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Transports - 2009, une année morose pour les transports publics

Le bilan annuel des chiffres-clés du transport public urbain, publié le 9 novembre par l'Union des transports publics (UTP), confirme un net recul de la croissance des transports collectifs. Après trois années de résultats orientés à la hausse, l’année 2009 est atone. "Mais les fondamentaux de croissance - l’urbanisation, la congestion urbaine ou le tarif essence en hausse qui incite au report modal - sont toujours là et laissent espérer une remise à niveau progressive", a rassuré Cyrille du Peloux, président de l'UTP. En 2009, le trafic des 127 réseaux de province sondés dans le cadre de cette enquête a progressé en moyenne de 1,1%.
Dans les réseaux de plus de 250.000 habitants, il se maintient mais faiblit dans les plus petites et moyennes agglomérations. La courbe de croissance de la fréquentation suit cette même tendance. Quant au taux de couverture des dépenses par les recettes, il se dégrade également. "L’économie des transports publics est singulière puisqu’elle est par nature déficitaire. Les recettes y couvrent environ 40% des dépenses. Mais en 2009, ce ratio a régressé à 36%", explique Anne Meyer, à la tête du département clientèles, exploitation et recherche de l’UTP. Par voyage, la recette moyenne est faible, de l’ordre de 50 centimes d’euros. Mais le coût rapporté au kilomètre de réseau ne cesse quant à lui de croître depuis dix ans. Résultat, une situation économique fragile.
"Si les dépenses salariales continuent d’augmenter, que les collectivités locales continuent d’investir et les recettes de s’effondrer, on risque d’aller droit dans le mur", a poursuivi Cyrille du Peloux, en invitant les opérateurs et les autorités organisatrices de transports (AOT) à s'interroger sur les solutions à trouver. Dans ce sens, l'une des pistes de réflexion qui s’amorce concerne la relation, le modèle contratuel qui lie les AOT et leurs délégataires. Comment ajuster ce modèle pour qu'il s'adapte au mieux à la réalité ? Déjà, certaines réponses et tendances s'esquissent. Dans les principaux appels d’offres récemment passés dans le périmètre de grandes AOT, l'UTP souligne ainsi que les collectivités locales recherchent de plus en plus à externaliser les risques pris dans le cadre d'une délégation de service. Et tout particulièrement les risques commerciaux. De fait, elles exigent des opérateurs une garantie de recettes, laquelle devient à ce point déterminante dans le montage qu'elle conditionne : par exemple, le montant de subvention publique à demander pour tel ou tel projet de ligne ou de réseau. "Du côté des opérateurs, la tendance est à la recherche d’optimisation et, du côté des collectivités, à une rationnalisation des investissements et une remise à plat de certains réseaux, comme on l'a récemment vu à Nantes", a conclu Cyrille du Peloux.

Morgan Boëdec / Victoires éditions
 

 

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