Global city - Développement durable : le niveau local peut beaucoup !
Un millier de participants représentant 46 pays avaient rendez-vous ce 14 mai à Lyon pour la troisième édition de Global City, le "forum international des décideurs de la ville", cette année placée sous le slogan "Construire la ville durable". Au fil des premiers ateliers et tables rondes (de nombreux ateliers en parallèle, l'idée étant de laisser un large choix et de favoriser les échanges), le message récurrent semble avoir été : oui, les villes peuvent agir de façon sensible en faveur de l'environnement ; oui, leurs responsables peuvent être des moteurs efficaces de projets "durables" susceptibles d'être ensuite relayés par le marché ou élargis à la sphère privée. Ou comment, selon les termes du sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, invité à ouvrir les travaux, parvenir à "rassembler tous les acteurs locaux autour d'une vision commune" au lieu de croire aux chantres du laisser-faire ou, au contraire, de la voie autoritaire. Insistant sur les vertus de la "ville compacte", alternative aux méfaits de l'étalement urbain, Gérard Collomb a cité en exemple, pour sa propre agglomération, la reconquête des friches industrielles et des berges du Rhône, la politique des transports en commun ou encore ses deux pôles de compétitivité tournés vers l'innovation environnementale. Pour lui, les maires peuvent clairement peser sur des politiques réputées nationales. Des maires nord-américains n'ont-ils pas fait cause commune pour appliquer "malgré tout" le protocole de Kyoto sur leur territoire, ralliant aujourd'hui à leur démarche pas moins de 300 villes des Etats-Unis, dont New-York et Los Angeles ?
Des initiatives pilotes ambitieuses
La question du changement climatique, et donc de l'énergie, est naturellement au centre des échanges de Global City. Les initiatives pilotes ambitieuses ne manquent pas. Ainsi en est-il, par exemple, des villes participant au programme européen "Biofuel Cities", auxquelles un atelier a été dédié. On aura entendu le vice-président de Lille Métropole, Paul Delfontaine, faire état du vaste projet lillois de méthanisation des déchets organiques pour une valorisation sous forme de biogaz alimentant la flotte d'autobus. On aura aussi compris comment la ville de Stockholm fait progressivement passer ses autobus au bioéthanol pour, à terme, inciter le marché de l'automobile à en faire autant, ou comment la région de Göteborg, toujours en Suède, est en train de susciter la création d'une véritable filière économique autour du biogaz carburant, des producteurs juqu'aux concessionnaires automobiles... On aura, enfin, découvert comment la petite ville autrichienne de Graz fait désormais rouler 100% des transports publics municipaux aux huiles alimentaires usagées !
Pour la deuxième journée de Global City, ce mardi 15 mai, les quelque 120 maires présents se réuniront dans un espace dédié pour un "Sommet des maires". Pendant ce temps, directeurs de collectivités, urbanistes, représentants d'agences de développement, investisseurs et autres partenaires privés poursuivront leurs regards croisés. Avec quelques personnalités apparemment assez attendues, de Nicolas Hulot à David King, le conseiller scientifique du gouvernement britannique.
Claire Mallet, à Lyon