Global City - Ville durable, mode d'emploi
La centaine d'élus locaux qui se sont retrouvés ce 15 mai pour le "sommet des maires" organisé à Lyon, en marge du forum international Global City, avaient choisi de se réunir à huis clos. Le but n'était pas, il est vrai, de s'offrir une tribune publique, mais de travailler autour d'une problématique précise, celle de l'énergie : "Enjeux climatiques, une opportunité pour repenser la question énergétique ?" Avec une feuille de route aux entrées multiples :
solution énergétiques alternatives, bâtiments à haute efficacité énergétique, gestion des déplacements, valorisation énergétique des déchets, innovation énergétique comme source d'emploi et de développement économique, production décentralisée, prise en compte de l'enjeu énergétique dans les marchés publics, mécanismes financiers aptes à soutenir les projets... Autant de thématiques qui ont évidemment aussi été évoquées au fil du programme intensif de tables rondes des deux premières journées de Global City, cette année entièrement consacré à "la ville durable" (voir aussi notre article ci-contre "Développement durable : le niveau local peut beaucoup !").
Plusieurs intervenants l'ont rappelé : la nécessité d'agir massivement pour enrayer le dérèglement climatique n'est plus une interrogation. Le rôle clef des villes et de leurs exécutifs dans cette action non plus. On en est bien au stade du "comment faire ?". Comment accélérer la réalisation des projets tout en respectant les impératifs d'implication des citoyens ? Comment gérer les conflits potentiels entre les trois piliers (environnement, social, économique) du développement durable ? Comment dépasser les processus administratifs verticaux, les "sillos politiques", pour installer la transversalité nécessaire à toute vision "durable" des projets urbains ?
Parfois, ne serait-ce que lorsqu'il a fallu "réparer le passé", "on a fait du développement durable sans le dire", a noté Jean-Marie Bockel, le sénateur-maire de Mulhouse, cette "Manchester à la française" confrontée à une lourde reconversion post-industrielle. "Lorsqu'il faut, par exemple, faire face à la fermeture d'une usine, on voit très vite le lien entre environnement, économie et social..."
Ce 15 mai, comme la veille, les démonstrations se sont surtout faites par l'exemple. Exemples d'éco-quartiers modèles (à Narbonne, à Londres...), de coopérations transfrontalières réussies (le QuattroPole impliquant Metz), de passages d'un quartier vert à une stratégie urbaine plus globale (Angers, Breda aux Pays-bas, Fribourg en Allemange), de projets HQE (tels que celui de Lyon Confluence), de Plans Climat... Avec, visiblement, la conviction qu'au-delà d'un coût initial lourd, le "retour sur investissement" de tous ces projets sera bien au rendez-vous.
Claire Mallet, à Lyon
