1,8 million de logements gérés par les sociétés de coordination HLM
Les 62 sociétés de coordination HLM présentes en France gèrent une part importante du parc des offices publics de l’habitat (OPH). La journée nationale du 19 mars à Paris a été l’occasion pour la Fédération des offices publics de l’habitat (FOPH) de faire le point sur leurs profils et de réagir à la refonte de la loi SRU.
De nombreux acteurs du logement étaient présents mardi 19 mars à l’Espace Centenaire, face à la gare de Lyon à Paris, pour la troisième journée nationale des sociétés de coordination. Permettant aux organismes HLM qui n’atteignent pas le seuil des 12.000 logements gérés de se regrouper (et non de fusionner), comme le prévoit la loi Elan (voir notre article du 1er septembre 2020), elles sont, pour l’heure, au nombre de 62 en France, dont 54 comprennent au moins un office public de l’habitat (OPH). Elles gèrent 1.817.500 logements et 44% du parc total des OPH. Les sociétés de coordination offrent plusieurs opportunités aux organismes. Ainsi, indique Louise Briet, directrice générale du cabinet de conseil Cellance, "elles permettent d’abord d’augmenter leur capacité d’action en mutualisant leurs moyens respectifs, notamment de financement et d’intervention, au service des territoires. Elles offrent par ailleurs un schéma souple et évolutif de coopération tenant compte de la diversité des besoins des territoires et des enjeux caractéristiques des organismes. L’association avec d’autres acteurs de l’habitat et de la ville est possible en vue de faciliter la réalisation des objectifs d’accueil et de mobilité résidentielle, de production d’une offre diversifiée de logements et de prestations en matière d’aménagement". Un "formidable instrument", résume Jean-Christophe Margelidon, directeur général adjoint de la Fédération des offices publics de l’habitat (FOPH).
Logement intermédiaire ou social : la refonte de la loi SRU inquiète
Avant de laisser place aux échanges et aux retours d’expériences entre acteurs, Marcel Rogemont, président de la FOPH, a tenu à réagir aux récentes annonces gouvernementales concernant la potentielle réforme de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU). L’intégration d’une part de logements intermédiaires (LLI) dans le quota de 25% de logements locatifs sociaux (LLS) à atteindre fait bondir l’assemblée. "J’ai rencontré récemment le ministre du Logement, qui dit que la loi SRU n’est pas une vache sacrée. Je lui réponds que ce n’est pas une raison pour lui faire une vacherie !", a-t-il déclaré d’emblée.
Les acteurs redoutent en effet un effet pervers venant maquiller le manque de logements sociaux dans certains territoires. "D’autant que les analyses portées par l’Union sociale pour l’habitat (USH) laissent entendre que seuls 3% des demandeurs de logements sociaux ont des revenus qui correspondent au LLI. On va donc en construire pour que les gens payent un peu plus cher leur loyer que si c’était du LLS !" La position de la fédération est claire : si le logement locatif intermédiaire est utile, le logement locatif social, lui, s’avère absolument indispensable. "Il ne faut pas que le gouvernement inverse ! Or, la campagne qu’il mène actuellement priorise le logement intermédiaire !", observe Marcel Rogemont qui regrette en outre une sorte de "mise en concurrence".