidat investi par la majorité présidentielle à sa place, Emmanuel Pellerin, qui l'a emporté avec 53,91% des voix.
Seine-Saint-Denis
En Seine-Saint-Denis, l'alliance de gauche Nupes a raflé les premières places dans les douze circonscriptions dimanche au premier tour des élections législatives dans cette banlieue rouge, bastion historique de la gauche communiste. Détenant sept des douze circonscriptions locales de la législature sortante, la coalition rassemblant les partis LFI, PS, EELV et PCF ambitionne de faire le plein de députés dans ce département populaire, où Jean-Luc Mélenchon a recueilli 49,09% des suffrages au premier tour de la présidentielle. Sur cette terre d'implantation de cadres LFI, le député sortant Alexis Corbière a été élu dès le premier tour avec 62,94% des voix sur 28,16% des inscrits dans la 7e circonscription (Bagnolet et Montreuil). Les autres députés LFI sortants Bastien Lachaud, Clémentine Autain et Eric Coquerel se sont largement qualifiés pour le second tour, leurs scores frisant voire dépassant les 50%, tout comme leur allié Stéphane Peu. Mais la faible participation ne leur permet pas d'être élu dès le premier tour. Les députés LREM Patrice Anato, Sylvie Charrière et Stéphane Testé sont pour leur part en ballotage défavorable, à l'instar d'Alain Ramadier, le seul parlementaire LR de Seine-Saint-Denis, qualifié pour le second tour avec 20,07% des voix face à la candidate Nupes Nadège Abomangoli (39,71%) dans la 10e circonscription. Dans la 5e (Bobigny, Drancy, Le Bourget), le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, pilier de la droite séquano-dionysienne qui brigue un cinquième mandat, est en danger face à l'ex-chroniqueuse de Cyril Hanouna, l'avocate Raquel Garrido (Nupes), arrivée en tête avec 37,9% des suffrages. Étoile montante dans les rangs insoumis, l'ex-porte-parole d'Attac Aurélie Trouvé aborde elle le second tour en position de force face au candidat de la majorité présidentielle Alexandre Saada, pour sa première candidature aux législatives dans la 9e circonscription, laissée vacante par la sortante LFI Sabine Rubin. Dans la 4e circonscription (Dugny, Stains, La Courneuve, Le Blanc-Mesnil), objet d'une lutte interne au PCF, la candidate officielle de la Nupes, Soumya Bourouaha, a l'avantage face au maire de Stains Azzédine Taïbi pour reprendre le flambeau de la communiste Marie-George Buffet, figure tutélaire de l'hémicycle où elle est entrée en 1997
Val-de-Marne
La gauche a réussi à remporter dimanche la majorité des sièges dans le Val-de-Marne, un département important de son histoire.
Les candidats de la Nupes ont remporté six circonscriptions, contre quatre pour la majorité présidentielle. C'est sans surprise dans les villes populaires du Val-de-Marne que la Nupes a réalisé ses meilleurs résultats. Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, a facilement été réélue (67,63%) dans la 10e circonscription (Ivry, Vitry, Kremlin-Bicêtre) alors que Clémence Guetté, la coordinatrice du programme de Jean-Luc Mélenchon, n'a pas eu de problème (64,20%) pour battre le député LREM sortant Jean-François Mbaye dans la 2e (Créteil, Orly, Choisy). Dans la 11e (Arcueil, Cachan, Villejuif), la sénatrice du Val-de-Marne Sophie Taillé-Polian, coordinatrice du mouvement Génération.s, a facilement gagné (63,32%) et change donc de chambre au Parlement. Dans la 7e, la syndicaliste Rachel Kéké, figure de la grève des femmes de chambre de l'Ibis Batignolles, a battu de justesse l'ex ministre des Sports Roxana Maracineanu, avec 50,30% des voix. Au premier tour, les électeurs s'étaient nettement mobilisés pour Rachel Kéké, (37,22% des voix contre 23,77% pour sa rivale LREM). L'avance de Rachel Kéké a fondu: elle l'a emporté avec moins de 200 voix d'avance, l'ancienne championne de natation ayant pu compter sur le report des voix du candidat LR, Vincent Jeanbrun, qui avait fait 18,32% au premier tour.
Même victoire sur le fil pour le jeune Louis Boyard. A 21 ans il réussit à battre le député LREM sortant Laurent Saint-Martin avec 51,98% des voix, devenant l'un des plus jeunes députés de l'histoire. Communistes, socialistes, insoumis et écolos comptaient bien capitaliser dans ce département de banlieue parisienne sur le bon résultat au premier tour de la présidentielle de Jean-Luc Mélenchon (32,67%), devant Emmanuel Macron (29,10%). Le seul député LR du département, l'indéboulonnable Michel Herbillon, qui siège à l'Assemblée depuis 1997, l'a facilement emporté avec 63,27% des voix.
Val-d’Oise
Dans le Val-d'Oise, la majorité présidentielle Ensemble! a relativement bien résisté à l'alliance de gauche Nupes, qui était arrivée en tête dans neuf des dix circonscriptions au premier tour mais n'est parvenue à en emporter que quatre. Au premier tour de l'élection présidentielle, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête avec 33,17%, devant Emmanuel Macron (26,09%), et s'était même largement imposé dans la majorité des grandes villes du département (Garges-lès-Gonesse, Argenteuil, Villiers-le-Bel, Sarcelles). Dans ce département de grande couronne parisienne, les députés sortants Ensemble! Guillaume Vuilletet, Cécile Rilhac, Naïma Moutchou et Dominique Da Silva conservent leur siège. De même qu'Aurélien Taché, élu avec l'étiquette LREM en 2017 mais investi pour ce scrutin par la Nupes. Dans la 6e circonscription, la candidate Ensemble! Estelle Folest, a rattrapé les sept points de retard qui la séparaient de la candidate Nupes Gabrielle Cathala au sortir du premier tour. Elle s'est hissée à la première place, avec 53,47% des suffrages. Dans ce bastion historique des Républicains, la députée sortante Nathalie Elimas, visée par une enquête pour harcèlement moral, avait été évincée dès le premier tour. Depuis une législative partielle en 2018, la droite détenait la 1ère circonscription (Pontoise, Beaumont-sur-Oise) grâce à l'élection d'Antoine Savignat. Au premier tour, son arrivée à la quatrième position l'a exclu de la course. Au second, les électeurs ont préféré l'avocate Emilie Chandler (Ensemble!) à son opposante de la Nupes Leïla Ivorra. Autre circonscription scrutée, la 8e circonscription (Villiers-le-Bel, une partie de Sarcelles et de Garges-lès-Gonesse) perd son député François Pupponi, investi par Ensemble!. L'ancien maire socialiste de Sarcelles accusait un fort retard à l'issue du premier tour (13 points) face à Carlos Martens Bilongo (Nupes), et s'est largemenet incliné au second tour, ne récoltant que 38,28% des voix. Le député LREM sortante Fionaa Lazaar s'incline elle largement face à l'insoumis Paul Vannier dans la 5e circonscription.
L'extrême droite, qui avait atteint le second tour dans la 9e circonscription n'a pas réussi à faire basculer cette terre de l'est du département, à cheval entre communes très urbanisées et villages. Arnaud Le Gall s'est imposé avec 56,42% des votes pour la Nupes face au RN Jean-Baptiste Marly.
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Normandie
Orne
Les deux candidats sortants LR l'ont emporté largement dimanche dans le département rural de l'Orne face au RN, tandis que la troisième candidate sortante, investie par l'alliance de gauche Nupes, a sauvé de justesse son siège face à Ensemble. Dans la 2e circonscription, la sortante Véronique Louwagie (LR), élue pour la première fois en 2012, a devancé largement (60,80%) le RN Alexandre Morel. Dans la 3ème circonscription (Argentan), l'élu sortant LR Jérôme Nury l'emporte avec un écart encore plus fort (69,66%) face au RN Anthony Frémont. Le match était en revanche plus serré dans la 1ère circonscription entre la candidate sortante PS investie par la Nupes Chantal Jourdan, qui a récolté seulement 50,20% des voix face à la candidate d'Ensemble Marie-Annick Duhard. Chantal Jourdan, ancienne psychologue clinicienne, était devenue députée en août 2020 après la démission du socialiste Joaquim Pueyo, qui avait démissionné après avoir remporté la mairie d'Alençon, en raison de la loi encadrant le cumul des mandats.
Seine-Maritime
Les candidats sortants investis par l'alliance de gauche (Nupes) ont conservé leurs sièges dimanche en Seine-Maritime face au RN, tandis que les candidats de la majorité ont remporté de justesse leurs deux duels face au RN et perdu un siège face à la Nupes. En 2017, LREM avait remporté cinq circonscriptions, le PCF trois, et le PS et LR une. Cinq ans plus tard, la majorité présidentielle et la Nupes remportent chacun cinq circonscriptions, avec une prime pour les sortants dans ce département densément peuplé et industriel. Les deux candidats PCF investis par la Nupes ont largement remporté leurs duel face au RN dans les 3ème et 6ème circonscriptions, Hubert Wulfranc (3ème) s'imposant même avec 70,36% des voix. Dans la 4e circonscription de Seine-Maritime, longtemps le fief de Laurent Fabius, la candidate de la Nupes Alma Dufour l'emporte sur le RN Guillaume Pennelle avec 53,72% des voix. La députée sortante investie par Ensemble Sira Sylla, condamnée pour harcèlement moral, avait elle été éliminée dès le premier tour. Gérard Leseul (5ème), unique candidat PS sortant investi par la Nupes dans ce département autrefois dominé par les socialistes, l'a également emporté (55,81%) face au RN Jean-Cyril Montier. Côté majorité, les quatre duels entre Ensemble et la Nupes se sont soldés par trois victoires de la macronie, notamment au Havre avec Agnès Firmin Le Bodo (57,87%). Damien Adam, sortant LREM, l'a emporté d'un cheveu (78 voix) dans la 1ère circonscription (Rouen) face à Maxime da Silva. Dans la 8ème, le communiste Jean-Paul Lecoq, qui avait fait son entrée au palais Bourbon en 2007, conserve son siège avec 65,76% des suffrages face au candidat d'Ensemble. Dans les 9ème et 10ème circonscriptions, les duels entre la majorité et le RN se sont soldés par deux petites victoires. Dans la 9ème, la sortante Stéphanie Kerbarh, exclue de LREM, a été éliminée au 1er tour. La candidate d'Ensemble Marie-Agnès Poussier-Winsback l'emporte avec 50,84% face au RN Nicolas Goury. Dans la 10ème, le sortant Xavier Batut (LREM) a gagné avec 51,05% face à la candidate RN Anaïs Thomas.
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Nouvelle-Aquitaine
Charente
Les deux députés sortants de la majorité présidentielle ont conservé leur siège en Charente, mais la troisième circonscription du département a été remportée par une conseillère régionale RN. Dans cette troisième circonscription, la conseillère régionale Caroline Colombier, militante Rassemblement national de longue date, l'emporte avec 50,24% des voix, devant la candidate d'Ensemble Sylvie Mocoeur (49,76%). Le sortant socialiste Jérôme Lambert, qui briguait un huitième mandat, n'était arrivé qu'en 4e position au premier tour. Dans la 2e circonscription, le RN Marceau Rapasse (44,84%) a été devancé par la sortante Sandra Marsaud (Ensemble!, 55,16%). Dans la 1e, la circonscription d'Angoulême, le sortant Thomas Mesnier (Ensemble!, 50,03%) ne doit sa victoire qu'à 24 voix d'avance devant René Pilato (Nupes, LFI, 49,97%)
Charente-Maritime
Le député sortant Olivier Falorni (DVG) garde son siège de La Rochelle en Charente-Maritime, mais les quatre autres circonscriptions du département sont remportées par des candidats de la majorité présidentielle. La 1e circonscription de La Rochelle était le théâtre d'un duel à gauche, remporté largement par M. Falorni (66,11%) contre l'écologiste Jean-Marc Soubeste (Nupes). Dans la 2e circonscription de Rochefort, laissée vacante par la députée sortante de la majorité présidentielle Frédérique Tuffnell, qui ne se représentait pas, la candidate Ensemble! et nouvelle venue Anne-Laure Babault (51,76%), a battu le candidat LFI investi par la Nupes, Nordine Raymond (48,24%). Dans la 3e circonscription de Saintes, le député sortant LREM (51,18%) Jean-Philippe Ardouin a éliminé la RN Nathalie Collard (48,82%). Même victoire dans la 4e circonscription de Jonzac du député sortant LREM Raphaël Gérard, qui a obtenu 50,90% des voix, devant le RN Pascal Markowsky (49,10%). Dans la 5e circonscription, la RN Séverine Werbrouck, qui était arrivée en tête au 1e tour, a été battue par le candidat de la majorité (Ensemble-Horizons) Christophe Plassard, qui fait son entrée à l'Assemblée avec 51,74% des suffrages. Il remplace le LR Didier Quentin, évincé au 1er tour alors qu'il briguait un 6e mandat.
Corrèze
Les Républicains font carton plein dans les deux circonscriptions de la Corrèze, un "chiraquien de la première heure" remportant un siège détenu par un député de la majorité présidentielle. Dans la première circonscription de Tulle, où le député sortant (ENS-MoDem) Christophe Jerretie avait été éliminé dès le premier tour, Francis Dubois (LR), maire de Lapleau, a battu Sandrine Deveaud (Nupes-LFI) qui était pourtant en tête du scrutin au premier tour.
Le nouveau député qui remporte 53,80% des suffrages, se définit comme un "chiraquien de la première heure". Dans cette circonscription, au premier tour, Annick Taysse, soutenue par François Hollande, était arrivée en 5e position, mettant ainsi un terme à l'élection d'un socialiste dans ce département sans discontinuer, de 1997 à 2017. Dans la 2e circonscription, celle de Brive, la sortante LR Frédérique Meunier est réélue avec 58,40% des voix face à une candidate écologiste adoubée par la Nupes, Chloé Herzhaft.
Creuse
Catherine Couturier (Nupes-LFI) a créé la surprise dans l'unique circonscription de la Creuse en s’imposant, avec 51,44%, face au député sortant Jean-Baptiste Moreau (Ensemble-Renaissance). Arrivés au coude-à-coude au premier tour - environ 26% chacun - les deux candidats se revendiquant "de gauche", lorgnaient sur les voix de droite, notamment celles des électeurs de Jean Auclair (DVD) ancien député et battu au 1er tour avec 17%.
Ce dernier avait appelé à un barrage +Tous contre Moreau+, ce qui pourrait avoir avantagé la représentante de la Nupes. Avec la victoire de Catherine Couturier, retraitée de 63 ans et qui n'est pas une importante figure politique locale, la Creuse renoue avec sa tradition : celle d’avoir toujours élu un député étiqueté de gauche sous la Ve République, sauf en 2017 avec Jean-Baptiste Moreau. Ce dernier avait été élu en 2017 avec 58,22 % des voix.
Dordogne
La Dordogne a globalement tourné le dos à la majorité présidentielle après lui avoir confié ses quatre députés en 2017, élisant dimanche un député du Rassemblement national et deux de la Nupes. Trois des quatre candidats sortants d'Ensemble!, qui avaient tous terminé 2e au 1er tour, ont été battus, dont Michel Delpon (ENS-Renaissance), dominé de seulement 330 voix par le RN Serge Müller (50,44%) dans la 2e circonscription. Cette circonscription, celle de Bergerac, confirme son ancrage RN entrevu au 2e tour de la présidentielle quand elle avait placé Marine Le Pen en tête. Dans la 1ère circonscription, celle de Périgueux, Pascale Martin (Nupes-LFI) a dominé le sortant Philippe Chassaing (ENS-Renaissance) avec 51,85% des voix. Dans le Sarladais (4e circonscription), Sébastien Peytavie (Nupes-EELV) a aisément battu (55,52% des voix) Jacqueline Dubois (divers centre). Cette dernière n'avait pas obtenu officiellement le soutien de la majorité présidentielle mais en bénéficiait officieusement après que Jérôme Peyrat se fut retiré avant le 1er tour à la suite d'une polémique née de sa condamnation pour violences sur son ex-compagne en 2020. Le seul député sortant de la majorité présidentielle reconduit en Dordogne est celui de la 3e circonscription, Jean-Pierre Cubertafon (ENS-Modem), qui a remporté une triangulaire serrée avec 36,52% des voix devant le candidat Nupes-LFI Cyril Girardeau, en tête après le 1er tour, et la cheffe départementale du RN Florence Joubert.
Landes
Les Landes ont reconduit dimanche leurs trois députés sortants, dont l'ex-ministre déléguée aux Anciens combattants Geneviève Darrieussecq (Modem), qui n'avait jamais siégé en raison de sa responsabilité gouvernementale, et le socialiste Boris Vallaud (Nupes). Sans surprise, Mme Darrieussecq (ENS-Modem) a facilement remporté son duel contre Guy de Barbeyrac (Nupes-LFI) avec 55,81% des suffrages. En 2017, elle avait enlevé cette circonscription de Mont-de-Marsan avant de laisser son siège à son suppléant Fabien Lainé une fois nommée au gouvernement. La victoire de M. Vallaud sur le candidat de la majorité présidentielle Jean-François Broquères a été encore plus large dans la 3e circonscription, bastion socialiste depuis 1978, avec 59,92% des voix. En 2017, il l'avait emporté de quelques centaines de voix. Dans la circonscription de Dax et de la côte sud (2e), Lionel Causse (Ensemble!) a conservé sa place à l'Assemblée nationale avec 51,94% face au maire communiste de Tarnos Jean Marc Lespade (Nupes). Les Landes sont un ancien fief historique du parti socialiste, qui a eu trois députés sur trois de 1997 à 2017.
Lot-et-Garonne
Le Lot-et-Garonne, où Marine Le Pen était arrivée en tête au second tour de la présidentielle, a élu deux députées du RN, la majorité présidentielle ne gardant que la circonscription d'Agen. Dans cette première circonscription, le député sortant Michel Lauzzana (ENS-Renaissance) est arrivé en tête avec 51,48% des voix, devant le candidat RN Sébastien Delbosq (48,52%). La Nupes-EELV, également conseillère régionale, Maryse Combres, en position de se maintenir au 2e tour, s'était retirée pour éviter une triangulaire favorable au RN. C'est une triangulaire dans la deuxième circonscription de Marmande qui a porté l'eurodéputée RN Hélène Laporte au Palais-Bourbon, avec 39,44% des suffrages, devant le maire de Virazeil Christophe Courrelongue (Nupes-PS, 30,75%). Le député sortant Alexandre Freschi (ENS-Renaissance), arrivé troisième au premier tour, avait refusé de se retirer contre l'avis de son parti, se disant le plus apte à battre le RN : il est arrivé dernier avec 29,8%. Victoire également du RN à Villeneuve-sur-Lot (3e), l'ancienne circonscription du ministre socialiste Jérôme Cahuzac : la cheffe départementale du RN Annick Cousin (56,97%) a battu le candidat Nupes-LFI, nouveau venu en politique et comédien de profession, Xavier Czalpa (43,03%). Le député sortant Olivier Damasin (Ens-Renaissance) avait été éliminé dès le premier tour.
Pyrénées-Atlantiques
La Nupes, avec le nouveau député Inaki Echaniz (Nupes-PS), s'empare de l'ancien siège du médiatique Jean Lassalle, l'une des six circonscriptions des Pyrénées-Atlantiques où quatre sortants de la majorité présidentielle conservent leurs sièges. Dans la 4e circonscription, le conseiller municipal d'Oloron-Sainte-Marie, Inaki Echaniz (Nupes-PS), 28 ans et CPE au collège, s'est imposé avec moins d'une centaine de voix d'écart (50,11%) face à la conseillère départementale Ensemble-Modem Annick Trounday (49,89%). Dans cette circonscription, Julien Lassalle (Résistons!) avait échoué dès le premier tour à conserver le fief que son frère Jean remportait depuis 2002. Dans la troisième circonscription, celle d'Orthez et de Mourenx, où la majorité présidentielle n'avait pas présenté de candidat face à lui, le dissident socialiste David Habib (DVG) se succède haut la main à lui-même, avec 66,55%. Dans les quatre autres circonscriptions, les sortants de la majorité présidentielle conservent leurs sièges. Sur la côte basque, Vincent Bru (Ensemble-Modem) retrouve sans difficulté son siège (60,21%) face au candidat de la Nupes Tom Dubois-Robin. Dans la 1e (Pau-Jurançon), Josy Poueyto (Ensemble-MoDem) devance de peu Jean-Yves Lalanne (Nupes) avec 50,78% ; dans le 2e (Pau-pays de Morlaas) Jean-Paul Mattei (Ensemble-MoDem) l'emporte de loin face à Cécile Faure (Nupes) avec 54,71%, tout comme Florence Lasserre (Ensemble-MoDem) dans la 5e - Bayonne-Anglet - avec 54,40 %.
Deux-Sèvres
Dans les Deux-Sèvres, la députée sortante Delphine Batho, adoubée par la Nupes, conserve son siège tandis que la majorité présidentielle garde les deux autres circonscriptions. Dans la 2e circonscription de Melle, l'ancienne protégée de Sègolène Royal, passée ensuite chez EELV, Delphine Batho, est reconduite avec 57,88% des voix devant la candidate d'Ensemble! Cécilia Rochefort (42,12%). Dans la 1ère circonscription, à Niort, le candidat de la majorité présidentielle Bastien Marchive remporte 51,99 % des suffrages face au candidat LFI de la Nupes François Charron (48,01%). Il conserve dans le giron d'Ensemble cette circonscription qui était détenue par l'élu LREM Guillaume Chiche jusqu'à son départ de la majorité présidentielle en 2020. Guillaume Chiche avait raté la marche du premier tour, loin derrière. Dans la 3e circonscription de Bressuire-Thouars, le sortant Jean-Marie Fiévet (58,27%), ancien pompier professionnel sous la bannière Ensemble!, devance largement la candidate de la Nupes-LFI Juliette Woillez
Vienne
La majorité présidentielle a sauvé dimanche trois circonscriptions sur les quatre qu'elle détenait dans la Vienne, concédant à la Nupes la 1ère (Poitiers).
Dans cette 1ère circonscription en partie à Poitiers, la sortante Ensemble! Françoise Ballet-Bru n'a pu rattraper son retard de quatre points au premier tour face à Lisa Belluco (Nupes-EELV). Lisa Belluco, inspectrice de l'environnement de 31 ans, proche de la maire écologiste de Poitiers Léonore Moncond'huy, remporte le scrutin avec 51,36%. Les trois autres candidats macronistes devaient affronter un candidats Nupes et deux RN. Dans la 2e circonscription, le sortant Sacha Houlié qui a vu sa permanence plusieurs fois dégradée durant son mandat, remporte 51,19% des suffrages, face à Valérie Soumaille (Nupes). Dans la 3e circonscription du Sud-Vienne (Civray), le candidat de la majorité Pascal Lecamp (Ensemble-Modem) pourtant au coude-à-coude au premier tour avec le RN Eric Soulat, remporte largement l'élection avec 54,14% des voix. Dans cette circonscription, le député sortant Jean-Michel Clément, un ancien socialiste réélu en 2017 avec En Marche et qui repartait sous la bannière de Place publique (centre-gauche), a été éliminé dès le premier tour. Dans la 4e circonscription de Châtellerault, un territoire marqué par un bassin industriel qui souffre, le député sortant Nicolas Turquois (Ensemble-Modem) se maintient avec 54,58%, face à la RN Marion Latus.
Haute-Vienne
La Haute-Vienne a renoué avec son vote traditionnel de gauche en lâchant dimanche la majorité présidentielle, à laquelle elle avait confié ses trois députés en 2017, pour élire à leur place trois candidats de la Nupes. Dans la 1ère circonscription, qui inclut la principale ville, Limoges, la candidate Ensemble! Sophie Beaudouin-Hubière, qui était la seule élue de 2017 à se représenter, a été battue par Damien Maudet (Nupes-LFI), crédité de 53,41% des voix. Dans la 2e circonscription, où Jean-Baptiste Djebbari, ex-ministre des Transports, avait été élu en 2017, c'est le candidat socialiste de la Nupes Stéphane Delautrette qui est arrivé largement en tête avec 61,47% devant la Rassemblement national (RN) Sabrina Minguet, qui a tout de même amélioré de près de 20 points son score du 1er tour. Et dans le nord du département (3e circonscription), historiquement très ancré à gauche, la Nupes-LFI Manon Meunier (52,10%) a dominé le candidat Ensemble! Geoffroy Sardin.
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Occitanie
Ariège
Le socialiste dissident Laurent Panifous, élu député de la deuxième circonscription de l'Ariège dimanche, en battant le sortant LFI, se situe dans une opposition "responsable" à Emmanuel Macron. Ce directeur d'Ehpad, âgé de 42 ans, est maire du village du Fossat et président de la communauté de communes Arize-Lèze. Ce social-démocrate a bénéficié d'un report de voix d'électeurs anti-Mélenchon. Le candidat LREM battu au premier tour et un ancien dirigeant LR ont appelé à voter pour lui. Dans ce département historiquement socialiste, où les deux sièges sont passés en 2017 à La France insoumise à la surprise générale, Laurent Panifous était hostile à la Nouvelle union populaire écologiste et sociale. Il fait partie des dissidents socialistes soutenus par la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga. Perdre les deux sièges en 2017, avait été vécu par le PS ariégeois comme une humiliation. Laurent Panifous était investi d'une mission, il était pour lui "inimaginable que le PS n'ait pas de député en Ariège", un département rural et montagneux où le parti est profondément ancré. Partisan d'une gauche "du réel, démocratique et de gouvernement, attachée au pouvoir d'achat et à l'Europe", il voudrait notamment s'engager à l'Assemblée nationale sur des questions de santé.
Aude
Trois sur trois: dans l'Aude, les candidats du Rassemblement national ont créé la surprise dimanche, passant devant le député sortant LREM et deux candidates Nupes. La plus grande sensation vient de la deuxième circonscription, celle de Narbonne. Frédéric Falcon, âgé de 36 ans et qui participait pour la première fois à une élection, arrache son siège au député macroniste sortant Alain Péréa, avec 52,53% des voix. Dans la première circonscription, Christophe Barthès, un viticulteur de 55 ans passe devant la socialiste investie par la Nupes Sophie Courrière-Calmon avec 53,56% des votes. Et dans la troisième circonscription, à 28 ans, le plus jeune des candidats RN audois, Julien Rancoule, élimine la candidate insoumise Johanna Adda--Netter avec 53,32% des suffrages. Dans les trois circonscriptions de ce département historiquement socialiste, Marine Le Pen était arrivée en tête au second tour de la présidentielle. Et depuis 2017, le département était représenté à l'Assemblée nationale par trois députés LREM.
Aveyron
Le député sortant Stéphane Mazars (LREM/Ensemble!) a été réélu sans surprise au second tour des législatives dimanche dans la première circonscription de l'Aveyron, la majorité présidentielle perdant la 2e au profit de la Nupes, mais gagnant la 3e jusque là détenue par LR.
Stéphane Mazars, élu de la République en marche en 2017, a obtenu 63,83% des voix dans la circonscription qui compte Rodez et le nord du département, contre 36,17% au jeune Léon Thébault (EELV/Nupes), l'un des rares candidats écologistes investis dans la région par la Nouvelle union populaire écologique et sociale. Le 12 juin, l'avocat de 53 ans, donné favori pour l'emporter dès le premier tour, avait été mis en ballotage à 42,46% contre 21,55% à l'étudiant en Sciences politiques âgé de 21 ans. Dans la 2e circonscription, qui comprend l'ancien bassin minier de Decazeville marqué par le récent conflit social à la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM), Laurent Alexandre, sympathisant LFI "pas encarté" et investi par la Nupes, a été élu avec 50,99% des suffrages. Il l'a emporté de peu face à Samuel Deguara (LREM/Ensemble!), qui tentait de succéder à la députée sortante macroniste Anne Blanc et a recueilli 49,01%. Le candidat de la majorité présidentielle Jean-François Rousset (LREM/Ensemble!) s'est en revanche imposé dans la 3e, détenue auparavant par les Républicains. Il a recueilli 53,71% des voix contre 46,29% à Michel Rhin (LFI/Nupes). Au premier tour, avec 27,09% l'Insoumis Michel Rhin, dont c'était la première élection, avait pourtant devancé Jean-François Rousset, Marcheur de la première heure, qui avait obtenu 25,15%. Depuis septembre dernier, cette circonscription, qui couvre le sud du département et détenue par la droite depuis 70 ans, était privée de député à la suite de la démission d'Arnaud Viala (LR) pour la présidence du département, et le désistement de son suppléant.
Gard
Le Gard, largement acquis au macronisme dans l'Assemblée sortante avec cinq députés sur six, a démontré dimanche qu'il était désormais une terre fertile pour le Rassemblement National, avec quatre sièges, contre un seul pour le camp d'Emmanuel Macron et un pour la Nupes. Avec 44,9% des suffrages exprimés en sa faveur à l'échelle du département, le parti de Marine Le Pen devance l'alliance forgée par Jean-Luc Mélenchon, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), en légère baisse par rapport au premier tour avec 24,5%, selon la Préfecture du Gard. La coalition Ensemble! d'Emmanuel Macron termine 3e, avec 30,5% des voix. Dans la 2e circonscription, terre de Camargue favorable de longue date à l'extrême droite, le député RN sortant, Nicolas Meizonnet, ex-suppléant de Gilbert Collard, a conforté son bon premier tour et l'a emporté largement, avec 56,65% des voix, sur son adversaire du mouvement Horizons d'Edouard Philippe, Yvan Lachaud. Le camp macroniste, qui avait placé ses candidats dans quatre circonscriptions au second tour, n'en gagne finalement qu'une. Le rescapé est le sortant Philippe Berta, candidat MoDem, qui affrontait l'ancien rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité, Nicolas Cadène, investi sous la bannière de la Nupes, tendance EELV. "Je suis le seul député de la majorité présidentielle, et le seul démocrate, à +rester en vie+ sur ce département. Il y a des raisons d'être raisonnablement inquiet", a réagi M. Berta sur France 3 Languedoc . Les deux autres candidats d'Ensemble! ont mordu la poussière, à commencer par la présidente de la commission de la Défense au sein de l'Assemblée nationale sortante, Françoise Dumas (LREM), qui laisse son siège de la 1re circonscription au directeur de cabinet du maire RN de Beaucaire, Julien Sanchez. Autre député sortant investi par Ensemble!, Anthony Cellier a été battu par la RN Pascale Bordes, une avocate de 60 ans conseillère municipale d'opposition à Bagnols-sur-Cèze. Par ailleurs, deux duels opposaient le RN à la Nupes. Dans la 5e circonscription, Michel Sala, militant de gauche depuis plus de 40 ans et maire d'un petit village des Cévennes, a remporté ce siège de député pour la France Insoumise. Dans la 4e circonscription par contre, c'est un ex-Zemmouriste de 32 ans, Pierre Meurin, qui a apporté un dernier siège au parti de Marine Le Pen.
Haute-Garonne
La Haute-Garonne, ancien fief socialiste, est désormais une place forte de la Nupes, qui détient dans ce département six sièges sur dix, grâce à des candidats LFI, EELV, PS ou sans étiquette. Réussissant son pari de placer au second tour tous ses candidats, dont huit étaient en ballottage favorable, elle a réalisé des scores ébouriffants dans plusieurs circonscriptions, notamment à Toulouse. La coalition de gauche qui voulait envoyer Jean-Luc Mélenchon à Matignon aurait même pu enlever deux circonscriptions de plus, mais ses candidats ont été battus de justesse, avec trois et 211 voix de retard sur les candidats de LREM. Dans la 1ère circonscription, qui s'étend de la place du Capitole à Blagnac, Hadrien Clouet, sociologue de 30 ans et mélenchoniste depuis 2009, a été élu avec 54,22% des voix. Il a brisé les espoirs du candidat LREM Pierre Baudis, novice en politique de 34 ans, fils et petit-fils de deux anciens maires de Toulouse et députés. La Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes) signe paradoxalement son meilleur résultat dans la 8e circonscription de Haute-Garonne, qui va des Pyrénées à la vallée de la Garonne, où un candidat peu en phase avec les thèses de Jean-Luc Mélenchon a été élu. Député PS sortant, Joël Aviragnet comptait Carole Delga, notoirement opposée à la Nupes, comme directrice de campagne. Il a totalisé 60,39% des voix, devant le seul candidat RN présent au second tour dans ce département, Loïc Delchard (39,61%).
Les huit autres circonscriptions opposaient des candidats de la Nupes et d'Ensemble. Dans la 4e, celle du quartier sensible du Mirail, à Toulouse, François Piquemal, responsable local de Droit au logement (DAL) et sympathisant LFI de 37 ans, s'impose presqu'aussi largement avec 59,26% des suffrages. Candidate EELV-Nupes, Christine Arrighi, 62 ans, devient la première députée écologiste de Haute-Garonne. Avec 58,5% des voix, elle stoppe l'activité parlementaire de la députée macroniste sortante Sandrine Mörch, qui avait défait Manuel Bompard (LFI) en 2017. La coalition présidentielle a essuyé une tempête en Haute-Garonne. Sur les neuf députés sortants, elle n'en conserve que quatre. Dans la 6e circonscription Monique Iborra (LREM, ex-PS) ne devance ainsi que de trois voix, sur 55.000 suffrages exprimés, le candidat Nupes-PS Fabien Jouve. Un écart minime de 211 voix a également permis à une candidate d'Ensemble, Dominique Faure, du Parti radical, d'apporter un siège à Emmanuel Macron dans la 10e circonscription, face à la candidate Nupes-GénérationS Alice Assier, une sociologue de 25 ans. A l'issue de ces législatives, la gauche redevient majoritaire en Haute-Garonne en nombre de députés envoyés à l'assemblée nationale, sans pour autant atteindre les chiffres de 2012, quand le PS avait raflé neuf des dix sièges.
Gers
Le député macroniste sortant Jean-René Cazeneuve a conservé son siège de député dans le Gers dimanche, tandis que dans l'autre circonscription du département, le dissident PS David Taupiac l'a emporté. Avec 52,51% des voix, Jean-René Cazeneuve, élu en 2017 sous la bannière d'En Marche, a décroché un deuxième mandat dans la première circonscription gersoise face au candidat issu de La France insoumise et investi par la Nupes Pascal Levieux. Au terme d'une campagne tendue entre les deux hommes, le marcheur a confirmé la tendance entrevue lors du premier tour où il avait pris la première place avec 31,49%. Dans la deuxième circonscription du Gers, où la sortante PS ne se représentait pas, David Taupiac, un dissident venu du Parti socialiste et qui a refusé l'investiture de la Nouvelle Union populaire et sociale, a été élu. Ce consultant aéronautique soutenu par la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga a largement battu Maëva Bourcier en recueillant 62,98% des suffrages. Au premier tour, il avait évincé la candidate de la Nupes, arrivée en troisième position.
Hérault
Le camp d'Emmanuel Macron, le Rassemblement National (RN) et l'alliance de la gauche et des écologistes (Nupes), les trois grandes forces qui composent la scène politique nationale en recomposition, ont gagné chacun trois sièges de députés dans l'Hérault dimanche. Le résultat de ces législatives est une déception pour les troupes d'Emmanuel Macron, qui avaient remporté sept des neuf circonscriptions du département lors des législatives 2017, après sa première élection à l'Elysée. C'est aussi une demi-déception pour les candidats regroupés sous la bannière de Jean-Luc Mélenchon, qui s'étaient qualifiés la semaine dernière dans les neuf circonscriptions du département mais qui ne remportent finalement que trois duels.
Dans l'Assemblée sortante, La France Insoumise (LFI) ne comptait qu'une seule députée, mais les militants de l'Hérault espéraient un meilleur score au second tour. Plusieurs candidats battus ont reproché dimanche aux élus socialistes régionaux d'avoir soutenu des candidatures dissidentes au premier tour, dont les reports de voix ont été décevants à leurs yeux. Ils ont aussi accusé les ténors de la macronie de n'avoir pas suffisamment appelé à faire barrage à l'extrême droite. Le Rassemblement National, pour sa part, peut plus que jamais compter sur la force de frappe du couple Ménard à Béziers, où Emmanuelle, députée sortante et épouse du maire Robert, a pulvérisé son adversaire de la Nupes avec 69,83% des voix. Le parti de Marine Le Pen a en outre nettement gagné la très étendue 5e circonscription, dans l'ouest du département, et la 7e, du côté de Sète et d'Agde, face aux candidats soutenus par Jean-Luc Mélenchon. Le parti d'extrême droite ne parvient cependant pas à s'imposer dès que la circonscription touche ou frôle Montpellier, bastion historique de la gauche. Dans la 2e "circo", entièrement située sur le territoire de Montpellier, une jeune professeur d'anglais de 32 ans peu connue, Nathalie Oziol, a écrasé, avec plus de 63% des voix, sa concurrente macroniste, Annie Yague. Dans la 8e, Sylvain Carrière, jeune délégué commercial en jardinerie et animalerie, qui se présentait également sous les couleurs de la Nupes, a battu un conseiller régional RN. Scénario similaire dans la 4e, où un enseignant amateur de jazz, Sébastien Rome, l'emporte de peu face à une candidate du RN. Le camp macroniste sauve les meubles grâce à deux sortants, Patricia Mirallès, dans la 1re circonscription, au sud de Montpellier, et Patrick Vignal dans la 9e, aux portes de la Camargue. Quant à l'ex-LR investie par Ensemble! Laurence Cristol, elle a gagné la 3e circonscription, délaissée par l'ex-étoile de la macronie Coralie Dubost, forcée de se retirer de la vie politique après avoir été épinglée pour un usage jugé dispendieux de ses indemnités parlementaires, ce qu'elle avait démenti.
Lot
Le numéro 3 des Républicains Aurélien Pradié a été réélu dimanche en balayant la candidate de la Nupes, dans la première circonscription du Lot, alors que la triangulaire LFI-LREM-PS a tourné à l'avantage de la députée LREM sortante dans la seconde. Si le score de Valérie Pécresse à la présidentielle (5% dans le Lot) avait fait peser une incertitude sur la réélection du secrétaire général de LR, le doute a été levé dès le premier tour des législatives, quand le député sortant de 36 ans a rassemblé 45,46% des suffrages. Au second tour du scrutin dans la première circonscription du Lot, avec 64,63% des voix, Aurélien Pradié a largement devancé la candidate LFI/Nupes Elsa Bougeard, qui ne recueille que 35,37% des bulletins de vote. Elu à la surprise générale en 2017 à 31 ans, Aurélien Pradié, consolide son ancrage dans son département et sort renforcé des législatives au sein de son parti, comme promoteur d'une droite sociale et d'une rupture avec le sarkozysme. Dans la deuxième circonscription du Lot, la triangulaire très indécise, tant les candidats étaient proches au premier tour (LFI 23,73%, LREM 23,70%, PS 23,16%), a favorisé la députée sortante LREM Huguette Tiegna. Avec 34,14% au second tour, elle devance de 126 voix le candidat Nupes Thierry Grossemy (33,80%). Le PS dissident Christophe Proença (32,06%) arrive en troisième position.
Lozère
La droite a conservé dimanche la Lozère, le député sortant UDI Pierre Morel-à-l'Huissier ayant réussi à combler son retard du premier tour sur la candidate écologiste de la Nupes Sandrine Descaves, remportant ainsi son ticket pour un cinquième mandat consécutif. Qualifié de justesse pour le second tour avec 18,74% et 6.171 voix, M. Morel-à-l'Huissier, élu dans l'unique circonscription de la Lozère depuis 2002, a bénéficié d'un excellent report des suffrages dans ce département rural traditionnellement favorable à la droite. Bien qu'apparu fragilisé par une enquête du média d'investigation en ligne Mediapart l'accusant d'avoir mis en place un système de rétrocession de faux frais remboursés par l'Assemblée nationale, ce qu'il dément, M. Morel-à-l'Huissier a recueilli 17.355 voix au second tour, soit 54,28% des suffrages exprimés. "Il va falloir compter avec Pierre Morel à Paris. C'est une belle élection, claire, nette et précise. Compte tenu de la restructuration politique en cours, j'aurai un rôle important à jouer", a déclaré à Mende le député réélu, à un petit groupe de journalistes. Arrivée largement en tête dimanche dernier avec 6.637 voix (25,41%), la candidate insoumise de l'alliance de gauche et des écologistes Nupes, Sandrine Descaves, a à l'inverse plafonné au second tour, remportant 14.620 voix, soit 45,72%. "Notre score est loin d'être ridicule, nous ne sommes pas à terre, on va continuer le combat. Je salue (la victoire) de M. Morel, mais qu'il fasse attention, on sera là", a réagi devant un groupe de journaliste Mme Descaves, Lozérienne d'adoption et "technicienne Forêt" au Parc national des Cévennes L'abstention a été de 40,78% dimanche, contre 41,63% au premier tour.
Pyrénées-Orientales
Le Rassemblement national fait un sans faute dans les Pyrénées-Orientales où ses quatre candidates, membres de l'équipe municipale du maire RN de Perpignan Louis Aliot, ont été élues députées face à trois candidats Ensemble! et une candidate Nupes. Dans la première circonscription, Romain Grau, député LREM depuis 2017, doit céder sa place à Sophie Blanc, 54 ans, qui l'emporte avec 53,87% des suffrages. Dans la deuxième circonscription, remportée en 2017 par Louis Aliot, Anaïs Sabatini, une avocate de 32 ans, a balayé la candidate Ensemble! Frédérique Lis avec 61,23% des voix.
Sandrine Dogor-Such, 51 ans, passe devant la seule candidate insoumise investie par la Nupes dans ce département, Nathalie Cullell, ancienne responsable des "gilets jaunes", raflant 54,11% des voix. Et dans la quatrième circonscription, Michèle Martinez, une proche de Louis Aliot âgée de 54 ans, passe devant le candidat LREM sortant Sébastien Cazenove avec 56,28% des bulletins. Dans les quatre circonscriptions des Pyrénées-Orientales, l'un des départements les plus pauvres de France métropolitaine, Marine Le Pen était arrivée en tête au second tour de la présidentielle, avec respectivement 51,78%, 60,62%, 54,27% et 56,69% dans les quatre circonscriptions. Les quatre candidates RN étaient toutes arrivées en tête au premier tour. "Le grand chelem, quatre députées, merci!", a tweeté Louis Aliot dans la soirée. "On sentait que c'était possible par l'accueil qu'on avait sur le terrain, et là on voit clairement qu'il n'y a plus de plafond de verre", a déclaré à l'AFP le maire de Perpignan. Pour lui, "le plus dur reste à faire" car le département "a été beaucoup abîmé par la politique qu'ont menée la gauche et la droite depuis trop longtemps".
Tarn
Les trois principaux blocs politiques à l'issue de ces élections législatives ont chacun obtenu un siège dans le Tarn dimanche, marquant le recul de la majorité présidentielle qui avait présenté ses trois députés sortants. Pour la première fois, le Tarn comptera un député RN en la personne de Frédéric Cabrolier, militant historique du parti d'extrême-droite dans le département. Lors du deuxième tour qui l'opposait à Gérard Poujade, un ancien du PS passé à La France insoumise et investi par la Nupes, Frédéric Cabrolier l'a emporté avec 53,09%. Muriel Roques-Etienne, députée sortante macroniste, avait été éliminée dès le premier tour. La Nupes a connu un sort plus favorable dans la deuxième circonscription englobant Carmaux, ville d'origine de Jean Jaurès, Gaillac ou encore Graulhet. Dans le cadre d'une triangulaire, Karen Erodi (37,5%), militante LFI, y a devancé la députée sortante macroniste Marie-Christine Verdier-Jouclas (35,05%) et le délégué départemental du RN Julien Bacou (27,45%). Seul Jean Terlier, qualifié in extremis pour le second tour dans la troisième circonscription, a conservé son siège pour le parti présidentiel. Il a devancé Julien Lassalle, candidat issu de La France insoumise investi par la Nupes, avec 53,71%. Jean Terlier avait rallié le second tour avec seulement 14 voix d'avance sur la candidate RN Virginie Callejon lors du premier tour.
Tarn-et-Garonne
La cheffe du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Valérie Rabault, a décroché un 3e mandat consécutif en étant réélue au second tour des législatives dimanche dans le Tarn-et-Garonne, où le Rassemblement national a emporté l'autre siège avec Marine Hamelet. Valérie Rabault, 49 ans, dont le nom avait circulé pour le poste de Premier ministre, l'a largement emporté avec 58,29% des voix contre 41,71% au candidat du RN Pierre Poma, 64 ans, adhérent du Front national puis du RN depuis les attentats de novembre 2015. Au premier tour, la députée sortante avait recueilli 33,33% des suffrages contre 22,44% à Pierre Poma, ancien agriculteur reconverti dans le secteur de la sécurité jusqu'à sa retraite. Le RN s'est en revanche imposé dans la 2e circonscription avec Marine Hamelet, 54 ans, qui faisait pourtant figure de parachutée car vivant en Haute-Garonne, mais elle a obtenu 54,99% face au conseiller départemental Christian Astruc (Ensemble!), à 45,01%. Le 12 juin, cette militante de longue date, mais qui n'a jamais eu de mandat, avait pris la tête du premier tour avec 31% des voix contre 20,58% à son adversaire. Le Parti radical de gauche avait alors perdu une circonscription qu'il détenait depuis quinze ans, la députée sortante et ex-ministre du Logement puis du Commerce sous François Hollande, Sylvia Pinel, qui tentait un quatrième mandat, ayant été éliminée dès le premier tour.
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Pays de la Loire
Loire-Atlantique
La majorité présidentielle et l'alliance de gauche de la Nupes ont chacun remporté cinq circonscriptions en Loire-Atlantique, une percée pour la gauche mais une déconvenue pour la coalition présidentielle, qui détenait jusqu'ici l'ensemble du département. La première circonscription, celle de l'ancien ministre François de Rugy, a été remportée par son suppléant, Mounir Belhamiti (Ensemble-Renaissance), qui enregistre 52,08% des voix face au candidat investi par le Parti socialiste, Karim Benbrahim. Il retrouvera ainsi les bancs de l'Assemblée nationale, où il avait siégé entre octobre 2018 et août 2019, quand François de Rugy était ministre de la Transition écologique. L'ancienne secrétaire d’État auprès de Jean-Michel Blanquer, Sarah El Haïry, conserve son siège dans la cinquième circonscription, celle de Nantes et Carquefou, avec 54,41% des voix face à la candidate investie par LFI, Sabine Lalande. Dans la troisième circonscription, fief de l'ancien Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, la candidate investie par LFI, Ségolène Amiot (55,70%), l'emporte quant à elle face à la députée sortante de la coalition présidentielle, Anne-France Brunet. La Nupes enregistre son meilleur score dans la quatrième circonscription, celle de Nantes et Rezé, où la candidate investie par EELV, Julie Laernoes, remporte 58,03% des suffrages face à la députée sortante de la coalition présidentielle, Aude Amadou (41,97%). Dans les deuxième et huitième circonscriptions, les candidats LFI Andy Kerbrat et Matthias Tavel battent leurs rivales, les députées sortantes Valérie Oppelt et Audrey Dufeu, avec respectivement 55,80% et 54,45% des voix. La sixième circonscription, la plus vaste et la plus rurale du département, a préféré l'écologiste Jean-Paul Raux (52,84%) au candidat investi par Ensemble, Jordan Esnault. Dans la septième circonscription, celle de La Baule-Escoublac et du Croisic, la députée de la coalition présidentielle, Sandrine Josso, conserve son siège avec une avance confortable (57,06%) sur sa rivale communiste, Véronique Mahé. Dans les circonscriptions de Pornic (neuvième) et de Clisson (dixième), les sortants réinvestis par Ensemble-Renaissance, Yannick Haury (53,12%) et Sophie Errante (56,52%), se maintiennent face aux candidats LFI, Hélène Macon et Bruno Cailleteau.
Maine-et-Loire
La majorité présidentielle a raflé six sièges sur sept au second tour des législatives dans le Maine-et-Loire, le septième allant à une député LR réélue.
Dans les sept circonscriptions, les candidats élus faisaient face à chaque fois à des adversaires investis par l'alliance des partis de gauche de la Nupes.
Dans la 1ère circonscription, à Angers-Nord, où le député écologiste ex-LREM Matthieu Orphelin ne se représentait pas, le candidat macroniste François Gernigon (Horizons) l'emporte avec 55,22% des suffrages dans cette circonscription historiquement ancrée au centre-droit. Dans la 2e (Angers-sud), la sortante macroniste Stella Dupont est reconduite avec un score de 56,76%. Dans la 3e (Saumur-nord), la sortante LR Anne-Laure Blin, élue en 2020 lors d'une législative partielle après la démission du député Jean-Charles Taugoudeau, est confirmée avec 60,65% des suffrages. A Saumur-sud (4è), la sortante macroniste et vice-présidente de l'Assemblée nationale depuis 2019, Laëtitia Saint-Paul, conserve son fauteuil avec 60,33% des voix. Dans la 5e (Cholet), le sortant macroniste et ingénieur chez Thales Denis Masseglia est également reconduit avec le soutien de 60,76% des votants. Dans la 6e (Angers-Mauge), la sortante LREM Nicole Dubre Chirat est confirmée avec un score de 57,60%. Quant au candidat Modem Philippe Bolo, investi par la majorité présidentielle dans la 7e circonscription (Angers-Segré), il est élu avec 50,56% des suffrages exprimés.
Mayenne
La coalition macroniste a remporté deux des trois sièges de députés en jeu en Mayenne, un département marqué par la continuité puisque le troisième siège revient à Guillaume Garot, ancien maire socialiste de Laval, largement réélu sous l'étiquette Nupes. Dans la 1ère circonscription, plus urbaine, Guillaume Garot (PS-Nupes), 56 ans, ex-ministre de l'Agroalimentaire de François Hollande, l'a emporté avec 63,23% des voix, face à la candidate Ensemble-Renaissance Béatrice Mottier. La 2e circonscription sera à nouveau représentée par la députée sortante, Géraldine Bannier (Ensemble-Modem), 42 ans, réélue avec 58,62% des voix, face à un candidat EELV/Nupes, Grégory Boisseau. La 3e circonscription avait été tranchée dès le premier tour. L'ex-UDI passé à Horizons!, Yannick Favennec-Bécot, 64 ans, avait été réélu pour un 5e mandat, en l'emportant avec 57,13% des suffrages.
Sarthe
Les candidats de la majorité présidentielle et de la gauche (Nupes) ont remporté dimanche, dans la Sarthe, leurs duels face aux candidats RN qui s'étaient qualifiés dans quatre des cinq circonscriptions de ce département rural, ancré à droite. Dans la Sarthe, où Emmanuel Macron et Marine Le Pen étaient arrivés au coude-à-coude au 1er tour de la présidentielle, les candidats d'Ensemble et de la Nupes ont éliminé de peu le RN dans les 3ème et 4ème circonscriptions, plus largement dans les 2ème et 5ème, où la prime est allée aux sortants. Dans la 2ème, la sortante socialiste investie par la Nupes Marietta Karamanli l'a largement remporté (63,06%) face à la candidate RN Angélique Furet (36,94%). Dans la 5ème, le député macroniste sortant et ex-LR Jean-Carles Grelier a réalisé 59,51% des suffrages face la candidate RN Victoria De Vigneral (40,49%). Dans la 1ère, où le sortant LREM Damien Pichereau ne se représentait pas, la candidate de la majorité Julie Delpech conserve le siège pour la majorité macroniste (54,90%) face à la candidate de la Nupes Ghislaine Bonnet (45,10%). Le match fut en revanche très serré face au RN dans les 3ème (La Flèche) et 4ème circonscriptions (Allonnes, Le Mans, Sablé-sur-Sarthe). Dans la 3ème, où la sortante Pascale Fontenel-Personne ne se représentait pas, le candidat MoDem investi par Ensemble, Eric Martineau, l'emporte avec seulement 50,98% des voix face au RN Bruno Pinçon.
Dans la 4ème, Elise Leboucher (LFI), qui s'était qualifiée face à la sortante Sylvie Tolmont, dissidente PS, l'emporte de peu (50,15%) face au RN Raymond de Malherbe.
Vendée
La coalition présidentielle conserve dimanche quatre circonscriptions sur cinq en Vendée, perdant un siège au profit de la maire des Herbiers, proche de Philippe de Villiers. Véronique Besse (divers droite) a été élue avec 59,69% des voix dans la quatrième circonscription, face à la députée sortante Martine Leguille-Balloy (Ensemble-Renaissance). Elle reprend ainsi le siège qu'elle avait occupé à l'Assemblée nationale entre 2005 et 2017.
Dans la troisième circonscription, celle des Sables d'Olonne et de Noirmoutier, le député sortant de la coalition présidentielle, Stéphane Bouchou, récolte 61,48% des suffrages, battant largement la candidate RN, Corinne Fillet (38,52%). Même dynamique dans la cinquième circonscription, où Pierre Henriet (Ensemble-Renaissance, 60,94%) l'emporte sur la candidate RN, Isabelle Magnin (39,06%). L'écart est un peu plus serré avec les candidats de la Nupes, en ballotage dans les première et deuxième circonscriptions. Dans celle de La-Roche-sur-Yon et des Essarts, le député sortant, Philippe Latombe, rempile pour un second mandat, rassemblant 56,74% face à la candidate investie par EELV, Lucie Etonno (43,26%).
Egalement réélue dans la circonscription de La-Roche-sur-Yon et Chantonnay, Béatrice Bellamy (Ensemble, 58,42%) l'emporte sur le candidat LFI, Nicolas Helary.
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Provence-Alpes-Côte d’Azur
Alpes-de-Haute-Provence
Les Alpes-de-Haute-Provence ont fait peau neuve dimanche, en se choisissant deux nouveaux visages, du Rassemblement national et de l'alliance de gauche Nupes, pour remplacer les députés du camp macroniste, l'ex-ministre Christophe Castaner et Delphine Bagarry, pourtant investie cette fois-ci par la Nupes. Christophe Castaner, ancien socialiste figure des macronistes de la première heure, a subi une cuisante défaite à 56 ans dans son propre fief, se faisant doubler par Léo Walter (Nupes), directeur d'école et engagé de longue date dans le soutien aux migrants et les luttes antiracistes.
Une claque notamment à Forcalquier, ville dont Christophe Castaner a été le maire pendant 16 ans, et où il est largement battu, totalisant seulement 43,42% des voix. "Je prends acte du résultat dans ma circonscription, avec une grande tristesse. Ce mandat m’a permis d’être au service de notre territoire, que j'aime passionnément. Merci à ceux qui m'ont fait confiance. Je souhaite le meilleur à Léo Walter et à nos Alpes-de-Haute-Provence", a réagi l'ex-ministre dans un tweet. Lors du premier tour des législatives, Christophe Castaner, avait devancé de justesse (30,16%) son adversaire Léo Walter (29,30%). La candidate RN avait elle été éliminée, tandis que dans la 1e circonscription voisine, le parti d'extrême droite était en tête au premier tour. Une tendance confirmée dimanche soir avec la défaite de la députée sortante Delphine Bagarry. Marcheuse en 2017, aujourd'hui investie par la Nouvelle union populaire écologiste et sociale, elle a été boudée par les électeurs, qui lui ont préféré un député Rassemblement national, le septuagénaire Christian Girard. Ce dernier, comptable issu d'une famille modeste, a conquis les électeurs alpins parfois largement, comme à Castellane, où le RN avait son quartier général dimanche et où il a raflé 55,32% des voix.
Hautes-Alpes
Dans les Hautes-Alpes, les absentionnistes étaient moins de 49%, contre 54% en moyenne en France selon les estimations dimanche soir.
Dans la 1ère circonscription, Pascale Boyer, 56 ans, qui vient de la gauche, a gagné de justesse, avec 50,36% des suffrages exprimés, contre un candidat iconoclaste présenté par l'alliance de gauche, Michel Philippo, "arrivé en France à vélo" de sa Belgique natale et vivant en "autonomie" dans les Alpes. En 2017, elle avait profité de la vague d'En marche pour rafler la circonscription de Gap aux socialistes, et avait fait de la préservation du loup une priorité dans ce département très rural. Dans la deuxième circonscription des Hautes-Alpes, qui comprend notamment Briançon, le député En Marche Joël Giraud, ancien ministre, est lui aussi repassé, avec 56,59%, face à une candidate Nupes, Capucine Mounal. Au second tour de l'élection présidentielle, les Hautes-Alpes avaient fait exception en Provence-Alpes-Côte d'Azur en plaçant Emmanuel Macron en tête, avec 55% des voix, tandis que les cinq autres départements de Paca penchaient pour Marine Le Pen.
Alpes-Maritimes
Avec trois députés dans les Alpes-Maritimes, le Rassemblement national confirme sa percée nationale, raflant trois sièges aux députés sortants de la majorité présidentielle, tandis que LR conserve globalement ses positions, Eric Ciotti en tête, ne perdant finalement qu'un fauteuil au Palais Bourbon.
La majorité présidentielle, qui avait fait élire trois députés en 2017, n'en compte plus qu'un, avec Philippe Pradal, conseiller municipal niçois, ex-LR rallié à la Macronie dans le sillage de son mentor Christian Estrosi. Les Alpes-Maritimes n'avaient plus eu de députés d'extrême-droite depuis 1986, lors de la seule assemblée de la Ve République élue à la proportionnelle, quand Jacques Peyrat (devenu ensuite député RPR et maire de Nice) et Albert Peyron l'avaient emporté. Cette fois, le département envoie trois députés RN à la chambre basse: Alexandra Masson, qui a battu la députée sortante Ensemble! Alexandra Valetta-Ardisson ; Lionel Tivoli, secrétaire départemental du parti de Marine Le Pen, qui a écarté le député sortant Ensemble! Loïc Dombreval ; et le jeune Bryan Masson, 25 ans, qui a dominé le candidat Ensemble! Jean-Bernard Mion et sera l'un des benjamins de l'Assemblée.
Les Républicains, s'ils voient leur groupe s'effriter, ont en revanche bien résisté dans leurs fiefs historiques. Sur son compte Twitter, Eric Ciotti a ainsi annoncé très tôt sa victoire face au jeune (29 ans) et peu connu Graig Monetti, candidat macroniste soutenu par M. Estrosi, le maire de Nice.
Eric Pauget (7e circonscription) a été réélu face au candidat Ensemble! Eric Mèle et Michèle Tabarot, élue pour la première fois en 2002, à 39 ans, va entamer un cinquième mandat, après avoir écarté un candidat RN. Le duel entre Marine Brenier, députée sortante LR et désormais candidate avec l'étiquette Ensemble!, et Christelle d'Intorni, restée chez Les Républicains, symbolisait parfaitement la rivalité entre les camps Estrosi et Ciotti. Et c'est Mme d'Intorni, avocate de 37 ans, qui l'a emporté largement (57,54%), laissant donc un seul élu au camp du maire de Nice, soutien d'Emmanuel Macron, avec M. Pradal. L'abstention s'est élevée à 58,01% dans les Alpes-Maritimes, en hausse par rapport au 1er tour (54,80%) et supérieure à la moyenne nationale.
Var
Le Rassemblement national (RN) a enregistré dimanche un résultat historique dans le Var où il n'avait pas eu de député depuis les années 1990, en s'emparant de sept des huit circonscriptions de ce département face à des candidats macronistes, dont cinq députés sortants. "Nous visons le grand Chelem", avait annoncé à l'entre-deux-tours le président du parti d'extrême droite Jordan Bardella lors d'un déplacement de campagne, constatant "un effondrement des Républicains" et "un rejet d'Emmanuel Macron". Il a presque réussi son pari. Seul, en effet, Yannick Chenevard (Ensemble), premier adjoint au maire de Toulon Hubert Falco, a pu résister dans la 1ère circonscription, celle de Toulon, au rouleau compresseur de l'extrême droite en s'imposant par 53,49% contre 46,51% devant le RN Amaury Navarranne. Le parti de Marine Le Pen succède ainsi dans le Var à LREM qui en 2017 s'était imposée face aux Républicains, l'ancienne force dominante, dans six circonscriptions sur huit. Marine Le Pen était arrivée largement en tête au second tour de la présidentielle dans le département (55%) où le FN devenu RN n'avait plus eu de siège à l'Assemblée nationale depuis la fin des années 1990 et Jean-Marie Le Chevallier, malgré des scores historiquement forts. Pour obtenir ce résultat, le RN a notamment bénéficié d'un bon report de voix des électeurs de Reconquête!, son concurrent d'extrême droite, notamment dans la 4e circonscription où son chef de file, Eric Zemmour, avait été éliminé au premier tour avec 23,19% des voix. Dans cette circonscription comprenant Saint-Tropez, Philippe Lottiaux, ex-collaborateur du controversé Patrick Balkany à Levallois-Perret, a fait le plein, passant de 24,74% des voix au 1er tour à 53,63% au second, éliminant ainsi la députée sortante Sereine Mauborgne (Ensemble!). Dans la 2e circonscription, la porte-parole de Marine le Pen à la présidentielle, Laure Lavalette, s'est imposée avec 51,64% contre face à Ange Musso 48,36%, un fils d'horticulteurs, enseignant en droit et maire d'une petite ville qui espérait "un vote républicain face aux idées extrêmes". Dans la 3e, c'est un ancien commissaire de police, Stéphane Rambaud, qui reprend le siège du LR Jean-Louis Masson qui ne se représentait pas en battant Isabelle Monfort (Ensemble) 50,42% contre 48,58%. Dans la 5e, Julie Lechanteux, une proche du maire RN de Fréjus David Rachline, s'impose par 55,98% face au député sortant Philippe Michel-Kleisbaueur 44,02%. Un basculement historique sur cette terre de centre droit, fief de l'ex-ministre François Léotard dont Michel-Kleisbaueur fut l'assistant parlementaire. Dans la 6e, le patron du RN dans le Var, Franck Giletti, s'est imposé sans surprise devant la députée sortante Valérie Gomez-Bassac (Ensemble!) avec 56,62% contre 43,38%. Parachutage raté dans la 7e pour la député LREM sortante de la 2e circonscription Cécile Muschotti battue par un historique du RN, proche de Jean-Marie Le Pen, Frédéric Boccaletti par 52,05% contre 47,05%. Enfin, dans la 8e, l'ex-bâtonnier RN de Draguignan Philippe Schreck, un novice en politique, s'est imposé contre le député sortant Fabien Matras (54,93% contre 45,07%).
Vaucluse
Marine Le Pen y était arrivée largement en tête à la présidentielle: aux législatives, le Rassemblement national a confirmé sa progression dans le Vaucluse, raflant quatre des cinq circonscriptions dans ce département qui ne comptait qu'un député d'extrême droite. Le camp du président Emmanuel Macron, qui avait conquis deux sièges en 2017, en perd un, et Les Républicains, titulaires de deux députés, n'en comptent plus aucun, ceux-ci ayant été éliminés dès le premier tour. Dans ce département, un des dix les plus pauvres de France, l'abstention a largement dépassé les 50%, atteignant quasiment 57% dans la première circonscription, celle qui englobe Avignon. Après avoir dû céder le siège détenu par Marion Maréchal, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, à la macroniste Brune Poirson --ensuite remplacée par son suppléant Adrien Morenas-- en 2017, le RN a récupéré son bien. Avocat de 53 ans se vantant d'avoir sa foi "comme boussole", Hervé de Lépinau a battu sèchement le sortant Ensemble! avec 59,22% des suffrages exprimés dans la troisième circonscription. Dans cette zone rurale, Marine Le Pen avait obtenu jusqu'à 60% des voix à la présidentielle. Dans la 4e circonscription, fief depuis des années de Jacques Bompard, l'ancien maire d'extrême droite d'Orange, Marie-France Lorho, la sortante, l'emporte avec 56,96% contre Violaine Richard d'Ensemble!. La macroniste Sylvie Viala essuie elle aussi une défaite dans la deuxième circonscription, qui englobe certaines des localités les plus cossues du Luberon avec 47,82% des voix contre 52,18% à sa concurrente d'extrême droite Bénédicte Auzanot, fondatrice d'une société de conseil en communication qui a axé sa campagne sur "la défense de l'identité française". Dans la première circonscription, qui comprend Avignon, où Jean-Luc Mélenchon avait réalisé un très haut score à la présidentielle, Farid Faryssy, l'avocat candidat de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes) a échoué face à Joris Hébrard, figure locale du RN. Ce kinésithérapeute, maire de la petite ville du Pontet, qui avait refusé de se faire vacciner contre le Covid-19, quitte à être suspendu, obtient 51,14% des voix. Seul candidat à mettre en échec l'extrême droite, Jean-François Lovisolo a gagné avec 50,81% des voix dans la 5e circonscription, qui compte des villes comme Apt ou Sault et ses champs de lavande. Cet ex-socialiste devenu soutien d'Emmanuel Macron avait le soutien du président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier, ex-LR. Dans le Vaucluse, des électeurs du "bas de la classe moyenne" choisissent l'extrême droite comme une "défense" face à l'angoisse du déclassement, expliquait récemment à l'AFP Christèle Lagier, maîtresse de conférence de sciences politiques à l'université d'Avignon. "Environ 50% de la population a le bac au maximum. On se retrouve dans une zone rurale, avec des habitants de catégories non favorisées, mécontents de leur situation et qui craignent que ça aille plus mal, et procèdent donc à un vote de 'défense'", soulignait-elle.
* Ces synthèses des résultats par département ont été réalisées par les correspondants de l'AFP. Malheureusement, certains départements n'ont pas été couverts et sont par conséquent manquants ici.