Transport public urbain - 2005 : une année de contraste selon la taille des réseaux

Après trois années de résultats orientés à la hausse, 2005 apparaît comme une année charnière pour le transport public de province, marquée par une forte disparité entre les réseaux de plus de 250.000 habitants et ceux des petites et moyennes agglomérations. Telles sont les principales conclusions annoncées ce mercredi par Michel Cornil, président de l'Union des transports publics (UTP), à l'occasion de la parution annuelle des chiffres-clés du transport public urbain.
Les agglomérations les plus denses sont les seules à profiter d'une évolution positive du nombre de voyages par habitant, avec une progression du trafic de 1,3% sur l'année qui, rapportée à la hausse de la population desservie, engendre une croissance de fréquentation de 0,4%. Et ce, alors même que les conditions d'exploitation ne sont pas favorables du fait des nombreux chantiers de tramways entrepris. Néanmoins, une ombre au tableau, causée en partie par la volonté de desservir des territoires de moins en moins denses : la dégradation du taux de couverture des dépenses par les recettes, qui s'établit à 40,6% en recul de 1,4 points par rapport à 2004. Quant aux réseaux de plus petite taille, ils affichent en revanche des chiffres préoccupants, avec un trafic en baisse de 0,4% pour les agglomérations de 100.000 à 250.000 habitants. Pour autant, la production kilométrique poursuit sa progression à un rythme soutenu (2% en moyenne).
Ces résultats trouvent en partie leur explication dans l'essor des intercommunalités qui ont nettement bouleversé l'organisation territoriale et la desserte des transporteurs urbains.
Le bilan annuel de l'UTP fut aussi l'occasion pour Michel Cornil de rappeler son engagement en faveur d'un service minimum garanti. "Il me paraît tout à fait normal de la part des pouvoirs publics qu'il y ait une exigence dans ce domaine-là", a-t-il souligné.

Marie Senave