Environnement - 216 communes labellisées "Villes et villages étoilés"

L'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturne (ANPCEN) vient de dévoiler les résultats de son quatrième concours Villes et villages étoilés qui récompense les efforts des collectivités pour l'"amélioration de la qualité de la nuit" et la réduction de la pollution lumineuse. De 39 en 2009, le nombre de communes récompensées par un label variant de une à cinq étoiles est passé à 64 en 2010, 88 en 2011 et 216 en 2012 - soit un bond spectaculaire de 145% en un an, se réjouit l'ANPCEN qui a labellisé en 4 ans 300 communes différentes. Depuis la première édition, l'association entend mettre en valeur les communes cherchant à maîtriser leur consommation énergétique, pratiquant une extinction partielle ou complète en cours de nuit, optimisant la direction des émissions lumineuses pour en limiter l'impact, utilisant la signalisation passive ou encore limitant la lumière blanche néfaste pour l'environnement et la santé. Remis pour une durée de 4 ans, le label avec ses différentes étoiles peut être valorisé sur des panneaux signalétiques à implanter aux entrées de la ville ou du village, à l'instar du label "Villes et villages fleuris".
Le palmarès 2012 présente une grande diversité de collectivités : de petits villages comme Loubaut (30 habitants, dans l'Ariège) mais aussi des agglomérations de taille respectable comme Saumur (28.000 habitants, dans le Maine-et-Loire) ou Haguenau (35.000 habitants, en Alsace). 22 communes bénéficient de "5 étoiles", 51 en reçoivent 4, 39 bénéficient de 3 étoiles, 36 en ont 2 et 68 une seule. Elles représentent au total 400.000 habitants, dans plus de 60 départements. A noter encore, 47 communes labellisées se situent dans un parc naturel régional ou dans un parc national, soit deux fois plus qu'en 2011.
Pour la première fois en 2012, l'ANPCEN a aussi réuni un jury national composé de représentants d'associations, d'élus, de parcs nationaux et régionaux pour attribuer des distinctions spécifiques dans cinq catégories. Sainte-Marie-de-Ré (3.139 habitants), sur l'île de Ré, a ainsi été récompensée dans la catégorie commune du littoral pour "la volonté d'entraînement de communes de l'île dans un processus collectif de progrès et la recherche de protection et valorisation de paysages nocturnes". Entre-Deux (6.263 habitants), sur l'île de la Réunion, a été distinguée dans la catégorie "commune d'un parc national" et Saumur dans la catégorie "commune d'un parc naturel régional". Saint-Gence, en Haute-Vienne, et Saint-Sulpice-le-Guérétois, dans la Creuse ont reçu les diplômes respectifs de "commune ayant une forte progression" et de "commune ayant informé ou sensibilisé les citoyens".
L'ANPCEN situe son action "au cœur du débat 2013 sur la transition énergétique". Pour elle, "il ne s'agit pas de remettre en question la nécessité d'éclairer pour des besoins de sécurité et d'agrément, ni de supprimer l'éclairage artificiel". Mais elle plaide pour une organisation différente, notamment pour limiter la consommation énergétique, l'éclairage public représentant, selon elle, "48% de la consommation électrique des collectivités locales".
L'association rappelle également que "les nuisances lumineuses affectent les équilibres des écosystèmes et perturbent la chaîne alimentaire", en jouant sur l'alternance jour/nuit indispensable à nombre d'espèces. Enfin, souligne-t-elle, la lumière intrusive (enseignes, rue, voisinage) a aussi des conséquences néfastes sur la santé humaine, en perturbant notamment le sommeil.